Un atelier inter-pays de partage entre les coalitions nationales des organisations de la société civile pour le repositionnement de la planification familiale (PF) en Afrique a débuté, hier, à l’hôtel Radisson Blu. La rencontre organisée par l’Organisation Intra Health International Mali a regroupé toutes les organisations publiques en charge de la planification familiale dans les pays du projet CS4FP (Benin, Mali et Sénégal), les structures membres de la Coalition de la société civile et organisations internationales. La cérémonie d’ouverture était présidée par le chef de cabinet du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, le Dr Moussa Guindo. Il avait à ses côtés le directeur d’Intra Health International Mali, le Dr Cheick Oumar Touré, le président de la Coalition de la société civile, Mamoutou Diabaté. Cette rencontre de deux jours vise principalement à développer des réflexions communes sur la vision et la feuille de route devant servir de cadre d’orientation et d’action aux interventions des coalitions de la société civile.
Le Dr Cheick Oumar Touré a souligné l’importance de l’atelier pour les pays de la sous-région. Si Ouagadougou a été le point de départ d’un nouveau mouvement pour la PF en Afrique de l’ouest et le Sénégal le point d’ancrage et d’engagement de la société civile, Bamako, prévoit le directeur d’Intra Health International Mali, devrait marquer l’accélération des progrès pour augmenter la prévalence contraceptive et réduire la mortalité maternelle. A Ouagadougou, les gouvernements ont mis en place en 2011 une feuille de route afin de repositionner la planification familiale avec des interventions axées sur la création de la demande, sur l’augmentation de l’offre mais aussi sur un environnement habilitant pour l’offre des méthodes de contraception surtout de longue durée.
« Notre région demeure la région du monde où les taux de prévalence contraceptive sont les plus faibles, les taux de mortalité maternelle les plus élevés mais aussi la région où les niveaux de financements mobilisés pour les PF restent encore assez faibles», a déploré le directeur d’Intra Health International Mali. Le Benin, le Mali et le Sénégal se sont, par conséquent, mis ensemble afin de partager leurs expériences. Cheick Oumar Touré a également préconisé d’analyser les échecs et de proposer des interventions encore plus solides.
Mamoutou Diabaté, le président de la Coalition de la société civile, partageait cet avis en estimant que l’atelier était l’occasion de faire le point de l’état d’exécution des plans d’actions pays, des difficultés rencontrées, de discuter des perspectives et de formuler des recommandations et certainement de prendre des engagements.
Les coalitions pays de la société civile pour le repositionnement de la planification familiale sont, a-t-il précisé, des regroupements d’organisations de la société civile intervenant dans la planification familiale. Elles sont composées d’Ong, de réseaux, d’associations et du secteur privé qui ont décidé, sous l’impulsion d’Intra Health, d’agir ensemble pour la promotion de la santé de la reproduction et de la planification familiale en Afrique de l’Ouest francophone. Dans cette sous-région, la planification familiale fait l’objet d’un certain nombre de constats comme le faible taux de prévalence contraceptive, le niveau de fécondité particulièrement élevé entre 4,5 et 7 enfants par femme en moyenne, le taux élevé des besoins non satisfaits, le taux élevé de morbidité et de mortalité maternelle et infantile lié aux grossesses rapprochées, la faible prise en compte des actions de la société civile dans les plans d’action nationaux de planification familiale, le faible niveau de participation des organisations de la société civile dans la promotion de la planification familiale et aussi le faible niveau des engagements des partenaires techniques et financiers et politique de certains Etats en faveur de la planification familiale. La mise en place des coalitions pays est une réponse à ces constats.
Le rendez-vous bamakois traduit la pertinence de la rencontre des Coalitions de la société civile ouest africaine pour la promotion de la planification familiale, des donateurs et des représentants des gouvernements. Il prouve l’engagement à penser à l’avenir grâce à la vision et la feuille de route régionale de la société civile en matière de planification familiale, estime le Dr Moussa Guindo.
Tous les pays de la sous-région ont déjà élaboré ou sont en train d’élaborer des plans d’action nationaux d’accélération des progrès de la planification familiale à l’horizon 2015. Les objectifs fixés dans ces plans apparaissent ambitieux mais demeurent parfaitement à notre portée, a-t-il estimé en soulignant que l’atteinte de ces objectifs suppose l’engagement de toutes les parties prenantes (gouvernement, société civile, donateurs) et une synergie d’action autour de ces plans.
F. NAPHO