Par peur du virus Ebola, les patients se font désirer dans plusieurs centres de santé de Bamako. Le CHU Gabriel Touré n’échappe pas à cette règle.
Depuis l’introduction du virus Ebola au Mali, une psychose totale s’est installée dans la capitale, tant la rumeur a tendance à l’emporter sur la bonne information. Ainsi, certains centres de santé qui, autrefois, grouillaient de monde, sont désespérément vides. Et pour cause. En effet, des rumeurs faisaient état de cas suspects dans certaines structures sanitaires. Tel est le cas du Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré. Aux dires d’un agent sanitaire du nom de Ousmane Touré, depuis que la rumeur d’un prétendu malade d’Ebola a circulé, le CHU Gabriel Touré a vu sa côte se fondre comme beurre au soleil. «Avant, on accueillait entre 50 et 60 personnes par jour. Mais ces temps-ci, nous recevons à peine 30 patients. Les gens semblent se méfier de l’hôpital, alors qu’il n’y a eu aucun cas. Et puis, les dispositions de contrôle sanitaire sont renforcées pour filtrer le passage», confie-t-il.
Lors d’une conférence débat, Michel Sidibé a fait savoir que les gens ont tendance à diaboliser les centres de santé par peur du virus. Cette situation, dit-il, finira par faire fuir les gens de l’hôpital. «Il faut prendre des précautions, mais il ne faut pas diaboliser. Evitons de tomber dans l’excès, sinon on se retrouvera dans des problèmes énormes», avait conseillé le Secrétaire exécutif d’Onusida. Ce fut aussi une occasion pour Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS, de prendre l’exemple d’un pays de l’Afrique centrale où les gens refusaient de venir se faire soigner par peur d’Ebola.
B.SIDIBE
