Pour la célébration de « Octobre rose », le média féministe Womanager a organisé un panel, ce vendredi 27 octobre 2023, dans ses locaux à Djokoroni Golf. Un panel modéré par Sadya Touré, militante des droits de la femme. Sous le thème : « Cancer du sein et du col de l’utérus. Pourquoi le dépistage peut sauver des vies ».
« Plus d’allaitement, moins de soutien-gorge ». C’est le principal conseil donné par le panéliste Dr Abdramane Alou Koné, Chef de service Oncologie du CHU du Point G. aux dires de l’expert, l’allaitement diminue le risque de cancer du sein. En revanche, a-t-il indiqué, le soutien-gorge peut favoriser le risque de cancer du sein tout comme le tabac et l’alcool. Sur le soutien-gorge, Dr Abdramane Alou Koné explique comment les mamans d’hier avaient moins de cancer du sein: les seins étaient à l’air libre en Afrique. Aujourd’hui, ils sont coincés dans le soutien-gorge dans la chaleur. Pour ne rien arranger, ces soutiens-gorge, pour la plupart, ne sont pas de bonne qualité.
Le cancer du sein peut se manifester par un nodule bénin ou malin, un écoulement mammaire. Pour réellement savoir de dont on souffre, a conseillé Dr Amara Coulibaly, d’ARCAD Santé Plus, il faut se rendre en consultation. Pour le cancer du col de l’utérus, l’expert conseille le dépistage régulier. Ce cancer est causé par un germe « assez spécifique qui peut rester inactif pendant plus de 10 ans ». Le cancer du col se manifeste par un saignement génital qui est souvent confondu à la menstruation. Le dépistage pour les deux types de cancers se fait, selon Dr Coulibaly, à la clinique aux Halls de Bamako, un établissement de santé, partenaire de ARCAD Santé Plus.
Aujourd’hui, a reconnu le Chef de service Oncologie du CHU du Point G, la prise en charge de ces deux cancers a beaucoup évolué au Mali. De soin palliatif pour accompagner le malade vers la mort, on peut grâce au dépistage découvrir la maladie à un stade précoce. Ce qui permet de faire une prise en charge efficace et de guérir de ces cancers.
Témoignage d’une victime
En plus des deux experts, le panel était co-animé par Mme Mariko Bintou Sidibé, vice-présidente d’une association de malades. Vivant avec une ablation du sein droit, Mme Mariko a expliqué au public le début de sa maladie et le soutien de la famille dans son processus de traitement. C’est en 2015, explique-t-elle, qu’elle a aperçu les premiers signes de la maladie. « J’ai négligé jusqu’en 2017 où j’ai fait le dépistage qui a confirmé la maladie », s’est-elle confiée.
Contrairement à la plupart des femmes de son association, Mme Mariko a expliqué le soutien sans faille de sa famille, surtout de son mari et sa fille. « Le cancer n’aime pas le stress et la guérison devient difficile quand le malade est abandonné », a-t-elle déploré au cours de la journée de sensibilisation.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net