Après l’Union Africaine, c’est au tour du Conseil de sécurité de l’Onu, de l’Union Européenne et des Usa de se mobiliser
Enfin à Bruxelles, la Commission Européenne appelle les États membres de l’Union Européenne (Ue) à rattraper le temps perdu dans la lutte contre l’épidémie, car il y a urgence et les agents de santé sur le terrain sont bien placés pour le savoir. Ils sont les héros quotidiens de la “guerre” contre l’épidémie. Les médecins, le personnel soignant, les infirmiers ou les brancardiers payent un lourd tribut au virus “Ebola”.
61 Agents de santé ont attrapé la maladie rien qu’en Guinée et 21 en sont morts depuis le début de la crise. Eh bien, face à la gravité de la situation, le Conseil de sécurité de l’Onu qui n’a pas pour habitude de se saisir d’un dossier de santé publique, a décidé pourtant de se réunir d’urgence pour faire le point sur la lutte contre la fièvre hémorragique à virus “Ebola”.
La mobilisation s’accélère de toutes parts et l’Union Européenne (Ue), lors d’une réunion tenue à Bruxelles, a reconnu qu’elle a perdu un temps précieux depuis le début de l’épidémie, mais elle veut se rattraper. L’urgence pour les européens est de coordonner les différents efforts entrepris, à titre individuel, par les 28 pays membres de l’Ue et aussi par la Commission Européenne.
Pour l’instant, l’Union Européenne a débloqué 170 millions d’euros (soit environ 111 milliards de francs Cfa pour non seulement améliorer les soins de santé ou fournir les laboratoires mobiles, mais aussi pour des objectifs à plus long terme, destinés à la Sierra Léone, au Libéria, à la Guinée et au Nigeria, dans le cadre de l’amélioration des services de santé publique et du renforcement de la stabilité économique. “Mais cela ne suffit pas”, reconnaît l’Union Européenne qui avoue qu’il faut aller plus loin, en montant des hôpitaux de campagne par exemple. Les européens se sont engagés à mettre leurs moyens en commun.
Selon la Ministre française de la Santé, il y a des pays européens qui, aujourd’hui, souhaitent pouvoir s’engager en envoyant de l’aide en matériel médical, en aliments, en eau, en produits pharmaceutiques. Mais ils ont besoin de relais ; ils ont besoin de savoir où envoyer cette aide. C’est justement cette organisation, cette coordination des actions qui va se mettre en place au niveau européen. Cela pourra, par exemple, faciliter les déplacements du personnel humanitaire, qui se font de plus en plus fréquents. L’évacuation des agents de santé, vers l’Europe en cas d’infection, sera organisée au niveau de l’Union Européenne (Ue). De la même manière, les européens soutiennent le projet d’un pont aérien humanitaire via le Ghana ou le Sénégal.
Du côté des États Unis d’Amérique, le président Barack Obama a présenté, dans la nuit du 16 au 17 septembre courant, son plan d’action pour lutter contre la fièvre “Ebola” et a annoncé l’envoi de trois mille (3.000) militaires américains en Afrique de l’Ouest, essentiellement au Libéria. Dans son discours, le président américain a appelé le monde à agir vite en Afrique contre “Ebola” car, c’est une menace pour la sécurité du monde entier. Il s’exprimait depuis Atlanta au siège des Centres de contrôle et de prévention des maladies.
“En Afrique de l’Ouest, Ebola est à présent une épidémie d’une ampleur jamais vue auparavant. C’est une spirale qui menace d’être incontrôlable. Ça va de mal en pis tous les jours. L’épidémie se répand très vite, d’une manière exponentielle.
Aujourd’hui, des milliers de gens en Afrique de l’ouest sont infectés et bientôt ce sont des dizaines de milliers qui pourraient l’être. Si l’épidémie n’est pas enrayée immédiatement, nous pourrions avoir des centaines de milliers de personnes infectées, avec des conséquences politiques graves ; des implications pour l’économie, pour la sécurité de tous.
Donc c’est une épidémie qui représente une sérieuse menace, non pas seulement pour la sécurité régionale, mais plutôt pour la sécurité internationale, si ces pays s’effondrent, si leurs économies s’effondrent, si les gens paniquent. Cela aura des conséquences graves pour nous tous, même si nous ne sommes pas directement contaminés par cette maladie”, a dit le président américain.
Avant d’annoncer la mise en place d’un pont aérien ainsi que la création d’une base au Sénégal, qui sera la plate-forme de distribution d’aides.
C’est le Libéria, pays le plus touché par le virus “Ebola” qui sera ciblé. Comme l’a si bien dit le président américain, la maladie a aussi des répercussions économiques dans les pays ouest-africains touchés par le virus. C’est ainsi qu’en guide, le Gouvernement est tout aussi frappé, les activités tournent au ralenti et les recettes fiscales et douanières diminuent. Le Gouvernement guinéen s’apprête d’ailleurs, à demander dans les semaines à venir, une aide budgétaire aux institutions internationales.
Rassemblés par Mamadou GABA