Sur une population malienne d’environ 15 millions d’habitants, plus de 180.000 personnes sont infectées et chaque jour, 13 contractent la maladie, pendant que 11 autres en meurent.
A l’occasion de la journée internationale de lutte contre le VIH/SIDA (1er décembre), le Secrétariat Exécutif du Haut Conseil de Lutte contre le Sida (SEHCLS) a organisé une conférence de presse le 30 novembre 2013 à l’Hôtel Colombus. Objectif : informer nos populations sur les activités qui seront menées au cours de ce mois de décembre, pour la lutte contre la pandémie.
En effet, la campagne de sensibilisation et d’information du mois de lutte contre le VIH/Sida qui se déroulera en 4 semaines, se tient dans un contexte où le taux national a baissé de 6 point entre 2001 et 2012 : 1,7% en 2001 à 1,1% en 2012, mais le taux est élevé chez certains groupes spécifiques (de 3% à 24%) et plus de 180 000 personnes sont infectées. Or, depuis 2004, le HCNLS (selon M. Malick Sène, son secrétaire exécutif) dépense par an environ 16 milliards de F CFA et les ressources mobilisées sont fournies à 82% par les partenaires et 18% par les ressources nationales.
Dans son introduction, Le secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène a peint le tableau de la pandémie dans les pays africains, notamment dans la région subsaharienne. Les statistiques de l’ONU sida attestent d’une réduction de 24% de nouvelles infections dans 22 pays.
Malick Sène a relevé, aussi, que la lutte contre le sida et le développement sont liés. Il faut se servir du développement porteur de progrès pour combattre le sida, a indiqué le secrétaire exécutif avant de rappeler la nécessité pour des pays comme le Ghana et le Mali, respectivement 2è et 3è pays producteurs d’or en Afrique et qui veulent se donner un destin minier, d’accentuer les efforts sur la prévention. Il a cité l’exemple de l’Afrique du sud qui reste pour lui l’épicentre de la pandémie dans le monde.
« Au Mali nous avons une population totale d’environ 15 millions d’habitants, sur lesquels plus de 180 000 personnes sont infectées ; et tous les jours, au Mali, 13 personnes prennent le Sida et 11 personnes en meurent, ce qui est lourd comme tribut à payer à cette pandémie », a précisé M. Sène.
La coordinatrice pays de l’ONU sida dans notre pays, Thérèse Poirier, pour sa part, a fourni des statistiques sur les pays africains dans le domaine de la lutte contre la pandémie. Les chiffres implacables font froid dans le dos. Il y a par an 1,6 million de décès liés au sida dans le monde et 2,3 millions de nouvelles infections par an. Notre pays enregistre, selon la coordinatrice pays de l’ONU sida, 3000 nouvelles infections par an.
Une lutte qui s’inscrit dans la durée
En somme, la lutte contre la pandémie, qui s’inscrit dans la durée, requiert l’implication de tous et une synergie d’action des acteurs de la lutte, des partenaires et des pays pour atteindre les objectifs, notamment zéro nouvelle infection, zéro décès lié à la pandémie et zéro discrimination.
A signaler qu’avec 14.517.176 habitants et une prévalence de 1.3 % dans la population adulte, on estime à un peu plus de 180.000 le nombre de personnes infectées par le VIH/Sida au Mali (Source ONUSIDA, 2011).
Lancée en 2004, l’IMAARV (Initiative Malienne d’Accès aux ARV) a été marquée par un engagement politique fort en faveur de la lutte contre le VIH qui s’est traduit par la gratuité des ARVs (2004). L’initiative est pilotée par un Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS), présidé par le Président de la République. A ce jour, le pays compte 99 sites de traitement, 307 sites PTME et 74 sites de prise en charge pédiatrique. A la fin de l’année 2011, 27.505 adultes et 1.732 enfants sont suivis régulièrement et, 41.925 patients ont initié un traitement ARV.
Pour atteindre ses objectifs, le Mali dispose du 8ème round du Fonds mondial, avec un financement de 126 millions d’euros. Suite à un rapport d’inspection non publié, faisant état de malversations, un nouveau bénéficiaire principal a été choisi, le PNUD. La phase 2 du Round a été signée en novembre 2012.
A noter que, depuis mars 2012, le pays connaît une crise sociopolitique et sécuritaire très grave, qui a conduit à la partition du pays. Cette crise a eu pour principale conséquence, une destruction importante des services de santé, une dispersion du personnel de santé, des déplacements conséquents de population vers le Sud du pays et une destruction de médicaments et de réactifs destinés aux malades. En septembre 2012, le ministère de la santé faisait état d’un taux de perdus de vue des patients sous traitement, pour les 3 régions du Nord de l’ordre de 50 %.
Adama Dao