C’est à la fin du mois de janvier que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du Travail (ANSES) en France rendra publiques les premières conclusions de son rapport sur l’aspartame. En attendant, la guerre se poursuit entre les industriels et les auteurs des études – controversées – sur la question de l’innocuité des édulcorants…Au Mali, les autorités sanitaires se murent dans un silence de mort malgré les interpellations de certaines organisations de défense des consommateurs.
Dans un communiqué de presse, l’Association internationale des Edulcorants (ISA) conteste fermement les conclusions de ces travaux qui font tant parler. Rappelons qu’ils font notamment état d’effets cancérogènes, chez la souris et le rat.
L’ISA revient surtout sur la méthodologie de ce travail réalisé au centre de Recherche sur le Cancer Ramazzini de Bologne. « Il est à noter que les doses administrées aux souris au cours de cette étude sont très élevées et sans commune mesure avec toute forme d’exposition par l’alimentation : il faudrait qu’une femme de 60kg consomme simultanément chaque jour de sa vie, l’équivalent de 10 000 chewing-gums à l’aspartame, + 40 litres de boissons lights, + 200 desserts lactés allégés, + 300 sucrettes à l’aspartame pour atteindre l’exposition testée (…) Pour rappel, la consommation d’aspartame par les plus gros consommateurs français des produits édulcorés est de 7% de la dose journalière admissible (DJA). Soit 700 fois moins que les doses utilisées dans l’étude Ramazzini ».
A l’occasion d’une conférence publique qu’il donnait le vendredi dernier à Paris, le Dr. Morando Soffritti (Directeur scientifique du Centre Ramazzini) a répondu : « une des critiques qui revient le plus souvent en effet, est qu’on utilise des doses trop élevées par rapport à la vie réelle ». Il assure toutefois « avoir observé une augmentation des effets cancérogènes avec un régime “light” normal ». Chez la souris, faut-il le repréciser.
Dans ces conditions, les conclusions de l’ANSES sont particulièrement attendues. Au même titre d’ailleurs que celles de l’Autorité européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) qui devrait se prononcer sur le sujet au début du mois de février. Un groupe d’experts se réunira entre le 1er et le 3 février pour analyser les deux études en question. Une troisième de grande ampleur, actuellement conduite au Royaume-Uni sera aussi au menu. Pour enfin clore le débat ?
Au Mali où les autorités sanitaires ont été saisies depuis années sur la question de l’Aspartame, on semble se ficher éperdument des angoisses des citoyens dont les moins avertis continuent de consommer toutes ces boissons en poudre ( Foster clark surtout) contenant le sulfureux produit chimiques. Les pauvres peuvent continuer de belle mort et la République n’en cure car malgré les différentes correspondances de l’Association « Droit de Vivre », le ministre de la Santé et ses services techniques comme l’Agence nationale de la sécurité sanitaire restent totalement indifférents à la polémique sur l’Aspartame.
Rassemblés par Abdoulaye Diakité