La pandémie de coronavirus a accentué les violences basées sur le genre au Mali, selon une ONG de défense des droits des femmes.
Dans son rapport rendu public en juillet 2020, l’ONG Justice and Dignity for the Women of Sahel avait sonné l’alarme sur l’augmentation de cas de violences basées sur le genre dans six pays du Sahel, dont le Mali. Sur plus de 1000 femmes et filles enquêtées, près de la moitié ont affirmé avoir été victimes de violences physiques ou verbales durant la crise sanitaire.
Les incidents de VBG sous la crise liée au coronavirus ont atteint un peu plus de 10% au Mali. S’expliquant en partie, selon les enquêteurs, par le contexte politique et sécuritaire, mais également les mesures de restrictions prises par les autorités pour empêcher une propagation de la maladie. Notamment l’instauration d’un couvre-feu, le confinement partiel qui a impacté les revenus des ménages modestes.
Les types de violences recensés concernent des menaces, des coups et blessures, des harcèlements sexuels, mariages précoces de filles entre autres. L’accès aux services de prise en charge était difficile à cause des mesures de protection contre la maladie, mais également à cause de la crainte de patients d’y attraper le virus.
Des structures de prise en charge de cas de VBG ont déploré le manque de fréquentation de patients sous la pandémie de la Covid-19. La maladie a contraint de nombreuses femmes à cohabiter avec des partenaires souvent violents et en difficulté économique. L’impact négatif de la maladie sur l’économie est à la base de l’accroissement de violences dans les ménages vulnérables.
Les enquêteurs préconisent une prise en charge adéquate en cette période de crise pandémique pour limiter les violences contre les femmes. Ils exhortent les autorités à mettre à la disposition des personnes vulnérables des numéros d’urgences pour alerter sur les cas d’agressions et faciliter leur prise en charge éventuelle.
Au Mali, de nombreuses femmes et filles pourraient être affectées par des violences basées sur le genre dans le contexte de crise sanitaire en cours. D’où la nécessité de renforcer la protection des femmes contre les violences en cas de crise comme celle de la Covid-19, qui limite leur autonomisation, du fait de la perte de revenus pour la plupart.
Boulo Horé