Prise en charge du cancer du sein au CHU Point-G : De 2020 à 2023, sur 263 919 femmes dépistées, 1456 cas du cancer décelés pour 150 décès

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Octobre rose, un mois dédié pour la sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Tous les ans au mois d’octobre,  les pays du monde se mobilisent pour la lutte contre le cancer du sein. Le Mali n’est jamais resté en marge de cet évènement. Cette année encore, il y’a eu des activités centrées sur la campagne de dépistage du cancer de sein.  Pour en savoir plus sur ce mal nous avons porté notre choix sur Dr Abdramane Alou Koné, Médecin-chef du service d’Oncologie médicale du CHU du Point G, pour éclairer la lanterne de nos lecteurs sur ce cancer qui fait des ravages.

Le Sursaut : C’est quoi le cancer du sein ?

Dr Abdramane Alou Koné : Le cancer du sein c’est une pathologie tumeur qui se manifeste de façon maligne au niveau du sein. En d’autres termes c’est un écoulement au niveau du sein.

Quelles sont les femmes concernées pour le dépistage ?

Dr AK : Le moment où la jeune-fille commence à voir ses règles elle est concernée par le dépistage. Car, cela trouve que les seins commencent à sortir. En cette étape, les filles doivent se faire dépister pour qu’il n’y ait pas de surprise. Le cancer peut atteindre les femmes  dès l’âge de la puberté jusqu’après la  ménopause.

Comment le dépistage se passe dans votre service ?

Dr AK : Pour ce mois-ci nous avons voulu que ce soit partout dans les centres de santé et dans les hôpitaux pour que le maximum de femmes puisse bénéficier du dépistage gratuit. En plus, le dépistage commence par une palpation. Nous informons les femmes pour qu’elles fassent de l’auto palpation, c’est-à-dire de toucher les seins tous les jours pour voir s’il n’y a pas de boule. Après cette étape on leur sensibilise d’aller voir les agents de santé. C’est le plus minutieux parce que souvent il y a des femmes qui se plaignent du fait qu’elles ont mal aux seins. En ce moment c’est le spécialiste qui est bien renseigné là-dessus, il fera de palpation minutieuse  afin de déceler une petite boule dont la patiente ne pourra pas détecter elle-même. C’est pourquoi on dit l’auto palpation est bien mais souvent il faire recours aux spécialistes. C’est pourquoi, nous voudrions faire du dépistage de porte en porte  afin d’accentuer la sensibilisation. Aussi pour minimiser ce problème de réticence, les sages-femmes doivent s’occupent de ce volet.

Quelle démarche avez-vous mené au sein de votre structure pour inciter les femmes à faire le dépistage ?

Dr AK : Toujours, nous faisons la communication et la sensibilisation. Ce, afin de montrer l’importance du dépistage en leur disant que mieux vaut faire dépister tôt que de venir avec une maladie qui aurait pu être évitée pendant son tout début dont la guérison est encore plus facile.  Chaque femme qui vient pour son traitement ou sa première consultation est généralement accompagnée. C’est pourquoi nous avons bien formé une équipe pour sensibiliser les patientes pour qu’elles fassent le dépistage.

Quelle est la condition de prise en charge des patientes atteintes du cancer du sein ?

Dr AK : Depuis 2018 l’ONG Médecin sans frontière a pris le volet de la prise en charge gratuite pour les cas qui ne sont pas métastatiques, c’est -à-dire les cas qui ne sont pas avancés. Elle est venue trouver l’Etat malien avait mis en place un dispositif au cours de l’année qui permet régulièrement de nous approvisionner en anti cancéreux. Celles qui ont des boules sont des cas métastase, ces femmes bénéficient d’une partie de la prise en charge d’accompagnement pour quelques produits, à l’exception des examens.

Est-ce que les hommes sont concernés pour ce dépistage ?

Dr AK : Oui, les hommes sont concernés pour le dépistage parce que le cancer du sein peut leur atteindre, même si ce taux est faible. Avant c’était 1% d’hommes pour 99% des femmes. Actuellement c’est un peu varié nous avons 98% de femmes et 2% d’hommes.

Les Statistiques des cas enregistrés et le nombre de décès par an ?

Dr AK : De 2020 à 2023, nous avons enregistrés environ 263 919 femmes dépistées dont 1456 cas du cancer décelés et 150 cas de décès.

Quel message à l’endroit de la population malienne particulièrement aux femmes ?

Dr AK : La science avance, la prise en charge se fait de façon personnalisée donc chaque cas est un cas, il ne faut pas que les femmes viennent se dépister et se mettre à décourager les autres.  Les cas ne sont forcément pas les mêmes. Certaines femmes disent qu’elles sont venues et que les diagnostics ont été faits mais qu’elles ont failli mourir pendant le traitement, chaque organisme à son cas spécifique. Et chaque patiente sera traitée en fonction de son état général et sa surface corporelle.

Entretien réalisé par Fatoumata Coulibaly

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