Après un cursus brillant à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS), Dramane Mallé vient de soutenir avec mention très honorable sa thèse le vendredi 5 décembre 2008 sur : « Typologie des souches de salmonella isolées au Laboratoire de bactériologie du CVD du CHU Gabriel Touré de janvier 2005 à mai 2006 », marquant ainsi un grand pas dans la recherche sur la fièvre typhoïde. Il était encadré par le Dr. Souleymane Diallo. Son travail a été jugé par le PH.D Amadou Diallo, président du jury, professeur de biologie à la FMPOS, et le Dr. Broulaye Traoré, membre du jury.
Le choix de ce thème n’est un fait du hasard.
En effet, la psychose de la fièvre typhoïde s’est manifestée chez un si grand nombre des citadins que cette maladie est devenue synonyme de paludisme : « J’ai la typhoïde ». « Mieux vaut faire le traitement du paludisme et de la fièvre typhoïde en même temps », entend-on dire fréquemment. Rappelons que la fièvre typhoïde est une maladie causée par une bactérie qui s’appelle « salmonella ».
Il est vrai que nombre de personnes parlent de la fièvre typhoïde mais il n’est pas évident que tous ceux qui croient en souffrir l’aient réellement, d’où la vigilance des professionnels de la santé : il faut un diagnostic complet avant de se prononcer. Dramane Mallé trouve d’ailleurs qu’il faut identifier les souches de salmonella isolées. C’est ainsi que le chercheur a trouvé qu’il y a de la matière à traiter, apportant ainsi sa contribution à la résolution des problèmes posés par cette bactérie. Dramane Mallé ne s’était pas trompé. Dans sa quête, il s’est voulu concis et précis. Voilà pourquoi le jeune pharmacien chercheur a choisi le laboratoire de bactériologie du CVD du CHU Gabriel Touré où il a travaillé de janvier 2005 à mai 2006.
Dans le cadre de sa contribution à la recherche, M. Mallé s’est fixé un certain nombre d’objectifs D’abord, identifier les souches de salmonella isolées au laboratoire du CVD du CHU Gabriel Touré par sérotypage et genotypage ; ensuite décrire le profil socio-démographique des patients souffrant de salmonellose ; faire le profil anti-biotypique des souches isolées et enfin identifier les problèmes liés aux sérogroupages.
Le sérogroupage, soutiendra Dr. Mallé, permet d’obtenir la formule anti-génique qui désigne un sérovar, seul moyen permettant d’individualiser une variété de salmonella. Ce n’est pas tout. Selon lui, le sérogroupage a un intérêt épidémiologique pour déterminer la filiation des cas : soit de fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, soit de gastro-entérites alimentaires. Ainsi, selon Mallé, de janvier 2005 à mai 2006, 4105 prélèvements d’hémoculture ont été analysés dont 951 ont été positifs.
Parmi les hémocultures positives, 185 ont donné des salmonella. Pendant cette même période, 1617 prélèvements de LCR ont été analysés dont 236 positifs parmi lesquels 7 salmonella isolées. Au total, de janvier 2005 à mai 2006, 192 souches de salmonella ont été isolées au laboratoire d’analyses médicales du CVD du CHU Gabriel Touré et sérotypées par la technique d’agglutination. Au finish, M. Mallé a constaté que les salmonelles bénéficient aujourd’hui d’une grande variété de marqueurs phénotypiques et génotypiques pour les caractériser.
Malgré cette diversité, le sérotypage reste toujours la technique utilisée en première intention. Quant à la fréquence des souches, elle montre une répartition saisonnière avec un pic pendant la saison fraîche. L’étude socio-démographique montre : un sexe ratio des patients en faveur du sexe féminin avec 2 contre 1 pour le sexe masculin. La tranche d’âge de 0 à 12 mois est la plus représentée avec 36,5 %. La Commune VI de Bamako enregistre la plus forte fréquence de salmonelloses avec 17,20 %. Armé de ces résultats, M. Mallé n’a pas tardé à convaincre le jury et l’assistance.
Bon vent au nouveau pharmacien !
A. D.