Le Programme national de lutte contre l’excision au Mali (PNLE) et les ONG partenaires de Plan-Mali viennent franchir un pas décisif dans la lutte contre la pratique de l’excision au Mali. A travers une démarche pédagogique, ils ont réussi à convaincre 45 villages, à abandonner la pratique. La signature de convention intervenue jeudi au CICB, rallonge à 857, le nombre de villages qui ont abandonné la pratique au Mali.
Quarante-cinq villages viennent de se rallier au nombre des localités qui ont abandonné la pratique de l’excision au Mali. Cet engagement communautaire, célébré le jeudi 27 février, au Centre international de Bamako, a été salué par le gouvernement du Mali et ses partenaires, qui rappellent que l’acte est indicateur de changement de normes sociales au sien des communautés au Mali.
“Nous savons que de pareils résultats ne pourraient s’obtenir que par un processus dynamique parfois long impliquant différentes autorités administratives, locales et surtout les leaders communautaires comme témoignent les acteurs”, a expliqué la directrice du programme national de lutte contre l’excision, Joséphine Traoré. Avant de préciser que le thème national “Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines : les communautés s’engagent”, s’inscrit aussi dans cette dynamique et trouve davantage sa pertinence par l’engagement de plus en plus marqué des communautés à travers les déclarations publiques et les signatures de conventions d’abandon de la pratique que nous venons d’assister.
La directrice a rappelé que bien avant cette signature, plus d’une centaine de communautés se sont prononcées librement et publiquement en faveur de l’abandon de la pratique. Ce qui constitue un pas important en matière de lutte contre l’excision.
Le maire de la Commune rurale de Sanga, porte-parole des villages signataires, Aly Dolo a expliqué que la signature de convention est intervenue grâce à la démarche de Plan-Mali. “Le Plan a entrepris une démarche participative en approchant les populations habituées à exciser. Il a organisé des séminaires de formation sur les mutilations génitales féminines à l’intention des chefs coutumiers et administratifs. La sensibilisation a permis à la centaine de participants de mieux comprendre et cerner les méfaits de la pratique l’excision”, a déclaré le maire de Sanga.
Mention spéciale au PNLE
Le ministre de la Promotion des droits de la femme de France et porte-parole du gouvernement, Najat Valloud Belkacem a adressé une mention spéciale au PNLE et ses partenaires techniques et financiers pour avoir réussi à impliquer les chefs coutumiers, à sa cause. Elle a aussi félicité et encouragé PNLE pour ses brillants résultats. “Le premier droit de la femme : c’est la protection de l’intégrité physique et morale. Les résultats du PNLE honorent et encouragent toutes les communautés d’abandon et tous les intervenants qui œuvrent inlassablement pour l’éducation des populations en faveur de la lutte contre la pratique”, a affirmé le ministre français, Najat Valloud Belkacem, pour qui, les différentes interventions, les témoignages, la déclaration solennelle d’abandon de la pratique de l’excision prouvent à suffisance de la réussite de la stratégie de communication du PNLE et ses partenaires.
Le ministre de la Promotion de la femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Sangaré Oumou Bah, a réaffirmé son soutien à l’ONG Plan-Mali et PNLE. Et d’ajouter que les conventions signées sont les fruits de la stratégie de communication pour le changement de comportement définie dans la politique nationale pour l’abandon de la pratique, adoptée par le conseil des ministres du 24 novembre 2010.
Par ailleurs, le ministre de la Promotion de la femme a constaté que malgré des progrès réalisés par le Plan et le PNLE dans la lutte contre l’excision, du chemin reste encore à parcourir. Elle a invité le PNLE à multiplier la communication, la sensibilisation, l’information et la formation des populations.
Nabila Ibrahim Sogoba