La prolifération des cabinets médicaux à Bamako : Des ‘’boucheries médicales’’ sans morgue!

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Un centre de santé (photo archives)
Un centre de santé (photo archives)

Les cabinets médicaux poussent à Bamako comme des champignons dans un champ, au point qu’on a du mal à distinguer les vrais des faux. De la commune I à la commune VI en passant par les quartiers de Kati, on aperçoit l’ouverture partout des cabinets médicaux et à un rythme incontrôlé.

 

Tout comme la prolifération des écoles privées, les cabinets médicaux se développent de jour en jour. Aujourd’hui nous sommes très loin des années ou la consultation dans un cabinet médical relevait d’une quête de confort pour le patient, jadis un privilège réservé à un certain nombre de maliens. On arrive plus à faire le distinguo entre un cabinet médical, une clinique privée, une pharmacie de consultation, un centre de santé communautaire (ASACO), un CSREF (centre de santé de référence) et un CHU (centre hospitalier Universitaire). Partout, ce sont les mêmes ‘’toubibs’’ avec des blouses de manches longues ou courtes, mais toutes de couleur blanche. Dans les faits, il ressort que ce sont les cabinets médicaux qui battent le record, en termes de maillage du territoire. Car, il est difficile de parcourir deux rues de n’importe quel quartier de la capitale malienne, sans tomber sur une plaque indiquant un cabinet médical, estampillée de la croix rouge et laissant apparaître les natures des consultations et autres prestations chirurgicaux-médicales. En la matière, en plus des agents de la santé, ce sont les chinois, les tradi-thérapeutes et les marabouts qui ont pris d’assaut le terrain. Mais ce qui est inquiétant, c’est l’attitude de certains agents de la santé (aides- soignants, infirmiers, sages femmes, internes et étudiants de l’école de médecine) à se convertir en ‘’promoteur de cabinet médical’’.Maintenant n’importe qui peut ouvrir un cabinet médical.

 

Au même titre que, presque tous les grands médecins, ou cadres de l’administration de la santé qui ont des cliniques privées, ou écoles privées de santé. Or, la santé humaine, celle de la population est sacrée. Au regard de cette prolifération des cabinets médicaux rien de ‘’sérieux’’ ne se fait plus dans les hôpitaux publics. Car, si les grands médecins, chirurgiens, et autres sont toujours absents ou donnent des rendez vous dans leurs cliniques, les infirmiers et autres agents de santé préfèrent orienter les patients sur leurs cabinets médicaux privés pour des soins pointus. Etant donné que l’accueil n’est pas chaleureux dans les hôpitaux publics les patients ne sont plus prier pour se rendre dans la discrétion dans ces cabinets médicaux. Dont les personnels, généralement ne sont pas qualifiés. « Dans un cabinet médical de notre quartier, le promoteur a recruté ses cousines comme assistantes médicales, aucune d’entre elles n’a foulé le pied dans la cour d’une école de santé. Même pour des simples placements de sérum des patients en ressortent les veines du bras perforées » témoigne AT. Qui ajoute que le dit cabinet est réputé dans les actes d’avortement de grossesse des jeunes-filles et mêmes des servantes de maison.

 

En plus de non qualification de certains pratiquants, ces cabinets se trouvent souvent dans des environnements malsains. Tous ces cabinets médicaux répondent ils aux normes et exigences en la matière ? Et comment obtiennent-ils des autorisations d’ouvertures ? Face à la multiplication de cabinets d’amateurs, les autorités sanitaires de notre pays, précisément le ministère de la santé doivent exiger des conditions sérieuses pour l’ouverture d’un cabinet médical et la pratique de ces dits médecins dans ces cabinets. Cela évitera à de nombreux maliens à se faire dépouiller de leur argent et de se faire tuer par des ‘’apprentis-bouchers’’ qui ne connaissent rien en rien.

 

Le développement des cabinets médicaux nécessite aujourd’hui un contrôle et un suivi rigoureux de l’Etat en vue de donner plus de chance à nos populations d’avoir une meilleure prise en charge sanitaire

 

Aoua Traoré

 

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Même scenario qu'à l'éducation à la différence qu'au lieu de " mal former" les jeunes, dans ces cabinets c'est soit l'intoxication médicamenteuse soit la MORT qui s'en suit et sans recours judiciaire.

  2. C’est un véritable fléau qu’il faut å tout prix combattre,comme la peste.J’ai vécu une trés désagréable expé-
    rience avec ma femme qui était malade,car au cours d’une consultation;”le Toubib” a trop demandé.
    Non seulement elle a refusé,mais on a failli porter l’affaire en justice.Il y’a plein d’amateurs qui se pavanent
    dans ce job.Une simple injection peut rendre infirme quelqu’un.J’ai vu le cas,ou une prescription médicale
    qui n’a rien de professionnel quant å son contenu engendrer la perte de l’usage d’un membre..

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