La cérémonie de remise du tout nouveau Centre de Santé Communautaire (CSCOM) de Tongorongo s’est déroulée le 2 juillet dernier. Ce nouveau projet est financé par la MINUSMA, à travers sa Section Démobilisation, Désarmement et Réinsertion. La circonstance a réuni de nombreux habitants du village, qui malgré les contraintes liées au ramadan, à la saison des pluies et aux travaux champêtres, ont tenu à faire le déplacement pour cet important événement.
Le village de Tongorongo est situé dans la commune rurale de Socoura, à 15 km de son chef-lieu. 2240 personnes y vivent, dont 1145 hommes et 1095 femmes (source RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2009). Composé essentiellement de Sarakolés (Marakas) et de Bozos, les activités principales de la zone sont l’agriculture, la pèche et l’artisanat (Poterie par les femmes). Avant la construction du nouvel établissement, le village était doté d’un centre de santé construit en terre battu (Banco) qui, selon le Maire de la localité, ne respectait pas les standards de construction d’un CSCOM.
Sobre mais pleine de sens, la cérémonie était présidée par Zeini Abidine Diallo, le Maire de la Commune rural de Socoura (Cercle de Mopti). A ces côtés M. Kalil Kontao, représentant du chef de village ; Dr Ousmane Maiga, représentant le District sanitaire de Mopti et M. Brou Djekou représentant du chef du Bureau Régionale de la MINUSMA de Mopti.
Au final, ce projet bénéficiera à près de 7630 autres personnes qui vivent dans “l’Aire de santé” (zone de couverture du CSCOM) de Tongorongo et qui sont réparties dans les sept villages environnants que sont : Gnimitongo, Sina, Troumou, Farkabe, Diamino-Wourkouma, Nemende, Poutchy.
Financé à hauteur de 25 475 000 Frs CFA par la MINUSMA, sur demande de la Mairie de Socoura, à travers son programme des Projets à impacts rapide (QIP), les travaux qui ont duré 5 mois ont concerné principalement : la construction d’un nouveau bâtiment composé d’une pharmacie, d’une maternité, d’une salle d’hospitalisation. Des latrines ont été construites et des équipements pour la maternité ainsi qu’une pompe à eau, ont également été mis à la disposition du CSCOM.
L’assainissement des conditions de soin des patients et l’amélioration du cadre de travail du personnel ont été les priorités de ces importants travaux. De sérieux progrès qui permettront de mieux prendre en charge les malades, en réduisant notamment les risques d’infections nosocomiales (infections contractées dans un établissement de santé).
Un CSCOM nommé “paix”
Dans son intervention lue à travers son porte-parole, le Chef de village a souhaité la bienvenue à la délégation onusienne. « La MINUSMA mérite nos remerciements au nom de tout le village et les mots nous manquent pour remercier la MINUSMA pour ce geste. » Même réaction de la part des autorités régionales de la santé, représentées par le Dr Ousmane Maiga, qui a estimé que « cette infrastructure permettra au personnel de santé de mieux prendre en charge les malades et de travailler dans de meilleures conditions ».
Au-delà de l’utilité de cette infrastructure pour les communautés locales en matière d’accès aux services de santé de base, la construction du nouveau CSCOM s’avère être un facteur de cohésion sociale. « Aujourd’hui ce CSCOM porte le nom de la paix car cette parcelle que vous voyez (terrain où a été construit le nouveau CSCOM ndlr) a fait l’objet d’un litige entre les villageois, ils voulaient même s’entretuer. Chaque jour ils étaient au tribunal. Quand nous avons eu le financement, nous avons décidé de l’attribuer au projet, pour mettre fin à ce litige entre les habitants. Et voilà le résultat ! » a déclaré Zeini Abidine Diallo, le Maire de la Commune rural de Socoura lors de son discours.
La cérémonie a pris fin par une visite de l’ouvrage et la signature des documents de remise aux autorités locales.