Mutation des médecins chefs des Centres de Santé des communes I et II : Les maires et la coordination des chefs de quartiers des six Communes s’opposent à la ministre de la Santé

0

Depuis un moment, le département de la Santé et les  autorités communales et administratives du district de Bamako ne sont plus en odeur de sainteté. Cette discorde qui ne dit pas son nom est consécutive à une décision de mutation des  médecin-chefs des Centres de santé de référence des Communes I et II du district de Bamako sur proposition de la Directrice régionale de la Santé, Mme Diallo Fanta Siby.

n effet, par la lettre confidentielle N°083 du 6 mars 2012, la ministre de la Santé a saisi le gouverneur du district de Bamako à propos de la mutation des médecin-chefs des Csréf des Commune I et II en référence à la lettre sans numéro en date du 22 février du collectif des maires des Communes du district,  transmise par le maire de la Commune II.

Cette correspondance  et celle de  la coordination des chefs de quartiers des six Communes expriment leur opposition à la mutation des médecin-chefs concernés et exigent leur maintien à leurs postes respectifs.   Les maires et la coordination des chefs de quartiers déclarent être surpris par cette décision qui va à l’encontre du principe de la décentralisation.  Ils estiment que lesdits médecins leur donnent entière satisfaction. Ils travaillent avec eux sur la réalisation de projets très sensibles pour leurs Communes. “C’est pour toutes ces raisons que nous demandons l’annulation de la décision et le maintien à leurs postes des intéressés. En attendant le règlement du problème, nous nous opposons fermement à toute nomination de médecin-chef de Centre de santé de référence  dans les deux Communes” précise la lettre.

Cependant, selon certaines sources proches du dossier au ministère de la Santé, c’est dans le souci de l’amélioration de la qualité des soins que le département a procédé à ces mutations.

La même source précise que la santé est une compétence transférée aux collectivités, mais que la définition du mécanisme de gestion de la politique et des systèmes à mettre en place pour assurer la santé des populations relève de la seule compétence du ministère de la Santé. ” Les actes de nomination des médecins-chefs sont, certes signés par les gouverneurs par délégation sur proposition des Directeurs régionaux de la santé qui sont comptables des résultats des actions sanitaires ” a déclaré un spécialiste du dossier.  Et, par ailleurs, explique l’orateur   l’amélioration de la qualité des soins exige le relèvement du niveau de compétence des médecins chefs des districts sanitaires. En plus de cela le plan de carrière des médecins prévoit leur affectation du niveau du District au niveau régional après 5 ans d’activité comme généraliste pour bénéficier d’une formation.

Les seuls CSREF dans le district encore tenus par des médecins généralistes sont malheureusement ceux des Communes I et II. Et le médecin-chef de la Commune II est en poste depuis 10 ans ” a-t-il fait savoir. Avant d’ajouter qu’il est difficile de comprendre qu’un maire, soucieux de l’amélioration de la santé et du bien être  de sa population, s’oppose fermement à l’amélioration du plateau technique du centre de santé de référence de sa Commune.

Selon des sources proches du gouvernorat, la mutation des médecin-chefs ne relève pas de la compétence du ministère de la Santé, mais plutôt des collectivités territoriales.

La même source ajoute : “cette décision va à l’encontre de tout le principe de la décentralisation.  La ministre de la Santé peut nommer les Directeurs régionaux, mais la signature de la nomination des médecins-chefs relève du gouverneur. En administration  l’actes de nomination est une compétence discrétionnaire de celui qui signe, les autorités peuvent proposer et le gouverneur peut refuser“. Pour le bonheur des populations innocentes, il est impérieux que les deux parties qui sont aujourd’hui diamétralement opposées trouvent un terrain d’entente.

Ramata TEMBELY

Commentaires via Facebook :