Prolifération des accidents mortels dûs à la négligence et à l''incompétence des médecins dans les centres de santé : Des morts sur les bras de la ministre de la Santé

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Quel Malien ne partage pas l”engagement du président de la République pour l”amélioration des services de santé ? Quel Malien n”a pas salué les investissements dans le domaine sanitaire et les décisions prises pour soulager les populations de certaines charges ? Mais quel Malien n”est pas déçu par les pratiques déshonorantes qui ont toujours eu cours aussi bien dans les établissements publics de santé que dans les structures privées ? Malheureusement, cette déception ne peut que se renforcer au fil du temps avec une ministre de la Santé qui n”agit que pour se faire voir, peu importe si entre-temps les pauvres patients doivent y laisser la peau.

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En effet, les usagers de nos établissements ne bénéficient d”aucune assurance, d”où de multiples accidents mortels, conséquences de la négligence et de l”insouciance de certains agents de la santé qui n”en font qu”à leur tête et pour leurs poches. De mai à aujourd”hui, selon des sources concordantes, ils sont plus d”une centaine de personnes à avoir perdu la vie à la suite de mauvaises manœuvres de la part de personnes incompétentes dans des services qui ne doivent plus exister, puisqu”un rapport sur les établissements privés illégaux dort sur la table de la ministre de la Santé depuis longtemps. Selon des sources concordantes, les enquêteurs ont recommandé la fermeture pure et simple de plusieurs dizaines de structures. Ils ont aussi demandé des sanctions contre des responsables de nombreux laboratoires qui falsifient les résultats des analyses de produits alimentaires contre de l”argent. 

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Des boissons aux qualités très contestées sont déversées sur nos marchés grâce à cette complicité alors que des médicaments de contrefaçon sont exposés dans les officines pharmaceutiques. Donc, on ne peut espérer sur une amélioration des services de santé dans notre pays sans mettre fin aux dérives ci-dessus décriées. Ce n”est pas de l”actuelle ministre de la Santé qu”on doit attendre le changement. Celle-ci est seulement contente quand sa photo passe dans les journaux et à la télévision. Quant aux pauvres Maliens, ils peuvent mourir à leur aise.

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Prolifération des services privés de santé : la grande anarchie.

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A la faveur de l”ouverture démocratique, on a assisté à une multiplication des initiatives privées dans tous les domaines d”activités et le secteur de la santé en est la parfaite illustration. Moins d”une dizaine avant les évènements de 1991, on compte pour le seul District de Bamako aujourd”hui plus d”une certaine d”établissements privés de santé. Une prolifération qui témoigne d”une course à l”enrichissement. Ce qui fait que les promoteurs, à la suite des autorités publiques, accordent peu d”importance à la déontologie et aux règles qui définissent la pratique de la médecine légale. C”est la grande anarchie avec n”importe qui ouvrant une clinique ou un cabinet.

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D”ailleurs, entre les prestations de ces deux types de services, on ne perçoit guère de différence, les cabinets offrant les mêmes services que les cliniques et vice-versa. Par ailleurs, on ne s”embarrasse pas d”observer certaines règles élémentaires pour l”installation de ces structures privées. Des cliniques ou des cabinets sont ouverts en plein marché, à côté des écoles et même près des bars et des maisons closes.  Faites le tour de la ville et vous vous rendez compte de la bêtise du département de la santé qui ne fait plus d”enquêtes de moralité sur les promoteurs (de grands avorteurs de grossesses) ni surtout sur la qualité et les compétences du personnel généralement sans salaire et qui détournent les médicaments des patients. Ainsi va la vie dans des cabinets, où règne la saleté.

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Services de santé de proximité : le fiasco total

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””Le santé pour tous””, l”un des slogans qui ont marqué l”histoire de votre pays à travers les régimes successifs depuis 1980, ne sera jamais une réalité. Tant les différentes politiques initiées dans ce cendre ont été toutes des fiascos; la dernière en date est celle de la multiplication des services de santé de proximité qui ont, au contraire, conduit les populations à se diriger vers des pratiquants aux compétences assez douteuses comme les tradithérapeutes et les pharmaciens dits ambulants. Pourtant, c”était une belle initiative, cette institution des centres de santé communautaires. Ils devaient participer à faciliter l”accès à la santé tout en favorisant l”implication des populations elles-mêmes dans la gestion et la prise en charge de leurs problèmes sanitaires.

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Les CSCOM, on en aura vu des dizaines s”ouvrir, des dizaines se fermer  à cause du manque de moyens financières et matériels ou du déficit d”expérience et de compétence des agents qui y officient. Il suffit d”approcher les gestionnaires pour se rendre compte des difficultés. Un des administrateurs du CSCOM de Banakabougou-Faladié regrette le fait que le gouvernement ait " créé des centres en oubliant de les doter de moyens de départ. Parfois, même les simples ciseaux manquent ici. Mes prestations sont dérisoires, car ceux qui arrivent sont des gens qui n”ont pas le choix. Parfois on est obligé de payer pour certains malades les médicaments ".

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 On soutient aussi que les CSCOM emploient des personnels sans compétence. Une situation réelle, a reconnu le gestionnaire principal d”un centre en Commune I. Celui-ci confirme que " les médecins des CSCOM sont généralement sans aucunes expérience puisque venant du chômage. Ils viennent par nécessité. Dès qu”ils acquièrent de l”expérience, ils repartent à la première opportunité ".Effectivement, durant les 5 ans passés, des CSCOM ont vu défiler une dizaine de médecins. Le centre de Kalabankoro a vu passer pendant l”année 2002 quatre médecins. C”est pourquoi les responsables municipaux se plaignent que les médecins cherchent à renforcer leur CV  par les CSCOM afin de passer au recrutement d”organisations internationales comme Médecins sans frontière.

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On explique cette instabilité des médecins par la modestie des traitements salariaux. " On nous offre des salaires d”infirmier, ce qui est inacceptable. C”est pourquoi les gens s”en vont à la première occasion ", se défend un ancien médecin du CSCOM de Banankabougou qui a ouvert un cabinet à Magnambougou. Désormais, on se rabat sur les infirmiers, une alternative qui ne fait que réduire la clientèle.

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Markatié Daou

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