Du 24 au 26 juin 2014 se sont tenues à l’INRSP des Journées scientifiques et de plaidoyer sur les interventions à haut impact et les résultats des études et recherches en matière de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant au Mali et dans le reste du monde. Objectif prioritaire de ces échanges entre experts, informer les décideurs, les partenaires techniques et financiers, les prestataires des résultats des interventions, approches et recherches ayant fait leurs preuves en matière de santé maternelle, néonatale et infantile, au plan national comme international.
Le contexte était des plus pertinents, lorsque l’on connaît l’état des lieux, tel qu’il fut décrit par le Pr Amadou Dolo, dont l’engagement au service de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile n’est plus à démontrer. Pour rappel, il faut marteler que la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile est un problème majeur de santé publique mondial, surtout en Afrique subsaharienne, malgré les nombreuses initiatives développées universellement, comme la définition des Soins de Santé Primaire (SSP), les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations Unies, le programme Roll Back Malaria, le Scaling-Up Nutrition (SUN) et REACH, ainsi que les cinq principes de la Déclaration de Paris de 2005 pour une plus grande efficacité de l’aide.
Le Mali s’est engagé à atteindre plus particulièrement les OMD relatifs à la réduction de la mortalité infantile (OMD 4), à l’amélioration de la santé maternelle (OMD 5) et à la lutte contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA (OMD 6). Mais ses indicateurs de mortalité restent encore parmi les plus élevés du monde. Selon les résultats préliminaires de l’Enquête Démographique et de Santé au Mali V, publiés en Mai 2013, le taux de mortalité néonatale est ainsi passé de 46 ‰ en 2006 à 35 ‰ en 2012; celui de la mortalité infantile est passé de 96‰ en 2006 à 58 ‰ en 2012 et, enfin, la mortalité infanto-juvénile a évolué de 191 ‰ en 2006 à 98 ‰ en 2012.
En d’autres termes, environ un enfant sur dix meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans (l’EDSM IV de 2006 donnait 1 enfant sur 5). Quant à la mortalité, elle a passé de 464 pour 100 000 naissances vivantes en 2006 à 368 pour 100 000 naissances vivantes en 2012. Pourtant, plusieurs études pilotes, recherches et évaluations réalisées au Mali et ailleurs ont donné des résultats extrêmement importants, mais qui ont été faiblement mis à échelle ou pas du tout. Ils ne sont souvent pas connus des décideurs et des responsables des politiques de santé et d’offre de services de notre pays.
C’est pour booster le partage et la mise en œuvre des bonnes pratiques, des résultats des études et des recherches dont les preuves scientifiques sont connues et la faisabilité démontrée, que l’ensemble de acteurs et spécialistes des structures techniques de recherche, des organisations médicales et de nos PTF qui œuvrent sur le terrain que ces journées scientifiques et de plaidoyer ont donc été pensées et organisées.
Elles ont permis, outre la formulation par les participants de recommandations adéquates, de les informer afin de mettre en place un mécanisme de mise à échelle et de suivi de la mise en œuvre des recommandations à partir des résultats obtenus par ces interventions à haut impact, ayant déjà fait leurs preuves au Mali ou dans le reste du monde, en vue de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile dans notre pays.
L’approche méthodologique reposait sur la collecte et la sélection des interventions à haut impact et la dissémination des résultats des études et des recherches dans le domaine de la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant à travers des exposés, des panels, des discussions en plénière et des travaux de groupe. Le dernier jour, les participants se sont attelés à la synthèse des recommandations et à la définition des prochaines étapes de leurs travaux.
Ramata Diaouré