Comparé à la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) seule, l’addition du vaccin TRSS à la CPS réduit davantage l’incidence des hospitalisations pour paludisme grave de 70% et celle des décès liés au paludisme de 73%. C’est ce qu’ont révélé les résultats des recherches sur la vaccination saisonnière avec le vaccin RTSS (MOSQUIRIX).
La présentation de ces résultats a fait l’objet d’une cérémonie tenue le lundi 06 septembre 2021, à l’hôtel Radisson Collection, en présence du Pr Idrissa Cissé, directeur du Programme national de Lutte contre le paludisme (PNLP), Pr Abdoulaye Djimdé, directeur du MRTC, Youma Sall, représentante du ministre de la Santé et du Développement social, Pr Alassane Dicko, chercheur principal du Projet et chef de l’URCB et l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus.
Les recherches sur la vaccination saisonnière avec le vaccin RTSS (Mosquirix) en combinaison ou pas avec la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS), ont été conduites par l’équipe du Pr Alassane Dicko au MRTC, en collaboration avec l’équipe du Prof Jean-Bosco Ouédraogo de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé au Burkina Faso. Pr Sir Brian Greenwood de London School of Hygiene and Tropical Médicine, du Royaume Uni, assurait la coordination des travaux.
Au cours d’une présentation, le Pr Alassane Dicko a fait savoir qu’environ 6000 enfants âgés de 5 à 17 mois, dont 3 143 au Mali, notamment à Bougouni, Koumantou et Ouéléssébougou et le reste à Houndé, au Burkina Faso, ont été inclus dans l’étude en avril 2017. « Ils étaient répartis en trois groupes : les enfants du groupe 1 ont reçu quatre cycles de CPS d’août à novembre 2017, 2018 et 2019. Les enfants du groupe 2 ont reçu trois doses de vaccin RTSS, d’avril à juin 2017, et une dose de rappel en juin 2018 et en juin 2019. Les enfants du groupe 3 ont reçu trois doses de vaccin RTSS d’avril à juin 2017, et une dose de rappel en juin 2018 et en juin 2019, ainsi que quatre cycles de CPS pendant la période d’août à novembre en 2017, 2018 et 2019 », a-t-il souligné.
Pr Alassane Dicko a rappelé que la CPS est une stratégie de lutte contre le paludisme recommandée par l’OMS depuis 2012 et largement mise en œuvre au Mali, au Burkina Faso et dans les autres pays du Sahel. « Elle consiste à administrer des médicaments antipaludiques aux enfants pendant la période de haute transmission pour prévenir le paludisme. Près de 22 millions d’enfants ont reçu la CPS en 2019 selon l’OMS », a-t-il précisé. Et d’ajouter que la vaccination saisonnière avec le vaccin RTSS s’est également avérée aussi efficace que la CPS pour protéger contre le paludisme.
Au nom du département de tutelle, Mme Youma Sall a réitéré l’engagement et l’accompagnement du ministre empêché, au PNLP et à ses partenaires, pour la qualité du vaccin d’une part et leurs implications dans la lutte contre le paludisme, d’autre part.
Ces résultats ont été publiés dans la très prestigieuse revue scientifique ‘’New England Journal of Médecine‘’, la nuit du 25 au 26 août 2021.
Bintou Diarra