Neuropaludisme : La forme de palu, la plus meurtrière

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A la base du décès de 55% de personnes au Mali, le neuropaludisme est considéré comme la forme la plus grave de paludisme. Il est causé par le plasmodium  falciparum, un parasite transmis par l’anophèle femelle capable d’atteindre le cerveau. Pour mieux comprendre cette pathologie aussi grave, mais méconnue du grand public, nous avons approché, Dr Bourama Tangara, médecin généraliste à l’hôpital du Mali. Dans cet entretien, Dr Tangara, explique les symptômes du neuropaludisme, les cas de complications et les mesures préventives.

Selon Dr Tangara, le neuropaludisme se manifeste essentiellement à travers les symptômes cliniques et biologiques. D’après lui, avec le symptôme clinique le  patient peut  avoir plus de deux convulsions en 24h. En guise de précision, il dira que les convulsions sont des contractions violentes involontaires des muscles, des membres et de tout le corps. A la suite de cette précision, il a souligné que le patient peut avoir une déshydratation et une fièvre capable de monter jusqu’à 22°c.

Toujours au chapitre des symptômes cliniques, il dira que le  patient  aura  l’anémie. Toute chose, précise-t-il,  qui est due à un manque ou à un dysfonctionnement de globules rouges. Le manque de globule rouge, indique-t-il, entraine une diminution du flux d’oxygène vers les organes du corps.

Par rapport aux symptômes biologiques, il a soutenu que le patient peut faire signe d’une trouble psychique. «  La personne perd le contact avec la réalité. Elle dit des choses qui ne concordent pas avec la réalité » a-t-il précisé.

Selon toujours Dr Tangara le patient peut  avoir une hypotension, hypoglycémie, une céphalée, une somnolence et une ataxie, sanctionnés par un trouble de la coordination des mouvements, d’origine neurologique. De même, indique-t-il,  il peut y avoir une hépatomégalie. « L’hépatomégalie est une augmentation du volume de foie, le sang va avoir une grande  difficulté de circuler dans les artères » a-t-il mentionné.

Neuropaludisme, une maladie à craindre !

De passage, le medecin a mis un accent particulier sur les cas  de complication du neuropaludisme. Selon lui, la pire aggravation conduit à la mort. Pour des patients qui guérissent avec des séquelles, ces derniers   perdent certaines de leurs facultés.  « Mais très généralement ces complications sont réversibles, c’est-à-dire que dans le temps, ils  peuvent récupérer cette capacité » a-t-il déclaré.

Selon  le rapport de l’OMS, souligne Dr Tangara, au Mali en 2017 il y avait plus de 268 000 cas de paludisme dont plus de 1000 décès, sur l’ensemble de  ces décès, 55% sont  liés au neuropaludisme. «  Le neuropaludisme tue actuellement plus que les autres cas de palu » a-t-il déploré.

Concernant la prévention,  il a cité les mesures individuelles et collectives. D’après lui, les mesures individuelles concernent la propreté des  maisons  et les alentours,  l’utilisation de moustiquaires imprégnées dans la famille et le suivi des conseils donnés par les autorités en charge de cette maladie.

A ses dires, les mesures collectives sont basées sur  des distributions de masse de moustiquaires.  A ce sujet, Dr Tangara a révélé que le Mali a  adopté conformément à la recommandation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS),  la chimio prévention saisonnière.

« Cette méthode consiste à distribuer des médicaments chez les enfants de 3 à 59 mois, car ce sont eux qui supportent   le plus grand fardeau de cette maladie, près de 93% » a-t-il fait savoir.

Fort de ce constat, il a  invité les parents pendant cette campagne de distribution  des médicaments de donner correctement à leurs enfants les doses normales.

Par Fatoumata Coulibaly

 

 

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