La localité de Bamba, commune relevant du cercle de Bourem, dans la région de Gao, a enregistré une grande pluviométrie cette année comparativement aux années précédentes. Ce contexte est favorable à une augmentation du risque de paludisme dans la zone. Malgré les maigres actions engagées, la situation a quasiment été hors de contrôle.
Ainsi, il a été constaté depuis la fin de l’hivernage une augmentation graduelle des cas de paludisme. Ils sont plusieurs centaines de cas à avoir été recensés dans la zone. D’autres chiffres évoquent même jusqu’à 1000 cas. Au nombre de ces derniers, les groupes les plus vulnérables sont notamment les enfants, les femmes et les vieilles personnes.
Face à cette situation et à l’absence des services de l’Etat, ce sont plutôt les habitants de cette localité qui se sont organisés pour faire appel à un spécialiste. Ce dernier, malgré ses moyens limités, a toutefois pu traiter de nombreux cas de paludisme. Parmi les personnalités qui ont pesé de tout leur poids pour faire venir ce spécialiste, il y a le chef de la fraction Ehel Haytal, le patriarche El-Mokhtar.
Le nombre de cas de paludisme enregistré, cette année est de loin supérieur à celui de 2019 et 2018. Des spécialistes indiquent que cette situation est notamment due au manque de médicaments, en particulier la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) et d’autres anti-paludiques. S’y ajoutent les insuffisances des moyens logistiques et des ressources financières.
Si certains ont conclu qu’il s’agit bien d’une recrudescence saisonnière des cas de paludisme, d’autres estiment que c’est véritablement une épidémie. Cette situation ne peut être résolue que par le financement des sorties en équipes mobiles pour le traitement de tous les cas de paludisme dans toute la commune de Bamba, voire tout le cercle de Bourem. Sans compter la mise à disposition des médicaments pour la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) et d’autres anti-paludiques.
Pour l’heure, la commune de Bamba pleure ses morts et se démêle pour que les autres cas atteint du palu soient guéris. L’Etat tarde encore à se manifester. Ce que regrettent de nombreux habitants qui se sont confiés à nous.
Anne Marie Soumouthéra