PROFESSION DE SANTE: Les écoles de formation dans le collimateur

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La multiplication des établissements de formation aux professions de santé aura des impacts négatifs sur la qualité de l’éducation si des mesures ne sont pas envisagées. L’atelier de validation des projets de textes déterminant les conditions de création et de gestion des établissements de formation aux professions de santé, ouvert vendredi à l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP), s’inscrit dans cette optique.
 
La fin du monopole de l’Etat sur le secteur de la santé a entraîné l’émergence de nouveaux acteurs notamment dans le sous-secteur de la formation aux professions de santé. Cette situation, pensée et encouragée au nom du renforcement des capacités nationales de production des personnels de santé, s’est traduite par une prolifération d’établissements privés de formation aux professions de santé tant à Bamako que dans les régions.
Face à la création et à la gestion artisanale des établissements privés de formation aux professions de santé, les services compétents du ministère de la Santé ont entrepris des visites au niveau de ces établissements privés de formation.
A en juger par l’esprit des rapports, les conditions, cadres et moyens ne sont pas de nature à permettre un apprentissage aux professions de santé. Plus grave, les rapports d’inspection ont fait état de manquements quelquefois graves constatés dans la création et les conditions d’apprentissage au niveau de ces établissements.
Dans leurs conclusions, les différents rapports s’accordent à reconnaître que la situation de désordre dans laquelle sont créés et gérés ces établissements tient plus à des conditions d’ordre réglementaire. Les mêmes conclusions mettent en évidence l’étroitesse de l’offre en matière d’accueil des stagiaires à Bamako comme au niveau des régions. Autant de facteurs qui constituent des raisons pour envisager la régulation des écoles de santé au risque de compromettre la qualité de la formation des professionnels de la santé.
C’est pour trouver la réponse à cette question que le ministère de la Santé à la fois utilisateur des professionnels de la santé formés et garant de la qualité de leur formation à travers l’encadrement pratique dans les structures de soins, a organisé le 11 août dernier à l’INRSP un atelier de validation des projets de textes déterminant les conditions de création et de gestion des établissements de formation aux professions de santé.
Présidée par Mahamadou Bassery Ballo, conseiller technique au ministère de la Santé, ont été associés à la rencontre le ministère de l’Education, les directeurs régionaux des hôpitaux, les professeurs du secteur privé à l’effet d’apporter leur contribution aux échanges.
S’inscrivant dans le cadre de la mise en place des mesures de régulation consensuelle et participative des écoles de santé dans un esprit de partage, l’atelier visait à faire partager les résultats de l’étude sur la situation des écoles de formation aux professions de la santé et sur les capacités des structures sanitaires habilitées à accueillir les stagiaires, l’esprit et le contenu des projets de textes initiés, fixant les conditions de création et de gestion des établissements de formation des professionnels de santé, les besoins identifiés d’appui aux établissements privés de formation des professionnels de la santé…
Pour M. Ballo, la plupart des problèmes identifiés lors de la préparation du Plan décennal persistent. Il s’agit de la mauvaise répartition du personnel à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, l’insuffisance en quantité et en qualité des ressources humaines due en grande partie à une production insuffisante des écoles de formation paramédicale.
« La multiplication des écoles publiques et privées et le renforcement de leurs capacités d’accueil auront des impacts négatifs sur la qualité de la formation si des mesures appropriées ne sont pas envisagées et appliquées », a-t-il prévenu. Il a pris l’engagement que les conclusions et recommandations qui sortiront des travaux bénéficieront d’une attention particulière de la ministre de la Santé.

Mohamed Daou

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