Planification familiale : Une stratégie pour éviter les grossesses précoces

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L’objectif de cette campagne est de renforcer la connaissance sur les droits et promouvoir les services de la planification familiale auprès des utilisateurs des secteurs formel et informel à tous les niveaux pour le bien-être des populations. Cette campagne vise également à accroître le recours pour tous aux services de la planification familiale. Durant cette campagne (du 28 mai au 28 juin 2015), les jeunes seront informés sur leurs droits en matière de santé de la reproduction. Des leçons modèles sur la planification familiale seront également dispensées dans les écoles.

Lors de la cérémonie de lancement de la campagne à Sogoniko, en commune VI du District de Bamako, le chef de quartier Seydou Sangaré a, au nom des dix chefs de quartier de la commune, remercié le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et ses partenaires pour le choix de  leur commune.

Le représentant du maire de la commune VI et président de la Commission santé de  la mairie, Abdoulaye Koné, a fait savoir que le soutien des collectivités territoriales ne fera pas défaut. Quant au représentant de l’Unfpa, Dr. Makane Kane, il a expliqué que la planification familiale est devenue une bonne pratique au Mali depuis le lancement de la 1ère édition en 2005.

Pour sa part, le Chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, Andrew Young, a laissé entendre que la planification familiale reste un moyen efficace pour maintenir la santé des femmes et des enfants. Saluant les efforts du gouvernement du Mali pour tout ce qu’il fait en faveur de la promotion de la planification familiale, Andrew Young a appelé les partenaires techniques et financiers à s’investir davantage en faveur de la promotion de la planification familiale au Mali.

Dans son discours de lancement, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane Koné, a expliqué que disposer des services de la planification familiale permet à la jeune fille d’éviter une grossesse précoce dont les conséquences peuvent être fâcheuses (hémorragie, fistules obstétricales, tentatives d’avortement dans des conditions en général non sécurisées, décès). Selon le ministre Ousmane Koné, la planification familiale permet non seulement à la femme âgée d’éviter une grossesse tardive qui peut représenter un risque mortel, mais aussi de réduire la mortalité infantile et de limiter la circulation du VIH/Sida, car certaines méthodes contraceptives, poursuit-il,  permettent d’éviter le contact direct lors des rapports sexuels.

Cependant, ajoute-il, la volonté affichée des plus hautes autorités du pays à trouver une réponse aux besoins des couples et des individus de planifier leur naissance est sans équivoque. Il a rappelé qu’elle a été traduite par l’adoption et la promulgation de la loi N° 02-044 du 24 juin 2002 relative à la santé de la reproduction garantissant l’accès pour tous aux méthodes contraceptives modernes. «En dépit de ces efforts, force est de reconnaître que les indicateurs en la matière n’évoluent pas à hauteur de souhait», a-t-il regretté. Avant d’ajouter que la prévalence contraceptive reste encore faible avec 10% chez les femmes en union et l’indice synthétique de fécondité est de 6,1 par femme.

Ces indicateurs, selon le chef du département de la Santé, sont alarmants et interpellent tous : décideurs, acteurs et partenaires du Mali. «C’est pourquoi il devient impérieux d’initier des actions stratégiques pour inverser cette tendance, surtout quand on sait que la planification familiale est une des stratégies de lutte contre la mortalité maternelle et infantile», a poursuivi le ministre Ousmane Koné.

Selon lui, le mois de la campagne en faveur de la planification familiale a été institué en 2005 par le ministère en charge de la Santé pour, d’une part, informer et sensibiliser les populations, et d’autre part, permettre l’amélioration des indicateurs à travers des actions fortes à mener par les acteurs de santé. La campagne 2015 dont le thème est : «La planification familiale, un droit pour tous», offre, à en croire le ministre Koné, l’occasion de faire un pas vers l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) 4 et 5 et ceux du Plan d’action national de la planification familiale (Panpf).

«Pendant un mois, à travers tout le pays, des conseillers en santé familiale et en technique de contraception s’activeront vers les populations pour leur expliquer les avantages de la planification familiale et les services disponibles», a rassuré le ministre de la Santé. Tout en rappelant l’importance du rôle des représentants de la société civile, des leaders religieux et des notabilités traditionnelles en faveur de la promotion de la planification familiale, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique leur a demandé de s’engager davantage dans la promotion et la sauvegarde de la santé de la mère et de l’enfant. Le ministre Ousmane Koné leur a surtout demandé d’user de leur influence, de prodiguer à leur auditoire des conseils utiles allant dans le sens d’une meilleure qualité de vie.

Il a aussi saisi l’occasion pour réitérer, au nom du président de la République, du Premier ministre, la gratitude du peuple malien à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux pour leur accompagnement constant dans la mise en œuvre des plans et programmes visant l’amélioration de la santé, en général et celle de la mère et de l’enfant en particulier. Le ministre Ousmane Koné a également rendu un hommage mérité à la présidente d’honneur de l’Amppf (Association malienne pour la promotion de la planification familiale), Mme Kéïta Aminata Maïga, épouse du chef de l’Etat et combattante infatigable pour la santé de la femme et de l’enfant.

En prélude au lancement de cette campagne, les membres du Comité de pilotage ont animé, le mercredi 27 mai 2015 à la direction nationale de la santé, une conférence de presse pour expliquer aux journalistes les objectifs de la campagne. Elle était conjointement animée par Dr. Bogoba Diarra, représentant la directrice nationale de la santé ; Dr. Margueritte Dembélé de la division santé de la reproduction, et de Mme Kéïta Oumou Kéïta, point focal national de la planification familiale.

Lors de cette rencontre, Dr. Bogoba Diarra et son équipe ont expliqué aux journalistes que le Mali connaît un retard dans la transition démographique, comparé à la plupart des pays africains. Ils ont aussi informé les hommes de médias que selon les résultats de l’EDSM V, la prévalence contraceptive au Mali est l’une des plus faibles de l’Afrique subsaharienne, soit 9,9 % alors que la demande potentielle en planification familiale est évaluée à 40% et les besoins non-satisfaits de planification familiale sont de 25%.

Zakariyaou Fomba

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