Grace au système des soins essentiels dans la communauté par les agents de santé communautaire, la mortalité infantile, a connu une baisse sensible dans les zones reculées. Et cela grâce au recours précoce des populations aux soins de santé.
Au Mali, de nombreux foyers habitent à plusieurs kilomètres du centre de santé le plus proche. Et quand un enfant souffre de paludisme, de diarrhée, d’infection respiratoire aiguë, il faut agir au plus vite pour sauver la vie de l’enfant. L’histoire de la petite Mariam Guindo, un bébé de 6 mois, met en évidence l’importance des agents de santé communautaire dans les villages dépourvus de tous services de santé. Depuis 5 jours, Mariam Guindo, âgée de 6 mois, souffre de diarrhée et de vomissement. La maman disait avoir essayé de nombreux remèdes locaux mais rien ne semble aider l’enfant à se remettre. Maintenant elle est très maigre et n’a presque plus d’énergie. Et c’est en ce moment précis que Haby Guindo s’inquiète et décide de l’emmener voir Oumar Guindo. Ce jeune homme, qui habite dans le même village, du nom de Sogara dans le cercle de Bankass est “agent de santé communautaire”. Dans sa maisonnette construite par les villageois il reçoit Haby Guindo avec son enfant malade.
Avant tout examen, l’agent lave ses mains au savon. Après avoir consulté, la petite fille visiblement mal en point, Oumar Guindo, établit que l’enfant présente des signes de malnutrition, de paludisme grave, de diarrhée et de vomissement. Dans ces conditions la prise en charge de Mariam dépasse les compétences d’Oumar. Dans les minutes qui suivent l’enfant a été évacué immédiatement au CSCOM de Bankass distant de 16 kilomètres. N’eut été la prise en charge précoce de ce cas et sa référence au CSCOM par l’agent de santé communautaire, la petite Haby Guindo pouvait perdre la vie. Ainsi la mise en œuvre des soins essentiels dans la communauté a permis d’avoir des résultats remarquables dans le domaine de la santé communautaire à Bankass. Actuellement, les Agents de Santé Communautaires (ASC) motivés, travaillent dans leur village site. La répercussion du dynamisme de ces ASC est visible sur l’utilisation des services et sur les indicateurs de santé. Au total 3874 cas de toutes les pathologies chez l’enfant de 0 à 5 ans ont été pris en charge par les ASC au niveau des villages du cercle de Bankass.
Quant au district sanitaire de Bandiagara avec ses 23 aires de santé et 22 CSCOM fonctionnels, les ASC au nombre de 45 ont pris en charge 2510 cas de paludisme grave, 1564 cas de malnutrition aiguë et 1492 cas de diarrhée. De Syn dans le cercle de Djénné en passant par Docombo à Bandiagara et Sogara à Bankass, les agents de santé communautaires sont en train de réaliser des merveilles dans le cadre de la prise en charge de la mère et de l’enfant.
Ces localités ont reçu la visite des caravaniers dans le cadre de la mission itinérante de capitalisation des soins essentiels dans la communauté. Ces agents de santés communautaires qui ont été recrutés suite à des concours, sont payés à 40 000 F CFA par mois. Malgré le retard constaté dans le paiement de leurs salaires ils se sont engagés à servir dans leurs sites respectifs. Un signe d’engagement fort qui a amené certaines collectivités, a inscrire dans la ligne budgétaire de la mairie les salaires de ces agents qui sont jusqu’à présent sur fonds de l’UNICEF.
Dans la commune de Bankass les agents de santé communautaire ont contribué à alimenter la caisse de l’association de santé communautaire pour un montant de plus de 1.147.314 FCF générés par la vente des médicaments de juillet à novembre 2012. D’ores et déjà, des dispositifs sont en cours pour renforcer le suivi les activités des ASC installés avec l’implication des ASCO et des collectivités.
Ramata TEMBELY
Envoyée spéciale