Construit grâce à un investissement d’environ 9 milliards de F CFA, le nouvel hôpital de Sikasso inauguré depuis le 18 octobre 2010 n’est que l’ombre de lui même. Et pour cause.
La structure manque cruellement de matériels et de personnel, rendant ainsi ses prestations si mauvaises que sa morgue est régulièrement sollicitée.
Annoncée sur tous les toits, la construction du nouvel hôpital de Sikasso avait suscité de l’espoir chez les habitants de la 3è région qui voyaient en cela la fin de leur calvaire.
Illusions perdues, car après seulement 9 mois de fonctionnement, ce nouvel hôpital à vocation sous régionale dit-on, n’est qu’un ornement.
Ledit hôpital à n’en pas douter est imposant comme infrastructure, mais, il manque cruellement d’équipements adéquats.
C’est pourquoi, le vieux matériel de l’ancien hôpital a été transporté sur les lieux. Ainsi, des lits d’hospitalisation aux matériels de travail et aux appareils d’analyse, les vieux climatiseurs, tout a été emballé vers le nouvel hôpital.
La morgue du nouvel hôpital ne doit d’ailleurs son fonctionnement qu’aux anciens climatiseurs du "défunt" hôpital de Sikasso. Des climatiseurs au quotidien en panne. Ce qui expliquerait le mauvais état de conservation des corps.
Par ailleurs, à l’hôpital de Sikasso, le service d’imagerie souffrirait également de la vétusté des appareils.
S’agissant de la pédiatrie, c’est le comble car, en plus du manque de lits, ledit service souffrirait d’un manque de personnel qualifié. Toute chose qui explique très souvent, la mauvaise prise en charge des enfants.
A en croire certaines sources, rentrer aux services d’urgences de cet hôpital, c’est comme aller de l’autre côté, car ici, tout manque pour assurer une bonne prise en charge des patients.
Au manque de matériel s’ajoutent également l’incompétence et la négligence du personnel plutôt occupé à mener des activités génératrices de sous.
Ce qui explique la colère des patients qui, à force d’attendre en vain un médecin ou un infirmier déversent régulièrement leur bile sur les quelques stagiaires de cet hôpital.
Par ailleurs, le schéma de fonctionnement de l’hôpital n’est pas favorable aux malades qui sont obligés de se voir accompagner par une seule personne.
D’où le stress de certains malades qui ne cessent de décrier ladite mesure.
En plus, l’augmentation des frais de prestations de service est décriée par les usagers.
Le nouvel hôpital de Sikasso est loin de combler les attentes et est même perçu par les usagers comme un véritable couloir de la mort.
Le défilé permanent des corbillards devant la morgue de l’hôpital en est une illustration.
A. Sanogo