La prise en charge pédiatrique de l’infection à VIH constitue encore un défi majeur au Mali. Cependant, l’insuffisance de couverture des services de prévention pour les femmes enceintes vivant avec le VIH constitue un des facteurs les plus déterminants dans la transmission mère-enfant de l’infection
Face à cette situation Arcad Sida, en collaboration avec le Cellule sectorielle de lutte contre le Sida du ministère de la Santé ( CSLS), du Haut conseil national de lutte contre le Sida, du Service pédiatrique de l’Hôpital Gabriel Touré et l’Institut national des recherches en santé publique (INRSP), a organisé le vendredi 12 mai 2017, à l’Hôtel Colombus sis a l’ACI 2000, une conférence débat autour du sujet de la problématique de la prise en charge pédiatrique de l’infection à VIH au Mali. La conférence était animée par la Coordinatrice de la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida, Dr Fanta Siby. elle avait a ces côtes la Directrice d’Arcad Sida, Dembelé Bintou Keita, et le Dr Diallo Anta Koita, de services pédiatrique de l’Hôpital Gabriel Touré.
La rencontre a enregistré la participation active de plusieurs acteurs impliqués dans la lutte contre le VIH/Sida, ainsi qu’un parterre de journalistes. Son objectif est de donner le maximum d’informations sur ce sujet crucial à la population.
Rappelons qu’au Mali, le taux de mortalité infantile est passé de 113 pour 1000 en 2001 à 96 pour mille en 2006 et à 58 pour mille en 2012, selon les résultats de l’enquête EDSM.
En outre, d’autres enquêtes précisent que sur 13,543 enfants infectés, 2,359 enfants sont sous traitement, ce qui fait 13,184 enfants non pris en charge ayant besoin d’un traitement au Mali. La moitie des enfants infectés par le VIH qui n’ont pas accès aux soins et sans traitement adapté, meurent avant l’âge de deux (2), ont-elles déclaré.
Selon les conférencières dans la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) et la prise en charge pédiatrique au Mali, il existe des problèmes qui entravent l’atteinte des objectifs fixés par le pays à savoir l’accès universel. Au nombre de ces problèmes, elles ont évoqué entre autres, le faible taux de dépistage chez les femmes vues en consultation prénatale (CPN). Cette situation est liée aux ruptures fréquentes de test de dépistage au niveau des sites PTME. Mais aussi, la faible implication communautaire dans les programmes de PTME, notamment l’accompagnement du conjoint pour le suivi de la grossesse, de l’accouchement de l’enfant. La question de la malnutrition qui reste fortement liée au décès chez les enfants infectés suivis sur les sites au cours de l’année 2014 sur le site du CESAC de Bamako, de la commune V et de Kati et la stigmatisation et la discrimination constituent un frein énorme dans l’accès et l’utilisation continue et correcte des services par les populations, ont-elles expliqué, avant de souligner que les difficultés d’accès aux services de dépistage et de prise en charge dans le cadre de la prévention de la transmission mère-enfant et la prise en charge pédiatrique constituent encore des défis majeurs dans notre pays.
Au niveau des propositions pour le changement de politique publique voulu, les conférencières ont sollicité l’implication forte des communautés dans les programmes de la prévention de la transmission mère-enfant. L’implication des politiques dans la .prise en charge pédiatrique, afin de contribuer de manière adaptée et d’éviter les conséquences à long terme et celle des journalistes dans la lutte contre le VIH/Sida au Mali ont été, entre autres, sollicités.
Un film documentaire de 15 minutes sur la prise en charge des enfants vivants avec le VIH/Sida a été présenté par Arcad Sida.
AMTouré