L’atelier de restitution était placé sous la présidence du représentant du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr. Sidi Oumar Dembélé. Il avait à ses côtés le directeur général du Laboratoire national de la santé (LNS), Benoît Yaranga, et du représentant de l’USAID.
L’objectif de cet atelier était partagé les résultats des travaux sur la surveillance de la qualité des médicaments antipaludiques par le LNS à partir des kits Minilab. Ces travaux avaient commencé en 2010. Ils avaient été suspendus en 2012 suite à l’éclatement de la crise. Cette surveillance de la qualité des médicaments, à travers le contrôle de qualité en post-markéting, est une mission essentielle des laboratoires nationaux de contrôle de qualité des médicaments qui vient en appui aux autorités de la réglementation pharmaceutique.
Les résultats des travaux ont démontré que sur 643 échantillons de médicaments antipaludiques analysés au niveau des sites sentinelles installés à travers le pays, il a été identifié après reprise 136 résultats suspects pour confirmation au LNS. L’ensemble des échantillons analysés a présenté un taux de non-conformité global de 2,7 % dont 17 % imputable à l’amodiaquine, 38 % à l’association arthémeter/lumefnthrine et 45 % au sulfate de quinine.
Ces non-conformités, dira le directeur de la LNS, Benoît Yaranga, étaient dues soit à des sous-dosages en principes actifs (17 %) soit à l’absence totale de principes actifs (83 %). Les sulfates de quinine non conformes étaient en vrac dans des conditionnements comportant des logos de l’OMS contrefaits.
Malgré ces résultats encourageant dont le but est de contrecarré les médicaments de mauvaises qualités dont l’Etat et ses partenaires s’investissent au bénéfice des populations, il a déploré l’indisponibilité des acteurs formés au niveau des sites sentinelles, l’absence de restitution ou de feed-back en cas de difficultés dans la réalisation des analyses, ainsi que l’insuffisance du personnel technique au niveau du LNS. A l’en croire, cette technique sera étendue sur d’autres programmes nationaux de lutte contre la maladie et sur des médicaments essentiels.
Dr. Sidi Oumar Dembélé a déploré le taux de médicaments contrefaits dans les pays en voie de développement de l’ordre de 10 à 30 % contre 1 % dans les pays développés.
Le partenaire, l’USAID, a indiqué que ce 21e siècle va être marqué par la commercialisation des médicaments contrefaits, et qu’il est impérieux, pour les pays à se doter de telles techniques pour le bien-être de la population. Il a réitéré son soutien et indiqué que ce projet a pour but également de standardiser le LNS en ISO 17025 pour assurer le contrôle de qualité efficace des médicaments au Mali.
Ousmane Daou
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