A l’époque, tous les services privés et Etatiques étaient dotés de kits de lavage de mains et gels alcoolisés. Mieux, ces gels se vendaient comme du petit pain dans toutes les pharmacies, supermarchés et même dans la rue et sur les grandes artères des grandes villes du Mali. Pour joindre l’utile à l’agréable, les différentes associations aux objectifs différents ont juré de mettre de côté leurs préoccupations pour d’abord « lutter contre la maladie à virus Ebola ». Cela, en initiant des ateliers de formations, de sensibilisation et souvent des caravanes d’informations. Pour plumer davantage les bailleurs de fonds, des « Associations de lutte contre la maladie à virus Ebola » ont même été créées avec à la clé des activités qui ont couté des millions de nos francs aux ONG et autres bonnes volontés qui ont accepté de souteneur l’initiative.
Par ailleurs, pour soigner leur image, certains hommes politiques ont trouvé Ebola comme un « gilet de sauvetage », en organisant des cérémonies de remise de dons dans des centres de santé, orphelinats et autres lieux sensibles. Le politique tel qu’il est, ne donne pas ces kits contre Ebola en catimini, il se fait flanquer des hommes de média privés et publics pour remettre quelques bassines robinets, cartons d’eau de javel, de savons et des gels alcoolisés. Ces images font le tour du monde via des réseaux sociaux. Cependant, toutes ces bonnes manières ont été vite oubliées depuis que le ministre de la santé a déclaré qu’il n’y a plus de cas confirmé et suspect de malade à virus Ebola au Mali.
Une négligence qui peut coûter très cher
Nous avons fait le tour de certains services publics et privés de la capitale, le constat était déplorable. Et pour cause, les équipes de surveillance de température qui y étaient, ont déserté les lieux. Les bassines de lavage de mains rangées dans un coin de ces dits services sont tellement souillées de poussière que leur contact peut causer d’autres maladies des mains sales.
Pire, les gels alcoolisés y sont rares comme la neige à Zantiébougou au mois d’avril. Pour vous assurer qu’il n’’y sont même plus. Pourtant, dans l’intervention du Ministre Koné, il n’a jamais dit que le Mali était immunisé contre la maladie, car sachant bien que nos pays limitrophes en sont jusqu’à présent touchés. Une part de responsabilité du département de la santé qui pointe du doigt le Centre d’Opération d’Urgence de Lutte Contre la Maladie à Virus Ebola (COU) et les Directions Nationales de santé qui « ne doivent pas baisser les bras même si le Mali n’a aucun suspect », nous dit Markatié Daou, chargé de mission du Département de la santé que nous avons contacté le lundi dernier pour qu’il nous explique les raisons de ce désintérêt des services de santé pour la prévention de cette maladie. Pourtant, elle plane sur notre pays comme l’épée de Damoclès, à cause de sa présence du pays le plus proche du Mali qu’est la Guinée. Si nous faisons une analyse objective de la situation, il s’avère que la communication et la sensibilisation manquent beaucoup aux responsables de
base de lutte contre la maladie à virus Ebola. Car, selon nos informations, depuis l’entrée de la maladie jusqu’à son éradication, le Département de la Santé tient une réunion institutionnelle hebdomadaire chaque lundi pour s’imprégner des dispositifs sur terrain afin que plus jamais, un nouveau cas ne foule le sol malien. Mieux, certains dispositifs sont toujours en vigueur au ministère de la santé. Il s’agit entre autres du tri des malades, la sensibilisation et l’information pour inciter les populations à rester vigilantes tant que la situation de nos pays voisins n’est pas claire en ce qui concerne la disparition de la maladie.
Cependant, nous avons constaté que le COU ne fait pas bien son travail, sinon il le fait plus, car les dispositifs de prévention ne se font plus remarquer à travers les villes. Pire, la Direction Nationale de la Santé qui doit s’appesantir sur les Centre de Référence pour y appliquer les instructions données à l’issue de cette réunion qui est désormais une activité phare du Département de la Santé. Malheureusement, force est de constater que ces instructions ne sont arrivées à bon port. Car, les centres de santé de ne sont plus équipées ni de kits de lavage de main, ni d’équipe de contrôle de température. Outre ces remarques au niveau des centres de santé, la prévention Ebola n’est plus à la mode dans les rues de Bamako. Les bamakois qui avaient pris la bonne habitude de se laver les mains avec du savon, ne le font plus. Pourtant, le lavage des mains avec le savon et de l’eau propre prévient la quasi-totalité des maladies infectieuses contentieuses. D’ailleurs, un agent de santé nous affirme que la période où les populations se lavaient quotidiennement par crainte d’Ebola, le nombre des malades des autres maladies infectieuses, surtout la typhoïde et les maladies diarrhéiques, avait considérablement baissé.
En tout état de cause, la vigilance doit être toujours de mise, car Ebola n’est pas totalement éradiqué dans la zone Afrique de l’Ouest. Et pour cause, même la semaine dernière, le Liberia a enregistré cinq nouveaux cas suspects. Et, le représentant de l’OMVS a été sans équivoque là-dessus : « La situation n’est pas totalement maitrisée », a-t-il dit sur les antennes de Radio France Internationale. Donc, à bon entendeur…
Christelle