Pharmacie et médicaments : Le Mali, un déversoir des produits périmés d’Europe?

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Santé : LA SOCIETE Zinet Pharma vendait des médicaments avariesCe n’est pas ce fonctionnaire des Eaux et Forêts qui confie s’être traité  au Coartem à quatre reprises d’affilée – en vain – qui dira le contraire. Le Coartem pourtant, réputé souverain dans le traitement du paludisme, fût-il sévère. Non plus cet autre agent, proche des milieux sanitaires, dont la fillette de douze ans souffre depuis plus de deux mois d’une grippe aiguë.

A force de voir des cartons vides de médicaments pharmaceutiques s’empiler chez lui, sans effets bénéfiques sur la santé de sa fille, il a fini par se tourner vers la médecine traditionnelle, en l’occurrence les plantes médicinales bien de chez nous. Combien a-t-il dépensé en médicaments pharmaceutiques? Allez savoir. Ces exemples peuvent être multipliés à l’infini.

De sources proches des Maliens de l’Extérieur, il  existerait une véritable mafia qui prendrait sa source en Europe. Un réseau bien ramifié, avec des complicités tant européennes que maliennes, qui s’est spécialisé dans le reconditionnement des produits pharmaceutiques périmés venant d’Europe.

Ainsi, les emballages et étiquettes d’origine seraient enlevés et remplacés par des nouveaux, avec de fausses dates de péremption. Des produits périmés qui seront ensuite remis dans les circuits de distribution des médicaments au Mali.

A défaut d’arguments massues, des indices graves et concordants plaident pour l’existence de ce réseau mafieux de vente de médicaments périmés en provenance  du vieux continent. Des Maliens résidant en Espagne ont même appelé leurs parents restés au pays pour les mettre en garde devant les dangers de tels réseaux.

Les plus hautes autorités sanitaires du Mali seraient bien inspirées de diligenter des enquêtes en vue de mettre ces criminels d’un nouveau genre hors d’état de nuire. Tracmed (Traçabilité du médicament), un projet de lutte contre les médicaments falsifiés  qui vient de voir  le jour a là une occasion en or  pour s’illustrer, si tant est, en tout cas, qu’il veut, en  sentinelle très vigilante, déclarer une guerre sans merci aux médicaments illicites et falsifiés, dans le but de protéger notre santé et notre portefeuille en ces temps de disette.

Car, à côté de cette pratique criminelle d’un nouveau genre dans le secteur hautement sensible de la santé, «les médicaments par terre» apparaissent comme un épiphénomène, une blague, en somme. Apparaît heureusement dans ce sombre tableau une éclaircie: l’opérationnalisation prochaine de l’usine de fabrication de produits pharmaceutiques de Sanankoroba.

Fruit de la coopération sino-malienne, cette usine, appelée Wuhan Humanwell Pharma Afrique SA au Mali, une filiale de la Wuhan Humanwell Healthcare de Chine,  permettra, entre autres, de diversifier et de sécuriser l’approvisionnement du marché malien en produits pharmaceutiques et de réduire le coût de ces produits dans notre pays, en vue d’en améliorer l’accès aux populations maliennes.

Yaya Sidibé

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