Le lancement du programme d’aide au diagnostic, au traitement et à la réhabilitation des enfants atteints du rétinoblastome a eu lieu le vendredi 4 novembre dans la salle de conférence du CHU Gabriel Touré. Ledit programme permettra de prendre en charge les enfants atteints de cette maladie. Selon les spécialistes, plus le diagnostic est précoce, plus le traitement est simple, plus le taux de guérison est élevé.
La cérémonie de lancement du programme a été présidée par le Directeur du CHU Gabriel Touré, Dr Abdoulaye Néné Coulibaly, en présence du représentant de l’Alliance mondiale contre le cancer.
Le Directeur du CHU Gabriel Touré a souligné que le choix de notre pays pour être le point focal du programme d’aide au diagnostic, au traitement et à la réhabilitation des enfants atteints du rétinoblastome (cancer) n’est pas fortuit. Ainsi, il s’explique par le fait que notre pays a mis en place, depuis 2005, une équipe multidisciplinaire au CHU Gabriel Touré.
Il a indiqué que les maladies cancéreuses feront, désormais, partie de notre quotidien. "C’est pourquoi le gouvernement a mis en place une politique nationale de lutte contre les maladies non transmissibles " a-t-il déclaré.
Le Directeur a lancé un appel en invitant tout un chacun à se faire dépister précocement, seul moyen, selon lui, de prévenir le cancer. A un stade avancé, les spécialistes sont obligés d’aider le malade à mourir dignement. Dans sa présentation, le spécialiste, Dr Fousseyni Traoré, pédiatre-oncologue au C.H.U Gabriel Touré et point focal du programme, a défini le rétinoblastome comme une tumeur maligne intraoculaire qui touche le nourrisson et le jeune enfant. Elle est unilatérale dans 2/3 des cas et bilatérale dans 1/3 des cas.
Aux dires du spécialiste, la prise en charge d’un enfant atteint de rétinoblastome est pluridisciplinaire et à vie. La prise en charge de la maladie implique un ophtalmologiste, un onco-pédiatre, un radiothérapeute, un généticien et un oculariste.
Il précise qu’un diagnostic précoce permet la guérison dans 90% des cas. Pour ce qui concerne le Mali, l’incidence est identique pour tous les pays. Elle est d’un cas pour 18000 naissances. Le rétinoblastome représente 1 à 3% des tumeurs solides de l’enfant. Au Mali, sur une période de 30 mois, de janvier 2005 à juin 2007, à l’unité d’oncologie pédiatrique du Département de pédiatrie-CHU Gabriel Touré, 55 cas de rétinoblastome ont été détectés. Avant de signaler que la durée médiane du diagnostic est de 50 mois et la survie globale est de 56%.
L’incidence annuelle est de 30 cas ; mais ce chiffre est en hausse. Dr Traoré a fait savoir que 15% des enfants porteurs d’un rétinoblastome unilatéral sont porteurs du gène et peuvent le transmettre à leur descendance. Les formes bilatérales et ou plurifocales (plusieurs tumeurs dans le même œil) sont d’origine génétique.
Les signes cliniques de la maladie est un reflet blanc de la pupille remarqué par l’entourage, parfois sur des photos prises avec flash.
Son signalement doit être pris tôt au sérieux par le médecin, même si il ne le trouve pas. Le traitement d’un cas coûte environ 350 000 F CFA.
Ramata TEMBELY