Pandémie de covid-19 au Mali : Une diminution progressive des cas de malade à l’hôpital du Mali

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Depuis le mois de décembre 2020, le Mali a enregistré une augmentation des cas positifs de Covid-19 avec une deuxième vague caractérisée par une forte contamination et une augmentation du nombre de malades développant une forme grave de la maladie, nécessitant de l’assistance médicale, notamment par le recours à un respirateur. Mais depuis deux semaines, on constate une diminution progressive des cas grâce à la compréhension des uns et des autres, affirme un spécialiste.

A la mi-décembre, le nombre de cas détectés chaque semaine au Mali était de 679, contre moins de 300 pour la première vague. Depuis le début de la pandémie jusqu’au 14 janvier 2021, 7 759 cas ont été officiellement notifiés, dont 5 414 guéris, 2 285 en cours de traitement et 305 décès. A la date du jeudi 14 janvier 2021, dans le communiqué du ministère de la Santé et du développement social, sur 1 179 échantillons testés, 21 nouveaux cas ont été enregistrés. Il y a eu 40 patients guéris et 02 décès.

Selon Dr Bakary Dembélé, Surveillant général de l’Hôpital du Mali, à cette même date, il y a une trentaine de malades hospitalisés dont la prise en charge se fait au niveau de 3 sites. “Le premier site c’est pour les cas suspects. Quand le malade arrive, on regarde s’il est suspect d’abord, il est conduit en urgence, admis dans un lit où il reçoit l’oxygène s’il y a une détresse. En fonction de son tableau clinique on fait la prise en charge approprié. On fait le test rapide et le test pour 72 heures qui se fait à l’Institut national de santé publique (Insp). 

Le malade peut séjourner et une fois que le test s’avère positif, ce patient référé au site de prise en charge des cas confirmés où il y a plus de 80 lits.

Là où on les reçoit en détresse respiratoire en urgence, il y a 9 lits. Une fois que c’est positif, en fonction de son état clinique, il est orienté en observation simple ou en réanimation Covid-19″, expliqué le garant du règlement intérieur de l’Hôpital du Mali.

Aux dires du Dr Dembélé, pour 34 malades au niveau de de la salle d’hospitalisation, ils ont 3 médecins et 4 infirmiers qui montent de 7h à 16h et 3 autres médecins accompagnés par 4 infirmiers montent de 16h à 08h du matin.  “En tout, il y a 5 équipes d’infirmiers, chacune composée de 4 infirmiers et de 5 équipes de médecins, composée chacune, aussi, de 3 médecins”, précise-t-il, avant d’ajouter : “Tous les équipements et matériels nécessaires pour la prise en charge des cas par cas Covid-19 sont disponibles à l’Hôpital du Mali”.

A entendre parler le responsable de la qualité des soins de l’Hôpital du Mali, l’augmentation des cas à un moment donné est lié à la célébration des fêtes de fin d’année. “Les fêtes nationales se sont déroulées comme si c’était un moment sans épidémie, ainsi que les fêtes de fin d’année. Malheureusement, c’est ce résultat qu’on a eu après. Maintenant avec l’usage des mesures barrières et l’application de certaines mesures publiques, la situation est en train d’être maîtrisée. Sinon, le pic avait effrayé les structures sanitaires parce que c’était débordant. Aujourd’hui, les centres de santé de référence font la prise en charge des cas simples qui ne nécessitent pas de réanimation et d’oxygène, sinon tout le monde se rabattait sur les hôpitaux, surtout sur l’Hôpital du Mali”, indique-t-il.

Aux dires de Dr Boubacar Sidiki Dramé, médecin point focal Covid1-19 à l’Hôpital du Mali, il est progressivement constaté, depuis une semaine, un peu de maîtrise par rapport à la situation. Mais il y a deux semaines, ils étaient totalement submergés de cas suspects et positifs.

“Nous constatons une diminution de cas enregistrés à notre niveau, également une diminution du nombre de suspects qui arrivent. On espère que ça va continuer à descendre et que les gens vont continuer à respecter les mesures édictées”, déclare-t-il.

Le biologiste signale que la première difficulté de cette deuxième vague  était  liée à la gravité de la situation, c’est-à-dire l’état grave des malades. “Durant la première période, la majorité des personnes dépistées ne présentaient pas la forme grave de la maladie, mais brutalement durant cette deuxième phase, la majorité des gens qui se présentaient étaient dans un tableau grave. Ils avaient besoin d’assistance respiratoire et d’oxygène pour la plupart. Cela est  dû à une augmentation du nombre de cas. La maladie en tant que telle n’est pas à 100% grave pour tout le monde. Si elle attaque 100 personnes, on trouve peut-être 50 personnes qui font la forme clinique et sur les  100, on va avoir 50 qui ont besoin d’assistance. Sur ces 50, on a peut-être 15 personnes qui ont besoin d’assistance un peu lourde. Sur ces 15, 3 ou 5  auront besoin d’être branchés à un respirateur”, explique-t-il.

A en croire le spécialiste, le mal s’est diffusé à travers la population parce que les gens n’y croyaient pas. “Il y a eu beaucoup d’évènements de regroupements sans aucune mesure barrière de protection. La flambée des cas peut s’expliquer par ce fait. Si on part au-delà de 100 et qu’il y a 1000 personnes qui sont infectées, on parle de 55% de manifestation clinique et le nombre de la forme grave devient très élevé.

Sinon l’augmentation des cas n’a rien à voir avec la période, elle peut seulement créer une confusion avec les autre formes grippales parce que ce virus a montré qu’il est capable de vivre dans le désert, sous la neige, dans n’importe quelle zone tempérée. La transmission est interhumaine sans les mesures barrières.

Elle est directe. Ni le climatiseur ni le soleil ni la glace ne peuvent tuer ce virus et le climat l’influence très peu. C’est seulement le comportement humain qui détermine la diffusion de la maladie et sa propagation va faire en sorte que beaucoup de gens fragiles vont être touchés et ces gens fragiles vont avoir besoin de soins plus intenses”, clarifie Dr Boubacar Sidiki Dramé, médecin point focal Covid-19 à l’Hôpital du Mali.

Les agents de la santé ne sont en marge de cette pandémie car on a assisté à quelques contaminations dans leurs rangs. Dr Dramé, Biologiste, souligne que parmi ces cas, rares sont ceux qui ont contracté la maladie à travers la prestation de services. Cela arrive parce qu’ils se sentent plus rassurés. Ils se disent être à l’abri de la maladie et s’exposent accidentellement. Sinon, quand ils savent qu’ils sont en face d’un malade, ils prennent tout ce qu’il faut comme dispositions pour ne pas être exposés.

Par ailleurs, le Biologiste remercie les autorités qui leur ont permis d’avoir un centre de soins Covid-19 bien équipé. “On a le matériel de traitement, tout le monde mange gratuitement et aussi des moyens pour diagnostiquer tous ceux qui souhaitent être dépistés. Elles doivent maintenir ce cap afin que les gens puissent continuer à travailler et aider le pays à sortir de cette situation”.

Pour terminer, Dr Boubacar Sidiki Dramé demande à la population de ne pas dire qu’il y a un vaccin maintenant et qu’il faut se permettre tout.

«Il faut qu’on maintienne les mesures barrières dans les lieux publics, les lieux de travail, en famille et chaque fois qu’on suspecte son état de santé, qu’on aille se faire dépister pour ne pas exposer les autres. Dès que vous savez de quoi vous souffrez, immédiatement vous vous mettez en retrait avec les soins et au bout de 10 jours le virus meurt en vous. Si chacun arrive à étouffer son virus chez lui, l’épidémie va s’arrêter», a-t-il déclaré.

L’Insp a reçu des autorités

nationales 71 000 kits

 

S’agissant des personnes traitées pour Covid-19, le parent d’une d’entre elles se réjouit : “Quand on venait ici, je pensais que c’était fini pour lui, mais par la grâce de Dieu et des médecins, sa vie n’est plus menacée aujourd’hui”.

A l’Institut national de santé publique (Insp), le Surveillant général, Dr Moussa Salif Sidibé, déclare qu’à la date du jeudi 14 janvier 2021, ils ont reçu plus de 71 000 kits d’extraction, plus de 14 000 tests rapides antigéniques et 100 000 tests anticorps.  “Nous avons suffisamment de kits de prélèvement pour faire face à la pandémie. Ces nombres énoncés concernent tout le Mali parce qu’on a un système de dispatching de l’Insp vers l’intérieur du Mali, les hôpitaux et les centres de santé de référence”, a-t-il rassuré.

Le chargé de la logistique Covid-19 souligne que tout va pour le mieux à l’Insp parce qu’ils  arrivent à coordonner avec les autres grands laboratoires.

Il signale que ce sont uniquement les voyageurs qui sont prélevés à l’Institut national de santé publique et pour les tests de suivi de dépistage, c’est dans  les hôpitaux et les districts sanitaires que cela s’effectue. Le résultat du test à l’Insp dure 24h.

Un ressortissant norvégien affirme sa satisfaction par rapport à la prestation de service : “J’ai fait mon test sans problème et j’ai eu mon résultat dans le délai”.

Il faut noter que le Comité syndical de l’Insp est en sit-in depuis le 04 janvier 2021, mais le service minimum est assuré par les chefs de services de 8h à 12h pour que la population puisse être servie. Les revendications sont, entre autres : le paiement des ristournes du dernier trimestre de 2018 à nos jours ; le paiement des rappels différentiels de salaires, les avancements et charges sociales des contractuels payés sur fonds propres et l’élargissement de la prime de risque Covid-19 à tout le personnel, avec une clé de répartition équitable.

                            Marie DEMBELE

 

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