« Recherche multidisciplinaire sur la mise en œuvre du contrôle et de l’élimination du paludisme en Afrique de l’Ouest ». C’est le nouveau programme de lutte contre le paludisme au Mali. Il a été officiellement lancé, ce mardi 8 octobre 2024, au Grand hôtel de Bamako. Le programme quinquennal est mis en œuvre par le Centre international de recherche sur le paludisme (ICEMR – Mali).
Nivaquine, moustiquaires, chimiothérapie intermittente, traitement chimio saisonnier… Au Mali, plusieurs méthodes ont été employées dans la lutte contre le paludisme. « Le déploiement à large échelle des interventions de lutte contre le paludisme a conduit à une réduction du nombre de cas », reconnaît Prof. Mahamadou Diakité, vice-recteur de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB). Cependant, a déploré le vice-recteur, « le paludisme demeure un problème de santé publique ».
« Le nouveau programme est multidisciplinaire et multisectoriel », a indiqué le Prof Seydou Doumbia, Directeur du Centre Universitaire de Recherche Clinique (UCRC), un centre qui coordonne plusieurs programmes de recherche universitaire sur les maladies. L’objectif global du programme de recherche, a rappelé le directeur, est d’« étudier les déterminants de la transmission résiduelle du paludisme en zone rurale et en milieu urbain et péri-urbain de Bamako ».
A Dangassa, dans la région de Koulikoro, une étude récente sur 131 enfants a montré que 15% d’entre eux avaient le paludisme résiduel dans le sang en saison sèche, notamment de de novembre 2020 à juin 2021. Pourquoi ce paludisme résiduel persiste ? Pourquoi le paludisme autrefois désigné comme une maladie des zones rurales fait désormais des dégâts en zone urbaine ? Est-ce les malades des villages viennent contaminer les villes ? Autant de questions que le programme de recherche vise à élucider.
Le paludisme a expliqué le prof Diakité, c’est un ensemble de trois éléments : les moustiques, le parasite aussi complexe que la maladie ; et l’homme qui le réservoir du paludisme. Jusque-là, les efforts se sont concentrés sur les villages. Mais, cette fois on s’intéresse à la ville où le palu fait beaucoup de dégâts.
Le discours de lancement du programme de recherche a été prononcé par le vice-recteur de l’USTTB, en sa qualité de représentant de ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. C’était en présence du représentant du ministère chargé de la Santé ; et de la directrice du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP).
Mamadou TOGOLA/maliweb.net