L’hôtel Radisson Blu a servi de cadre hier lundi, à l’ouverture d’un important atelier de lancement national d’un projet autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel. Placé sous la présidence du ministre de l’aménagement, du territoire et de la population Sambel Bana Dicko en présence des représentants des délégations des pays du Sahel, de la représentante résidante de l’UNFPA au Mali Josiane Yaguibou et de plusieurs hautes personnalités, cet atelier de deux jours a pour objectif de créer un cadre d’échanges et de partage d’informations sur le projet au niveau national. Il a regroupé plus de 300 participants nationaux et étrangers.
Le gouvernement du Mali a obtenu, auprès de la banque mondiale un prêt pour la mise en œuvre du projet autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel communément appelé SWEDD. Une initiative régionale, le SWEDD est le fruit du partenariat entre la banque Mondiale, l’UNFPA et six Etats du Sahel dont le Burkina Faso, la côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Le projet vise à combler le retard du sahel en matière de transition démographique qui, malgrés une baisse rapide de la mortalité infantile, est ralentie par les taux de fécondité les plus élevés au monde. Lancé en novembre 2015 à Niamey le projet est actuellement dans sa phase de mise en œuvre des sous projets des composantes avec l’implication des structures techniques nationales relevant des ministères en charge de la santé, de la promotion de la femme, de la jeunesse, de l’éducation, de l’emploi, entre autres. Il s’agit pour le Mali, à l’instar des autres pays du sahel, d’accélérer la transition démographique, via la maitrise des taux de fécondité et de la mortalité infantile et à réaliser ainsi les objectifs plus larges qui consistent à déclencher le dividende démographique et la réduction des inégalités entre les sexes dans la région du Sahel
La représentante résidente de l’UNFPA au Mali, Josiane Yaguibou, au nom du fonds des nations unies pour la population, s’est félicité de la confiance placée en lui par les pays du sahel, la banque mondiale et autres partenaires pour apporter l’assistance technique nécessaire à une mise en œuvre efficace de ce projet qui est né en 2015 d’un appel à l’action du président du Niger, son excellence Monsieur Mahamadou Issoufou. Selon elle, le projet SWEDD vise principalement à améliorer le niveau d’autonomisation des femmes et des jeunes filles en vue de leur permettre d’accéder plus facilement aux services de santé de la reproduction infantile, maternelle et nutritionnelle de qualité dans certaines régions des pays du Sahel et aussi, à croire la production et le partage des connaissances, des capacités et de la coordination régionales des politiques et programmes de résilience et de développement. « Le Sahel constitue aujourd’hui une région homogène en Afrique avec des défis identiques et tout aussi importants comme la prévention et la gestion des conflits, la réduction des vulnérabilités multiples des populations, la mortalité maternelle et infantile, la multiplication des opportunités offertes aux jeunes entres autres. Et les femmes et les jeunes disposent d’un énorme potentiel qui ne demande qu’à être libre si ce potentiel n’est pas pleinement exploité, les pays réduisent leur chance d’accélérer la croissance économique et de la rendre durable », a- t-elle expliqué avant de poursuivre que le projet SWEDD constitue aujourd’hui une opportunité et une initiative porteuse de plus en plus dans le monde. Pour sa part, le ministre de l’aménagement du territoire et de la population Sambel Bana Dicko a salué les efforts des partenaires pour la mise en œuvre du projet. Il a rappelé que ce projet qui vise principalement à créer des meilleures conditions pour un développement économique et social s’inscrit aussi dans le cadre de la politique nationale de population qui a pour objectif la maitrise démographique au Mali.
A noter que le projet est financé à hauteur de 200 millions de dollars US, une expression significative de l’engagement des pays du sahel, de la banque mondiale, de l’UNFPA et d’autres donateurs pour l’amélioration des conditions des femmes et des filles.
Fatoumata Fofana