L’association des jeunes élus du Mali (Ajem) dénonce le manque de logistiques adéquates pour le contrôle aux différentes frontières et le déficit de communication pour la sensibilisation et la prévention face au danger de l’épidémie de fièvre Ebola. C’était à la faveur d’une conférence de presse, le vendredi 14 novembre, au carrefour des jeunes.
Le président de l’Association des jeunes élus du Mali (Ajem), Sory Traoré, accompagné d’autres membres, a rappelé d’entrée de jeu les activités menées par son association à Bamako et à l’intérieur du Mali. Selon lui, des missions entreprises par l’Ajem sont déjà sur le terrain dans les régions sensibles comme Zégoua, Kourémalé, Niani via Sélingué et la commune de Faléa, Faraba et Sagala dans le cercle de Kéniéba.
Aux dires de Sory Traoré, son association a effectué du 20 au 22 octobre une mission dans les communes de Faléa, Faraba et Sagala dans le cercle de Kéniéba, où elle a constaté qu’aucune disposition n’était prise aux frontières avec la Guinée. À Koulikoro et à Ségou, dira-t-il, une mission s’est rendue du 17 au 20 octobre à Namana, Fana, Kakanba et Ségou, pour faire l’état des lieux des dispositions prises par le gouvernement et installer le point focal.
«Dans la région de Sikasso, sur les cinq postes de contrôle de Sélingué, nous avons constaté que seulement trois fonctionnent dont l’entrée et la sortie de Sélingué. Il est déplorable de constater qu’à la frontière avec la Guinée, aucune mesure de prise en charge des cas suspects n’est prise», a déclaré Sory Traoré. Avant d’ajouter qu’une délégation de l’Ajem a rencontré le 17 octobre deux conseillers techniques de la primature avec lesquels, ils ont échangé sur le manque de logistiques adéquates pour le contrôle dans les différentes frontières et le déficit de communication pour la sensibilisation et la prévention face au danger de l’épidémie. Le mardi 3 novembre, a indiqué le conférencier, «l’Ajem a eu une rencontre d’échange et d’information avec le Premier ministre Moussa Mara, au cours de laquelle elle a fait ses constats et ses recommandations».
Pour le président de l’Ajem, le constat est qu’aujourd’hui aucune entrée de Bamako et Kati ne dispose non seulement d’un poste de dépistage Ebola, excepté Sébénicoro, mais aussi les mesures d’isolement adéquates ne sont fonctionnelles dans aucune région du Mali. Il a également informé que la maison de l’infirmier décédé à Daoudabougou n’est pas mise en quarantaine et que l’accès y est libre à ce jour. «Aucune mesure de prévention n’a été prise à ce jour par l’Etat dans les écoles de Bamako», a-t-déclaré.
C’est pourquoi l’association demande, entre autres, au gouvernement et à l’OMS de renforcer le contrôle ; de créer un partenariat direct avec les acteurs de la société civile pour une action communautaire ; de donner la bonne information sur la situation épidémiologique ; de diffuser des messages dans toutes langues parlées au Mali.
Notons que c’est dans le but de sensibiliser la population malienne sur les moyens de prévention et la gestion de la fièvre Ebola, que l’Ajem a lancé le projet «Action Stop Ebola le 15 octobre 2014 chez le patriarche des Niaré de Bamako. À ce jour, l’association dispose des points focaux à Sébénicoro et à l’Autogare «Guinée place».
Diango COULIBALY