Après le scandale du carburant toxique, c’est celui des aliments et boisons impropres à la consommation humaine qui est au centre de tous les débats depuis la publication du rapport 2013 des services de contrôle de qualité des aliments et boisons de la Direction nationale de la Santé. En un mot, plusieurs grandes sociétés maliennes dont Mali-lait sa, GDCM, Bramali et Djigué sa nous empoisonnent.
Ce rapport fait froid dans les dos. Dans un pays comme le nôtre où les structures de santé peinent à venir à bout de certaines maladies connues depuis des dizaines d’années comme le paludisme, qu’en sera-t-il des pathologies provoquées par la consommation de produits impropres à la consommation ? Imaginez, sur 6487 échantillons d’aliments analysés, 5470 sont non conformes aux normes de consommation, soit 87,40% et sur 89 échantillons de boissons, 6,74% sont seulement bons pour la poubelle.
Sur 2 échantillons d’huile de tournesol analysés, 2 sont non conformes ; sur 88 échantillons d’huile de coton analysés, 19 sont impropres à la consommation ; sur 37 échantillons d’huiles, 3 sont non conformes et 8 échantillons d’huile de palme sur 13 sont non conformes.
Les produits laitiers sont également concernés. 40 sachets de yaourt sur 123 sont non conformes. C’est le cas de 5 fromages sur 9 boites de fromage frais analysés, 3 sur 6 échantillons de crème pasteurisées, 3 sur 24 échantillons du lait en poudre, 2 échantillons de laits pasteurisé sur 10, 2 sont non conformes et 1 impropres à la consommation sur 2 laits concentrés non sucré analysés. S’agissant du sel iodé 5444 sur 5450 sont non conformes et 14 sur 17 vinaigre analysés. Les 2 échantillons de farine de soja enrichie sont tous non conformes.
Nos marchés sont également inondés de riz et de sucre impropres à la consommation. Ainsi sur 46 échantillons de riz, 7 sont non conformes et sur 7 échantillons du sucre, 3 ne doivent pas être sur le marché.
En 2013, le service contrôle de qualité des aliments et des boissons de la Direction Nationale de Santé a analysé 6576 échantillons contre 823 en 2012.
Bramali, Mali-lait sa, Eurolait, Coctail Diaby, NBB, OPAM, SOKODEM, CICR ; Jatropha Mali Initiative, GDCM, Djigué s.a sont les principaux responsables de ce scandale.
Ces différentes sociétés continuent pourtant de fabriquer ou d’importer les produits mis en cause. Nous pensons qu’il est temps de sanctionner pour décourager ces opérateurs. La publication d’un rapport ne suffit pas, les contrôles sur nos marchés et aux cordons douaniers doivent également être renforcé. La Direction Nationale de la santé doit également publier la liste de ces produits pour une meilleure information de la population. Il est intolérable qu’une poignée d’opérateurs mette en péril la santé de tout un peuple. Quelque soit leur puissance financière, les services de répression doivent jouer pleinement leur rôle. Quand au citoyen et comme toujours, il ne peut que s’en remettre à Dieu
Y. DOUMBIA
Source: Nouvelle Expression