En dépit des impayés s’élevant à plus de 5 milliards de F CFA au titre des livraisons de médicaments et autres dispositifs effectués de février 2017 à nos jours au profit du secteur public, la Pharmacie populaire du Mali (PPM) a pu combler les attentes conformément aux missions à elle assignées par l’Etat.
La PPM vient de tenir dans ses locaux, les travaux de la 85e session de son conseil d’administration. C’était sous la houlette du président directeur général, Dr. Moussa Sanogo.
Aux termes de ce conseil consacré à l’examen et à l’adoption du budget prévisionnel 2018, les administrateurs ont félicité le PDG de la PPM et le personnel pour les prouesses engrangées dans l’atteinte des objectifs globaux. Pour maintenir le cap de l’excellence et de la modernisation, l’entreprise souhaite avoir les coudées franches pour le règlement des impayés.
C’est dans un contexte particulier marqué par la poursuite de la mise en uvre de son plan stratégique 2015-2019 et son acheminement vers la performance que la PPM a tenu cette présente session.
Maîtrise des besoins et des investissements
Au plan des activités opérationnelles, le PDG de la PPM a fait savoir aux administrateurs que l’année 2017 a été marquée par une plus grande maîtrise des besoins du secteur public en médicaments essentiels, avec un taux de disponibilité des médicaments de panier de l’ordre de 97,06 % avec 238 jours de couverture sur toute la pyramide sanitaire y compris les régions du Nord.
Selon Dr. Moussa Sanogo, ces activités se traduisent, entre autres, par : l’effectivité de 31453 kits de césarienne simples et 14 305 compléments de kits dans l’ensemble des structures sanitaires publiques habilitées ; la livraison aux hôpitaux et aux centres de santé de référence des intrants de lutte contre le paludisme conformément au plan de répartition du Programme national de lutte contre le paludisme ; les 85 sites de prise en charge des personnes vivantes avec le PIH (PVVIH) ont été régulièrement approvisionnés en ARV et produits connexes conformément à l’accord de partenariat PPM/Pnud.
Dr. Sanogo a précisé que pour le compte du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique la PPM a procédé à “la livraison des médicaments au titre des épidémies et des catastrophes pour un montant de 757 749 660 F CFA ; l’acquisition des médicaments de lutte contre la tuberculose et le cancer qui sont gratuits pour 307 715 620 F CFA ; l’achat des vaccins contre le choléra, la grippe, la méningite et le vaccin antirabique pour un coût total de 208 325250 F CFA”.
Par ailleurs, Dr. Sanogo a rappelé que les travaux d’aménagement du magasin du district, des magasins régionaux, la finalisation des travaux du département galénique, l’achat d’autres nouveaux véhicules utilitaires, l’amélioration des outils de gestion et le matériel de manutention et de distribution, la réalisation des entrepôts modernes de Bamako (fondation déjà réalisée), des régions de Kayes, Koulikoro et Mopti qui ont couté déjà plus de 600 millions de F CFA sur financement propre.
Il a informé les administrateurs de l’élargissement du portefeuille client de la société avec la signature de convention avec des partenaires nationaux et étrangers comme le Laboratoire national de la santé, l’INRSP, l’hôpital Mali-Gavardo pour la fourniture de réactifs et équipements de laboratoire, le Centre national de transfusion sanguine, la Croix-Rouge malienne, le nouvel hôpital Golden Life, l’Union européenne, la CICR.
En plus de ces faits marquants, le PDG a fait comprendre que l’année écoulée a vu son entreprise mettre sur le marché notamment les consommables de dialyses, plusieurs types de réactifs, des matériels médicaux, les produits sanguins, les couches médicalisées adultes. Selon lui, le respect du schéma directeur d’approvisionnement et de distribution de médicaments essentiels, l’application du contrat plan Etat/PPM et l’efficacité des moyens humains propres fortement rajeunis et le recours à l’expertise externe à travers le groupe technique d’appui à la PPM sont, entre autres, des vecteurs pour impulser une nouvelle dynamique aux activités et refléter la productivité de l’entreprise.
A cet effet, il a indiqué qu’une série de formation continue dont le coût se monte à plus de 25 millions de F CFA a été initiée à l’intention des catégories du personnel et dans les domaines aussi variés.
Soutenant son bilan, le patron de la PPM a entretenu l’assistance sur le fait que la société a réalisé au cours des trois derniers exercices 32 milliards de F CFA de chiffre d’affaires contre une prévision de 30 milliards F CFA, soit un dépassement de 10 % par rapport aux prévisions. A l’en croire, un résultat net prévisionnel de 438 millions F CFA est attendu en 20I8. A cet effet, il a indiqué que les prix de cession des produits de la PPM sont régulés par l’Etat à travers un coefficient multiplicateur.
Le PDG a soutenu que la hausse enregistrée au niveau des achats des médicaments essentiels et des consommables médicaux des trois dernières années (22 milliards en prévision contre une réalisation de 26 milliards de FCFA) traduit un regain d’activités qui témoigne une amélioration progressive du niveau des services rendus par la PPM.
Toutefois, il a noté que le niveau de ces ventes et achats pourrait être amélioré au regard des outils de gestion déployés et de l’approche client de plus en plus soutenu notamment à travers les démarches de proximité et une communication plus active.
Priorités et défis à relever
Au chapitre des investissements programmés en 2018, le PCA de la PPM a déclaré qu’ils sont de l’ordre de 3,350 milliards de F CFA. Ce niveau exceptionnel traduit les efforts déjà engagés pour faire face aux grands chantiers initiés dans le sens de la modernisation de la société et de la satisfaction des besoins en médicaments essentiels et dispositifs médicaux tels que définis par l’arrêté 05-2303/MS-MEF-SG.
A en croire le PDG, la matérialisation des actions futures va exiger un nouveau comportement et une réorganisation de fonctionnement. Abordant les défis, Moussa Sanogo a mis l’accent entre autres sur : “l’achat global des contraceptifs avec l’organisation ouest africaine de la santé et la coopération allemande(GTZ), des médicaments et consommables du projet Banque mondiale/MTN ; la nouvelle mise à disposition de la Chlorhexidine à travers l’USAID et la direction nationale de la santé ; le passage à l’échelle dans la fourniture sur tout le Mali des médicaments contre l’hépatite virale B (17 à 20 % de prévalence au Mali) soit plus de 2 millions de clients potentiels après la phase pilote d’utilisation du Tenofovir 300 mg à prix modéré dans les hôpitaux de Bamako”.
Le cri de ceour du PDG
L’arbre ne doit pas cependant cacher la forêt. Le PDG de la PPM a saisi l’occasion pour solliciter le soutien des plus hautes autorités notamment le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique pour le règlement des livraisons de médicaments et autres dispositifs effectués de février 2017 à nos jours au profit du secteur public, qui se chiffre à plus de 5 milliards de FCFA d’impayés.
Aux termes des travaux, les administrateurs ont adopté le budget prévisionnel de la PPM au titre de l’exercice 2018 qui se chiffre 12 000 007 852 F CFA sans l’appui des partenaires et sans le financement des activités et services rendus au partenaires techniques et financiers notamment le Pnud, l’USAID, PSI, etc.
Jean Goïta
La santé n’a pas de prix
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