La délinquance, l’alcoolisme, l’usage de la drogue, la prostitution, et la mendicité constituent des “fléaux sociaux” qui interpellent la communauté toute entière.
Chaque couple ou parent isolé est susceptible d’être confronté à la délinquance d’un de ses enfants adolescents ou pré-adolescents. La toxicomanie peut être à l’origine de cette délinquance juvénile, l’alcool aussi, en particulier lorsqu’il conduit l’un des parents à donner aux enfants l’exemple de comportements scandaleux.
Le ministère du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgée (MDSSPA) a réalisé une étude pour cerner ces fléaux sociaux dans notre pays afin d’aider à trouver des solutions pour les éradiquer. La restitution des résultats de cette étude a fait l’objet d’un atelier organisé la semaine dernière à la direction nationale du Développement social. Les travaux, présidés par le directeur national du Développement social, Alassane Bocoum, ont porté essentiellement sur l’analyse des phénomènes de la prostitution, du tabagisme et de la mendicité.
La prostitution est une pratique qui prend des dimensions inquiétantes dans notre pays depuis bientôt trois décennies, et ce, malgré les mesures prises par les pouvoirs publics pour la combattre.
Elle constitue de nos jours un "créneau porteur" dans un pays où coutumes, traditions et modernisme se côtoient. Il s’agit d’un véritable marché entretenu par plusieurs acteurs (prostituées, proxénètes, propriétaires de maisons de passe) qui tirent de substantiels bénéfices de ce commerce. Des analystes estiment que la prostitution telle que pratiquée chez nous, sape les mœurs de la société. La prostitution est souvent liée à la précarité des conditions de vie et à la rigidité de traditions comme les mariages précoces ou forcés.
Entre la prostitution et la mendicité, l’écart n’est pas énorme. ce sont, en effet, tous les deux des phénomènes en pleine expansion. Les mendiants font aujourd’hui partie du décor de notre capitale où ils ont déserté les lieux de culte pour envahir les carrefours et autres places publiques. Le mendicité s’est éloignée de la traditionnelle quête de la solidarité sociale, religieuse et humaine pour devenir le terreau d’un commerce plus ou moins lucratif.
Alassane Bocoum est partisan de briser le tabou autour des fléaux sociaux qui font ravage dans notre pays. Le MDSSPA s’emploie à trouver le moyen d’éradiquer ces fléaux, dont les premières victimes sont les enfants en situation difficile. Le plan d’action élaboré par atelier devrait servir de cadre de référence dans ce combat complexe.
Nana S. HAIDARA
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