De nos jours, à Bamako et un peu partout dans notre pays, le problème n’est pas la disponibilité de l’eau mais sa qualité. Pour étancher sa soif, il suffit de débourser soit 10 F ou 50 F pour s’acheter de l’eau de robinet ou eau dite minérale vendues dans des sachets par des marchands ambulants.
En effet, il existe plusieurs marques d’eau en sachet. Et le nombre ne cesse de croitre tous les jours, surtout par ces temps de forte chaleur. Et chacune de ces marques se prévaut d’être de meilleure qualité par rapport aux autres. Sur les sachets, l’on peut lire « eau pure traitée » et généralement il y est inscrit la composition : calcium, magnésium, potassium, sodium, bicarbonate, etc.
Dans leur présentation, l’on a même souvent l’impression que certaines de ces marques d’eau sont des produits pharmaceutiques pouvant soigner des maladies. Ce foisonnement des marques d’eau dite minérale sur le marché national suscite aujourd’hui des interrogations chez les populations qui sont les consommateurs. Des interrogations ayant trait à la qualité des ces eaux, leur processus de fabrication, les autorisations en foi de quoi des particuliers deviennent du jour au lendemain des producteurs d’eau, le rôle de l’Agence National pour la Sécurité Sanitaires des Aliments (ANSSA), le rôle du Laboratoire National des Eaux, des organisations de consommateurs. Des structures qui restent toutes muettes sur la question alors que tous les jours, le marché est envahi par de nouvelles marques d’eau en sachet que les producteurs comparent à de l’eau minérale.
Selon certains spécialistes, environ 60% des affections sont d’origine hydriques.
« Une eau impropre à la consommation est source de maladies telles que la diarrhée, le choléra, les maladies gastro-entérites en général et des maladies de la peau » a souligné un spécialiste. Selon lui, le principal problème, c’est comment savoir si le produit à l’origine était sain ou si c’est le revendeur qui l’a rendu pollué. Pour lui, les eaux minérales sont généralement d’origine souterraine et ne sont pas chlorées (ne contiennent pas de clore).
« Elles sont à la limite désinfectées par filtration et par radiation ultraviolets. Pour certains producteurs locaux, ces normes ne sont pas toujours observées » explique-t-il. Avant d’ajouter que comme on ne peut pas se passer de consommer de l’eau, il vaut mieux savoir ce que l’on boit.
Pour Hama Touré, boutiquier de son état, il est aujourd’hui difficile de dresser une liste exhaustive des différentes marques d’eau vendue en sachet à Bamako et que tous les producteurs qualifient d’eau minérale. Selon lui, certains y ont trouvé une occasion rêvée de faire des affaires. Aussi dit-il, des individus mal intentionnés et esclaves de leur cupidité se permettent de ramasser à travers la ville des emballages vides qu’ils remplissent de nouveau d’eau pour les revendre.
Mariam Cissé, une étudiante à la FAST affirme avoir payé les frais un jour. Selon elle, en retournant de l’école sous un soleil de plomb, elle eu dû acheter un sachet d’eau pour se désaltérer. Mais à peine qu’elle ait fini de boire l’eau qu’elle a été frappée par de terribles mots de tête. Aussi, dit-elle, l’eau qu’elle a consommée sentait une odeur bizarre alors qu’il est inscrit sur le sachet « eau pure traitée » avec la mention « autorisée par le ministère de la Santé ».
Des situations devant lesquelles les associations de consommateurs, le Laboratoire National des Eaux, l’Agence National pour la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA) et même le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique se murent dans un silence de cimetière.
Fily Sissoko
Que l’état fasse son travail de protection de la population
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