La gestion de la Pharmacie populaire du Mali (PPM) au titre des exercices 2016, 2017, 2018 et 1er trimestre 2019 est entachée d’irrégularités financières d’un montant de plus de 200 millions de nos francs. C’est ce qui ressort durapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG) suite aux opérations de vérifications effectuées.
En effet, le rapport du BVG sur la gestion administrative et financière de la PPM, qui s’inscrit dans des périodes bien précises, fait allusion à la gestion de l’ex PDG.
Ainsi les rapports produits par le BVG, ont mis en exergue un certain nombre de dysfonctionnements. Dont, entre autres, : l’augmentation irrégulière des jetons de présence des administrateurs pour un montant de 1 050 000 FCFA ; l’attribution irrégulière de l’indemnité de carburant à des agents pour un montant de 18 076 140 FCFA ; l’attribution irrégulière des produits de vente des DAO à des membres du personnel pour un montant de 37 250 000 FCFA ; le non reversement des 20% des produits issus de la vente des DAO à l’ARMDS pour un montant de 7 660 000 FCFA. A ces irrégularités s’ajoutent les dépenses de matériels et travaux non justifiées pour un montant de 101 680 600 FCFA ; l’encaissement des chèques par le gérant en contrepartie des factures délivrées au nom de la PPM pour un montant de 34 200 000 FCFA, les recettes non comptabilisées des ventes de médicaments pour un montant de 2 270 855 FCFA et les dépenses d’entretien du parc automobile non justifiées pour un montant de 34 219 862 FCFA.
Autre constat, relevant de la mauvaise gestion: le non-respect des dispositions du Code de marchés publics et des délégations de service public ; l’absence d’un manuel de procédures adopté par le Conseil d’administration et validé par le Contrôle général des services publics, n’est pas de nature à favoriser l’application des procédures uniformes et transparent ; l’inexistence de textes encadrant les achats de travaux, fournitures et services dont la valeur est inférieure au seuil de passation des marchés publics a été exploitée par les gestionnaires de la PPM pour effectuer des dépenses à hauteur de 3 milliards de FCFA sans une mise en concurrence réelle.
De même, pendant ces périodes retenues, la gestion de la PPM a été caractérisée par une utilisation des ressources pour des achats ne répondant pas aux besoins réels de la PPM.
Après le constat de cette gestion déplorable, le rapport a fait des suggestions et recommandations, qui doivent permettre de répondre aux besoins d’approvisionnement en médicaments des nombreux établissements publics de santé conformément aux dispositions du contrat plan Etat-PPM. Elle doit, aussi, être mieux encadrée et contrôlée pour éviter toute déperdition de ressources. Pour cela, la direction de la PPM devrait accélérer le processus d’interconnexion des magasins afin d’assurer un suivi rigoureux des stocks et des recettes.
Les recommandations ainsi formulées, voudraient que la direction de la PPM veille désormais à la validation du manuel de procédures administratives, financières et comptables conformément à la règlementation en vigueur ; à la certification des états financiers annuels par le commissaire aux comptes de la PPM ; au paiement des fournisseurs sur les comptes bancaires indiqués dans les documents contractuels ; la réception des commandes avant tout paiement ; au respect des critères des DAO (Des Appels d’Offres) lors de l’évaluation technique des soumissionnaires ; à la création des commissions pour chaque réception et s’assurer de la présence effective des membres ; à l’adéquation entre les achats de médicaments et les besoins de la PPM ; au respect des délais de paiement des fournisseurs de médicaments etc.
Diakalia M Dembélé