Propagation d’Ebola au Mali : De la responsabilité de la clinique Pasteur

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Santé publique : La clinique Pasteur fermée après le décès d’un infirmier provoqué par le virus Ebola
La clinique Pasteur sise à ACI 2000

C’est officiel : le Mali est infesté au virus à Ebola. Si cela est avéré depuis le cas de la petite fillette de 2 ans venue de Guinée, confirmée le jeudi 23 octobre et décédée le lendemain 25 octobre, la situation a pris des proportions inquiétantes avec l’affaire de l’imam de Kourémalé-Guinée, hospitalisé à la clinique Pasteur et décédé d’Ebola là. Ni les responsables de cette clinique, ni les autorités sanitaires, tous suffisamment au courant des faits, n’informent le peuple et, pire, ne prennent aucune disposition digne de ce nom face à la donne. Chacun s’est tu au nom d’intérêts sordides, engageant sa responsabilité pleine et entière dans le cataclysme que courent désormais les populations maliennes. Ça, c’est la faute. Mais, le vrai danger se situe dans l’absence totale de moyens matériels, logistiques et financiers pour contrecarrer ce fléau impulsé dans notre pays par la clinique Pasteur. Retour sur une responsabilité établie.

 

La clinique Pasteur, l’une des plus chères d’Afrique au sud du Sahara, avait déjà la très mauvaise réputation d’être un mouroir. Mais, depuis le lundi 10 novembre dernier, elle a fini de convaincre de cette étiquette les plus sceptiques en étant la première structure hospitalière ou tout simplement le premier cadre à propager le virus à Ebola au Mali. Avant de revenir sur les faits et les responsabilités, il convient de rappeler le passif médical de cette polyclinique offre moult souvenirs sombres à plus d’un Malien.

 

Dol à ciel ouvert et tueuse silencieuse

Créée en juillet 2000, la Polyclinique Pasteur a trompé, sur toute la ligne les Maliens et les étrangers, afin d’arracher leur confiance. Les responsables ont mis en avant le cadre d’implantation (Hamdallaye ACI 2000), la qualité (à distinguer de la compétence) des médecins sollicités (tous issus des grands hôpitaux), les consultations offertes, les matériels disponibles et le plateau technique proposé. Le tout sur fond de campagne de promotion de bouche à oreille et via les Ntic.

Ainsi, peut-on pompeusement lire sur le site de la clinique : « La Polyclinique Pasteur, est un ensemble de cabinets de consultations pluridisciplinaires: Chirurgie générale, Médecine interne, Médecine générale, Urologie, Neurologie, ORL, Orthopédie, Gynécologie, Cardiologie, Anesthésie, Chirurgie dentaire, Pédiatrie, etc.».

En réalité, derrière ce beau cadre vers lequel se sont rués, des années durant, des malades maliens et des patients venus d’ailleurs, se cache un véritable mouroir. De l’avis de spécialistes, rares sont les grands malades qui sont ressortis vivants de la clinique Pasteur. Des témoignages de parents éplorés fusent en la matière. Mais, les cas plus connus sont, entre autres, les décès de l’ancienne Médiateur M’Bame Diarra, de l’ancien ministre Pr. Mohamed Lamine Traoré et celui très retentissant du jeune milliardaire, Mamadou Lah dit Dagolo. La liste est longue.

Certes, de plus grandes sommités sont décédées ailleurs dans des hôpitaux et même à l’extérieur et, on ne donne pas non plus sciemment la mort à quelqu’un, mais la plupart des décès constatés à la clinique Pasteur seraient dus à des erreurs d’appréciation ou d’interprétation ou à des négligences coupables. Mais au Mali, l’on attribue tout à la fatalité. Point.

 

Les quatre péchés de la clinique Pasteur 

Depuis le décès de Dagolo, le samedi 8 novembre, la clinique Pasteur fait face à sa réputation encore plus noircie qu’éclate le surlendemain, lundi 10 novembre, l’affaire du deuxième cas d’Ebola décelé en son sein. Par cette affaire, la polyclinique Pasteur a comme inoculé le virus Ebola au peuple malien. A tous les niveaux, sa responsabilité est engagée. Comment ?

Selon le Rapport préliminaire d’investigation de l’Oms-Guinée (cf. le texte intégral en page 4), l’imam Oussou Koïta est arrivé à bord d’un véhicule personnel à la clinique Pasteur de Bamako où il fut hospitalisé et des examens biologiques et radiologiques effectués. Malheureusement, le lendemain 27 octobre, il décéda et le corps fut transporté à une mosquée de Djicoroni Para. Après lavage, le corps fut transporté à Kourémalé Guinée.

La première faute de la clinique, fut de n’avoir pas immédiatement diagnostiqué Ebola sachant que le malade, arrivé à ses services d’urgences dans un état quasi comateux (c’est le président de la clinique, Ben Baba qui l’a dit lors de la conférence de presse du 10 novembre), provenait de la Guinée où la maladie fait des ravages.

Deuxième faute : après le décès de l’imam quelques heures plus tard, au lieu de saisir le centre des opérations de Djicoroni pour des prélèvements, « Pasteur » remet le corps à son logeur et à ses parents.

Troisième faute : entre le décès du vieux guinéen et l’éclatement de l’affaire, quinze jours se sont écoulés, au cours desquels la clinique continuait à recevoir des patients et à faire travailler son personnel.

Quatrième faute et c’est la plus grave : les responsables de la polyclinique Pasteur ont soigneusement tu l’information, évitant de révéler la nouvelle au grand public. Pourquoi ?

Justement, c’est moins la rétention de l’information que les véritables raisons qui fondent cette attitude qui rendent les responsables de Pasteur condamnables à tous égards.

En effet, de source fondée, la clinique aurait un contrat avec une société minière qui y admet tout son personnel. De peur de perdre ce marché (très juteux ?), l’établissement sanitaire a préféré faire le black-out sur l’affaire.

De même, la Minusma a jeté son dévolu sur la clinique Pasteur devenue carrément un lieu de repos pour son personnel. Ce qui justifie d’ailleurs qu’actuellement 22 soldats onusiens y sont placés sous quarantaine.

Une troisième raison et non la moindre, « Pasteur » redoute de ne pas perdre les derniers Maliens qui croient encore en sa (fausse) réputation de grande clinique.

Maintenant que la faute est commise, la responsabilité est établie, il faut évaluer les probables conséquences et en tirer le seul enseignement possible.

En effet, par son attitude, la clinique Pasteur propage le virus d’Ebola dans le pays, bousculant tous les chiffres en seulement cinq jours. Ainsi, à la date du vendredi 14 novembre, le nombre de décès a quadruplé, passant de un à 4. A la même date, le nombre de cas suspects est monté en flèche atteignant 46.

Autres chiffres effarants : plus de 256 personnes sont en observation à Bamako, et un malade sous traitement (source Ministère de la santé et de l’hygiène publique).

Pire, de nombreux cas suspects sont dénombrés et annoncés quotidiennement à Bamako et ailleurs à l’intérieur du pays.

Ce n’est pas tout : le plus grand danger vient de ce nombre incalculable de personnes qui sont dans la nature alors qu’elles sont supposées avoir eu un contact avec la clinique Pasteur ou un de ses usagers : les patients consultés ou hospitalisés ; les accompagnateurs ; les visiteurs ; les parents, amis et connaissances de l’infirmier de la clinique Salifou Diarra (décédé) ; les milliers de gens associés aux funérailles et à l’enterrement du jeune milliardaire Dagolo ; les parents, amis et connaissances de l’ensemble des médecins et du personnel de « Pasteur » qui ont travaillé entre le samedi 25 octobre au soir et le lundi 10 novembre etc… C’est un monde fou, en danger de mort à cause de la clinique Pasteur.

Et, le malheur est que, si l’apocalypse (tant redoutée) arrive, l’Etat n’a pas les moyens nécessaires pour y faire face. Aucun centre de santé au Mali ne dispose à la date d’aujourd’hui du matériel adéquat pour la riposte contre Ebola. Du contrôle à l’alerte jusqu’à la prise en charge, tout manque au personnel de santé.

Dieu ait pitié du Mali. Mais en attendant, les responsables de la clinique Pasteur doivent payer pour leur faute.

La rédaction

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17 COMMENTAIRES

  1. Les coupable doivent répondre devant la justice et le premier est le ministre de l’intérieur pour négligence des frontières deux le gérant du clinique pour vouloir cacher les malades d ébola trois le ministre de la santé pour ne pas prendre des précautions à temps quatre le ministre de l’information pour ne pas bien sensibiliser la population vu à des radio et la télé et la dernière personne le président ibk qui n’a pas trouver nécessaire de se préparer contre ebola avant que sa rentre au mali on peut dire simplement que les hommes politique n ont pas fait leurs travail d information

  2. C’est très malheureux que le Mali soit atteint malgré les multiples craintes évoquées un peu partout par nos concitoyens.
    Nous prions Dieu que nous arrivions à éradiquer ce fléau comme au Nigéria sans trop de dommages.

    • Les dirigeants nigerains sont plus responsables et serieux que les notres.
      Par exemple sur un tout autre sujet: tu mets Boko Haram au Mali, le pays sauterai en 1000 morceaux depuis longtemps.

      Concernant la priere, il faut vraiment arreter avec ca. Les Nigerians sont musulmans, mais tu crois qu’ils prient allah, pour qu’il vienne instaurer un protocole pour contrer ebola? NON!
      Ils ont reflechi, travaille et ont pris en mains leur destin, sans le fmi, la banque mondiale, l’ue… tout le contraire des maliens!

      A bon entendeur …

  3. bbacus
    “Tel a été le cas de la fillette et probablement de ce vieux qui a passé le corridor en assez bon état général”

    Tu plaisantes? 😯 😯 😯 😯 Le vieux était moribond; Il venait de séjourner sans succès dans une 1ere clinique de Kouremalé coté guinée, puis dans une 2ème coté Mali, et il était transporter en état très grave sur Bamako!…

    Ne transformons pas les faits!

  4. Chers lecteurs n’oubliez pas que certains malades de la Guinée (qui cherchent naturellement des soins, soins qu’ils sont obligés de chercher au Mali pour beaucoup de raison), avalent des médicaments contre la fièvre pour échapper aux contrôles aux postes frontaliers. Il faut signaler que ces postes comme partout ailleurs n’ont que des moyens de contrôle de la température. Donc le tour est jouer et cela sur les conseils d’agents de santé et de conducteurs Maliens devenus experts en la matière. Donc ce n’est pas surprenant que des gens échappent aux contrôles. Tel a été le cas de la fillette et probablement de ce vieux qui a passé le corridor en assez bon état général. Vous comprenez donc que ce n’est ni le gouvernement, ni la clinique qui sont les seuls coupables mais le Malien en général qu’il faut reconstruire. C’est vrai aussi qu’il y’a des soignants dans cette clinique qui sont de véritables illuminés qui se pensent au dessus de tous.

  5. pour votre gouverne sachez que l’état avait déjà mis des dispositions pour le control dans les frontières surement que les agent de control ont faillir dans les control et n’oublions pas tout système a des faille

  6. “Des que l’affaire d’ebola a commence, j’ai ecrit ici, que si le mali est touche, cela pourrait s’emballer.”

    On était hélas très nombreux à en être conscients, mais comme d’habitude, pas Koulouba!….
    Et les experts du CDC eux-même ont dit sensiblement la même chose, vu L’INCONSCIENCE étatique qui règne au Mali. Ils n’ont pas été longs à comprendre qu’avec la débile légèreté de nos autorités, le Mali était le “plus grand risque Ebola” sur la zone! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

    Et voilà, c’est parti! 🙄 🙄 🙄 🙄 🙄

  7. Cet article signé « La Rédaction » est probablement un article commandé (imposé ?) par Koulouba, pour tenter de faire oublier la triste REALITE des faits !
    Certes, la responsabilité de Pasteur est INCONTESTABLE et dûment AVEREE ! Ceci dit, Pasteur est un établissement de santé PRIVE, dirigé par un directeur PRIVE, et donc uniquement soumis à la conscience individuelle d’un PRIVE !
    Et c’est bien pour cela qu’il existe des A.U.T.O.R.I.T.E.S sanitaires et un ministère de la santé, et que leur rôle est justement D’ENCADRER et de CONTROLER les établissements de santé, surtout face à un péril aussi dramatique qu’une épidémie Ebola à nos portes!!!!
    OR, SI L’INCONSCIENCE DE PASTEUR A PU SE PRODUIRE « SANS PROBLEME », C’EST UNIQUEMENT PARCE QU’AUCUNES MESURES GOUVERNEMENTALES N’ETAIENT MISES EN PLACE EN PLACE POUR L’EMPECHER !!!

    L’état n’a jamais (et ce même après le cas de la fillette !!!!!!!!!) exercé le moindre contrôle digne de ce nom sur l’axe routier Guinée/Bamako !

    Non content de laisser « la libre circulation à la mort », l’état n’a en plus jamais mis en place de tri des patients aux admissions des établissements de santé du pays, Y COMPRIS DANS LES PRINCIPAUX HOPITAUX !

    Malgré la gravité dramatique du risque Ebola, l’état n’a jamais mis en place de questionnaires OBLIGATOIRES pour tous patients admis, avec équipes sur le terrain chargées de relever et de centraliser elles-mêmes les données sur une cellule de crise !

    Conclusion : On ne ramasse pas l’eau versée, et il est hélas parfaitement inutile, maintenant que le drame est survenu, d’exciter et de focaliser plus longtemps les populations sur l’inconscience de la clinique !

    En revanche, vous n’effacerez pas la réalité suivante :
    Le cas Pasteur n’a pu se produire………….QUE PAR CE QUE RIEN N’A ETE FAIT POUR L’EMPECHER !

  8. “En attendant, les responsables de la clinique doivent payer leur faute” avez -vous conclu. Au contraire, pour qui connait notre gouvernance actuelle,cette clinique au final recevra de l’appui de l’état pour ce qui est arrivé. Ah, s’il n’y avait pas un Dieu pour veiller sur Nous!!!!!!.

  9. C’est seul l’Etat et non la clinique. L’Etat doit controler à la frontière tous les passayers en provenance de guinée surtout qu’il a une epidemie la bas. C’est juste une bande d’incompetents. Je me demande comment j’ai pu voter pour des clantistes, des voleurs, et incompetent comme ces gens là. Vivement une revolution pour les balayer tous. Desolé, mais EBOLA va contaminer des milliers de personnes à Bamako vue le mode des vies des gens du pays. Mon coeur saigne.

  10. Honte à ce gouvernement incompétent qui doit démissionner ce n’est pas avec ces moyens dérisoires et en cachant les informations qu’on pourra lutter contre Ebola.
    Un ministre de la santé qui ne maitrise pas le numéro vert en tant premier responsable de tutel.
    Jamais dans l’histoire de notre pays on n’a connu un président et un gouvernement aussi nul.
    Que Dieu sauve le Mali.
    Anfilila

    • L’islam a beaucoup d’effets nefastes sur l’esprits des africains, mais l’islam n’est absolument pas le responsable d’ebola.

      Des que l’affaire d’ebola a commence, j’ai ecrit ici, que si le mali est touche, cela pourrait s’emballer.
      J’ai dit cela parce que je connais mon pays:
      -des dirigeants irresponsables et je-m-en-foutistes: comment Pasteur n’a pas questionne le parcours de leur malade, pour faire un lien eventuel avec ebola
      -systeme hostpitalier inexistent
      -tout le pays est une poubelle: sallete, poussiere, canivaux a ciel ouvert
      -insalubrite des ecoles-rues-marches-quartiers …

      Si le gouvernement ne se met pas au travail: nettoyage des rues, marches…, mise en place d’un systeme de ramassage des ordures, couverture des canivaux, mise a niveau des hopitaux, mise en place d’un protocole de reperage et d’isolement des malades d’ebola …

      Bientot, les merdias oxydentaux (puisque c’est eux qui gerent l’images de nos pays) vont faire du mali, la nouvelle guinee.

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