Professeur Ogobara K. Doumbo, Chercheur : L’icône de la recherche scientifique au Mali

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Le Pr. Ogobara K. Doumbo, est le 1er lauréat du prix Christophe Mérieux de recherche sur le paludisme en Afrique. Une distinction méritée par cet éminent chercheur à la notoriété mondiale établie.

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En juin 2007, deux évènements majeurs ont conforté la carrure scientifique internationale du chercheur malien. Le Pr. Ogobara K. Doumbo est devenu le premier lauréat du prix Christophe Mérieux de recherche sur le paludisme en Afrique. Ce prix, d”une valeur de plus de 262 millions de F CFA, est une initiative de l”Institut de France. Et comme cerise sur le gâteau, le Pr. Ogobara a été élu à l”Académie nationale de médecine de France avec 95 % des suffrages.

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Un autre mérite pour le directeur du Malaria Research and Training Center (MRTC), un pôle d”excellence de la recherche sur le paludisme logé à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (FMPOS) et qui contribue énormément à la démarche de politique de médicaments au Mali et en Afrique. Ainsi, il a déjà conçu un vaccin contre le paludisme (AMA1), actuellement en expérimentation.

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La cinquante triomphante, Ogobara Doumbo a parcouru du chemin depuis le village dogon de Koro où il a grandi. Après une première thèse de médecine au Mali, une seconde thèse en France et dix ans passés à la tête de département d’épidémiologie de la Faculté de médecine de Bamako ainsi qu’à la direction du MRCT, il est aujourd’hui l’un des scientifiques les plus respectés et les plus pointus dans son domaine. En 2003, le Centre a été reconnu comme « centre d’excellence » par le célèbre National Institute of Health (NIH) des Etats-Unis et par l’Agence universitaire de la Francophonie.

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Pour ce qui est du vaccin, depuis Pasteur il est démontré qu’il est la meilleure arme qui permet d’avoir une action définitive. « Notre centre est engagé dans le consortium international pour essayer de voir comment nous pensons contribuer au développement d’un vaccin à moyen terme. C’est pour cela que le Mali est l’un des rares sites en Afrique qui fait ce travail avec les partenaires internationaux américains et européens », disait le professeur dans une récente interview accordée à un quotidien de la place.

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Probable père du vaccin contre le paludisme

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Il avait précisé : « Nous avons commencé cette expérience depuis 2001 et nous avons des essais en cours dans différentes localités du Mali qui sont encourageants et qui nous permettent d’avancer. D’ici quelques années, nous pourrons présenter quelques résultats comme je viens de le faire pour les combinaisons thérapeutiques en conseillant le Programme national de lutte contre le paludisme ».

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A force de courage et d’abnégation, ce fils de paysan dogon est aujourd”hui l”un des plus grands spécialistes au monde sur le paludisme. A son actif des dizaines de publications. Son parcours est très atypique.

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Alors qu”il est médecin depuis 5 ans, il est touché par le virus de la recherche. Il décide alors de reprendre ses études. Soit huit années passées à l”Université de Montpellier pour y mener des maîtrises d”immunologie et de biostatistique épidémiologique, un DEA puis une thèse en parasitologie. Sans oublier un DEA d”anthropologie médicale à Aix-en-Provence.

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Sa compétence a énormément contribué à faire du MRTC un centre de renommée mondiale qui ne manque pas d’atouts. Il a ainsi développé une réelle capacité africaine en recherche biomédicale de niveau international pour maîtriser le douloureux problème « de fuite des cerveaux ».

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Tout comme il a acquis une grande capacité en essais cliniques à un niveau équivalent des exigences américaines pour les tests de nouveaux médicaments et de vaccins antipaludiques. Sans compter la contribution scientifique du Pr. Doumbo et de son équipe dans certains domaines du paludisme comme l’étude de la résistance du parasite aux médicaments antipaludiques ou encore la protection naturelle de certains individus contre les formes létales de la maladie, observée notamment chez les Dogons.

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Le Pr. Doumbo est un homme heureux, couvert de distinctions internationales dont l”aura ne cesse de rejaillir sur le Mali. En effet, il a été l”un des rares chercheurs africains invités à la Maison Blanche au lancement de la PMI (l”Initiative présidentielle contre la malaria du président Bush des Etats-Unis d”Amérique) en décembre 2006.

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Le professeur Ogobara Doumbo est membre du Conseil scientifique de l’Agence universitaire de la Francophonie.

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Moussa Bolly

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Une expertise mondiale

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Centrifugeuses grandes comme des congélateurs, appareils d”analyse de l”ADN de dernière génération, des dizaines de mètres de paillasse qui débordent d”expériences en cours, une salle d”informatique avec liaison Internet à haut débit, grâce à une connexion satellite… rien ne manque au MRTC. Un joyau qui fait aujourd’hui la fierté du Mali et de l’Afrique dans la recherche scientifique. « Le secret de la réussite de notre laboratoire ? Interdiction est faite à nos étudiants de ne pas revenir ici, après avoir fait leur thèse ou leurs années de post-doctorant à l”étranger », raconte Ogobara Doumbo.

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Ce centre a été créé en 1992 au sein du département d’épidémiologie des affections parasitaires que dirigeait le Pr. Rang, le prédécesseur du Pr. Doumbo. Il a été créé par les ministères de l’Education et de la Santé avec l’appui des partenaires internationaux, notamment les instituts internationaux de santé des Etats-Unis. Il bénéficie également du soutien de l’OMS, de l’USAID, qui a fourni les premiers fonds et les Universités de Marseille, de Rome… C’est donc, un centre malien avec des partenaires internationaux qui travaillent sur le paludisme.

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Le MRTC est aujourd’hui une référence mondiale. Ainsi, le prix Nobel de médecine (1989) et ancien directeur du NIH, Harold Varmus, ne cesse de prendre en exemple le laboratoire d”Ogobara Doumbo. « Si l”on clonait ce laboratoire, on ferait exister une recherche en Afrique », ne cesse-t-il de dire. Il est en tout cas difficile, après avoir fait le tour du joyau, situé sur les hauteurs de la capitale (Point G), de noter une différence avec les laboratoires de biologie des pays du Nord. Le département compte maintenant trente chercheurs. Une masse critique suffisante, aux yeux du scientifique dogon, pour assurer la pérennité de ce pôle de recherche scientifique.

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M. B.

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