Rapport sur l’accord de don du Fonds Mondial de lutte contre le Sida: Des montants faramineux détournés

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Le 06 octobre 2014, le Bureau de l’Inspecteur Général (BIG) du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose, a publié un rapport d’investigation.

 

Ledit rapport porte sur l’accord de don codifié sous le numéro MAL-405-G02-H connu sous l’appellation « Subvention Fonds Mondial Round 4 VIH » et a porté sur le financement de l’expansion des réseaux intégrés de prévention et de soin du VIH/SIDA et des maladies sexuellement transmissibles dans la capitale et dans les différentes régions du Mali.

 

Les conclusions de ce rapport font ressortir un montant final injustifié de 3.050 dollars US soit 0,007 % du budget et des factures supposées non conformes d’un montant de 2.207.055 dollars US soit 4,88% du budget.

 

Selon le rapport, le BIG a considéré que la cause fondamentale des irrégularités exposées dans son document résidait dans la faiblesse du dispositif de contrôle au sein duquel les récipiendaires de la subvention ont exercé leurs activités.

 

En effet, les exigences de transparence du bailleur ne sont pas toujours compatibles avec le tissu socioéconomique du pays qui est essentiellement composé d’acteurs non alphabétisés et travaillant dans l’informel, selon les acteurs de mise œuvre du projet au Mali.

 

« En conséquence, vu que les irrégularités relevées sont du ressort du contrôle interne et que les résultats programmatiques sont satisfaisants à tous les niveaux, nous invitons les autorités nationales, les partenaires ainsi que les populations à une redynamisation de la lutte contre le SIDA à travers la mise en place d’un fonds national au profit de la lutte contre le SIDA alimenté par les ressources internes », ont-ils sollicité.

 

Il convient de noter que le Bureau de l’Inspection Générale du Fonds Mondial (BIG)   a jugé « irrégulières » une grande partie de ces opérations parce que : n’ayant pas pu entrer en contact avec les fournisseurs et prestataires pour les raisons suivantes : la détérioration de la situation sécuritaire à partir de 2012 ne permettant pas les visites des équipes du BIG sur le terrain ; les changements de numéros de téléphone ; les déplacements et changement ou cessation d’activité ; certaines adresses physiques ne semblent pas pouvoir conduire les enquêteurs aux prestataires ou fournisseurs dans un pays où la codification des rues et des portes est souvent difficile à suivre ; le contexte environnemental d’utilisation de cybercafés ou d’éditeur unique de modèles de factures saisis ou imprimés au marché Dibida ne semble pas convaincre les enquêteurs.

 

Rappelons qu’avant la publication de ce rapport, le Fonds Mondial avait porté des accusations sur la gestion des subventions VIH en annonçant des montants faramineux qui aurait été détournés par les acteurs de mise en œuvre.

Adama DAO

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