Neurologie du CHU de Point G : Entre népotisme et pagaille

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Au moment où l’affaire de l’avocate décédée, Mme Touré Aida Niaré, suivie de  l’arrestation du chirurgien Mohamed Keita et de l’anesthésiste Mme Dembélé Salimata Dao, défraie la chronique, le service neurologie du plus grand centre de référence du pays, à savoir le CHU du Point G,  fait parler de lui. Là, le patient subit des souffrances avant de bénéficier d’une consultation.

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C’est vrai que depuis l’arrivée de l’actuel ministre de la santé Mme Maiga Zeynab Mint Youba, des efforts de façade ont été faits pour améliorer la situation, avec, notamment, des visites inopinées fortement médiatisées. A lui poser des questions aujourd’hui sur la situation de nos hôpitaux, elle pourrait répondre que tout va bien, même si foncièrement elle reste convaincue que nos agents de santé sont loin d’être à la hauteur de la confiance du peuple.

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Ainsi, une patiente qui soigne un mal de nerfs depuis maintenant des années nous dit ce qui suit : « A la neurologie du point G, on n’a plus de respect pour les patients surtout ceux qui n’ont pas de parent travaillant là-bas. Leur méthode consiste à venir très tôt le matin de son jour de consultation pour se faire inscrire au niveau du service annexe. De ce fait, pour être parmi les premiers à être consultés, des patients sont obligés d’être sur les lieux dès 5 heures du matin. Malgré ce sacrifice physique, le patient qui arrive le premier trouve la liste d’inscription déjà kilométrique, et se retrouve vers la queue d’une liste qui dépasse rarement les vingt personnes à consulter par jour.

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Cette situation découle du fait qu’au lieu que l’inscription se fasse en fonction l’ordre de présence physique des patients, les patients qui ont leurs parents ou connaissances qui travaillent à l’hôpital n’ont pas besoin de se déplacer pour se faire inscrire. Pour eux, il suffit de passer un coup de fil à la veille de leur rendez-vous pour se faire inscrire en première position. Et puisqu’ils sont nombreux, les patients qui ont des parents ou amis au Point G, alors, les autres, les patients inconnus du personnel médical, ont beau être matinaux, ils viennent trouver que la liste du jour est déjà saturée, ce qui amène un report de leur consultation. Et puisque les consultations ordinaires sont prévues pour les mardis (et souvent les jeudis) seulement, ce même scénario fait que de report en report, le patient peut faire plus d’un mois de va-et-vient sans être consulté par son médecin et la maladie peut s’aggraver.

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Mais là n’est pas le seul calvaire à subir, car même si par coup de chance le patient « ordinaire » venait à être retenu sur la liste, un martyre l’attend  le jour de la consultation. En effet, les patients non soutenus sont obligés de venir rester sur le banc d’attente depuis les premières heures de la journée pour éviter toute absence à leur tour. Le docteur n’arrive que vers les cours de 10 heures de la journée, après avoir fait un tour à sa clinique. Malgré ce retard, il prend tout son temps avant de s’installer. Quand commence enfin le travail, il est interrompu par ses collègues, qui viennent causer comme au grin devant le patient qui attend. Que vaut une ordonnance, quand le médecin est ainsi distrait. Souvent, il s’agit de médecins appartenant à d’autres services qui amènent leurs protégés à la neurologie».

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Bref, ici règnent  népotisme et pagaille, ce qui n’honore pas cette profession sacerdotale.

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Abdoulaye Diakité

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