Actuellement, il y a une crise de confiance entre nos hôpitaux et la population. Ce qui fait que bon nombre de nos compatriotes, qui ont des moyens, préfèrent se faire soigner dans les cliniques privées, ou à l’extérieur. Mais ce qui s’est passé au niveau de la neurochirurgie de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako peut redonner confiance à la population. En effet, le fils d’un grand patron de la place, paralysé à la suite d’un choc qui lui avait perdre trois vertèbres cervicales, a été opéré avec succès, deux jours après l’accident, par le Dr Diallo du CHU de Gabriel Touré.
Comme conséquence immédiate de l’accident, l’enfant ne pouvait ni marcher, ni prendre quelque chose avec ses mains. Aussitôt après le choc, le père a envisagé l’évacuation, puisqu’il en a les moyens. Des gens lui ont avaient aussi suggéré de transférer son enfant dans une célèbre clinique de la place, où l’intervention devait revenir à 2 millions de nos francs, sans compter les jours d’hospitalisation. Dans la famille, les parents ont exigé la même chose du père. Mais, ce dernier a préféré prendre conseil auprès de la neurochirurgie de l’hôpital Gabriel Touré et c’est ainsi qu’ils l’ont mis en contact avec Docteur Ousmane Diallo, neurochirurgien.
Ce dernier parviendra à convaincre la famille de laisser le CHU de Gabriel Touré, plus précisément le département neurochirurgie, s’occuper du cas. C’est ainsi que l’opération a eu lieu à Gabriel Touré le 5 août dernier, c’est-à-dire deux jours après l’accident.
C’est la moelle épinière qui était touchée. Alors que c’est cette moelle qui est chargée de la motricité et de la sensibilité de tout le corps humain. La moelle épinière, selon les praticiens, est en relation avec le cerveau car c’est sa partie basse. Elle descend entre les petits os du dos qui sont superposés les uns sur les autres et qu’on appelle les vertèbres. C’est pourquoi des traumatismes à ce niveau se répercutent sur la moelle.
L’opération s’est déroulée normalement et le patient est présentement en rééducation. Il a recommencé à marcher et a recouvré la mobilité de ses membres. Cela a été une grande surprise pour le père du malade qui, très étonné, manquait de mots pour remercier Docteur Ousmane Diallo et son équipe.
Aux dires des responsables de la neurochirurgie de l’hôpital Gabriel Touré, 40% de leurs patients viennent des pays de la sous région, surtout de la Guinée, alors que les Maliens, pour la plupart, préfèrent les cliniques privées et des évacuations sanitaires à l’extérieur. Au moment où les services de santé sont de plus en plus décriés, une telle prouesse doit recevoir l’écho nécessaire, pour que l’on sache que dans les structures sanitaires du Mali, la bonne graine se distingue encore de l’ivraie.
Aujourd’hui le successeur du Docteur Soumaré, qui est actuellement à Kayes, réussit 70% des opérations de ce genre, mais reste méconnu du grand public. C’est pourquoi, les praticiens demandent à nos populations de leur faire confiance, surtout avec la nouvelle politique dans nos hôpitaux, où les malades sont orientés en fonction des compétences.
En tout cas, le père du patient opéré par Dr Diallo, un grand patron qui a préféré garder l’anonymat, est un exemple à suivre car malgré ses moyens financiers en mesure de supporter une évacuation de son enfant, il a fait confiance au CHU Gabriel Touré. C’est un baume sur le cœur des médecins du pays, surtout en cette période où il y a une crise de confiance entre les hôpitaux publics et les patients qui affluent vers les cliniques privées dix fois plus coûteuses.
Kassim TRAORE
