La protection de l’enfance a toujours été un sujet de préoccupation dans notre pays. Divers efforts ont été engagés tant au plan institutionnel, politique que juridique. Notre pays est signataire de nombreux instruments juridiques internationaux de protection des droits de l’enfant. Il continue de renforcer son dispositif institutionnel et juridique de protection de l’enfance comme en atteste l’adoption, en 2014, du document de la politique nationale de promotion et de protection de l’enfant et de son plan d’action quinquennal 2015-2019.
On peut aussi relever l’élaboration et l’adoption en cours du nouveau Code de protection de l’enfant, ainsi que de la politique nationale de promotion de la famille. Toutes ces actions témoignent de l’engagement du gouvernement à créer un environnement protecteur pour les enfants, particulièrement ceux en besoin spécial de protection. La prise en charge des enfants victimes ou à risque de violences, d’abus, d’exploitation et de négligence est, en effet, l’une des composantes les plus sensibles et complexes de la protection de l’enfance car il s’agit d’offrir une réponse efficace et adaptée à chaque cas. En la matière, il existe plusieurs institutions publiques et privées d’accueil, d’écoute, d’orientation et d’hébergement pour les enfants à travers le pays dont les capacités opérationnelles doivent et peuvent être améliorées.
Avec la crise qui a frappé notre pays, de nouvelles formes de vulnérabilité sont apparues : enfants associés aux forces et groupes armés ; enfants victimes des restes d’explosifs de guerre ; enfants victimes de violences basées sur le genre et enfants non accompagnés. La prise en charge de ces nouveaux cas exige des services spécialisés que nombre de nos structures traditionnelles de protection ne peuvent offrir.
A ce niveau, l’intervention des agences humanitaires d’urgence a été salutaire. Cependant force est de constater que ces organisations engagées dans la réponse ont, pour la plupart, travaillé sur la base de leurs propres outils, parallèlement au manuel national de procédures du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Dans ces conditions, il est difficile de garantir la qualité des interventions sur le terrain. Les expériences vécues de la crise nous recommandent de partir désormais sur de nouvelles bases en redressant notre système national de protection.
Une nécessite, voire un défi, que le ministère ne peut relever qu’avec l’accompagnement des partenaires nationaux et étrangers, publics et privés, humanitaires d’urgence et au développement, a insisté Ayouba N’Goualé.
En la matière l’un des passages obligés demeure l’uniformisation de tous les outils en vue d’assurer à tous les acteurs impliqués dans la gestion des cas, une vision et une compréhension communes centrées sur l’intérêt supérieur de l’enfant. Cet atelier s’attachera, dans ce cadre, à élaborer un document national de procédures de prise en charge des enfants en situation difficile, un document harmonisé, consensuel, pratique et vivant qui servira de guide et de référence à tous les acteurs. Durant les 3 jours des travaux, le draft du document de base appelé « Lignes directrices de gestion de cas » et ses annexes seront finalisés et validés.
Ayouba N’Goulalé a recommandé une grande rigueur aux participants afin que le document final soit d’une qualité supérieure profitable aux enfants.
Le représentant de l’Unicef a salué ce processus d’harmonisation des outils et procédures de prise en charge des enfants en situation difficile. Car, estime David Moussa N’Tambara, le document permettra de doter les acteurs sociaux d’outils consensuels. Il a félicité les techniciens pour le travail accompli dans l’élaboration des standards et lignes directrices de protection et espéré que les documents en question seront utilisés pour le bonheur, le bien être et l’épanouissement de l’enfant malien.
M. A. TRAORE