Les acteurs se réuniront ce jeudi 6 octobre 2011 à Bamako pour établir la revue finale de l’initiative des Premières Dames d’Afrique appelée « Vision 2010 », lancée en mai 2001 par huit épouses de Chef d’Etat dont celle du Mali. L’objectif étant de réduire de 50% la mortalité la mortalité maternelle, infanto-juvénile et néonatale par rapport à son niveau de 2001 et la morbidité de 30% sur la même période. Dix ans après, les tendances des taux de cette tragédie, ont légèrement baissé dans notre pays. Ces informations ont fait l’objet d’un point de presse tenu hier, jeudi 29 septembre 2011 dans la salle de conférence du ministère de la Santé par le Pr. Amadou Dolo, sous la supervision du conseiller technique, Mountaga Bouaré et d’autres personnalités dont le directeur du CHU Gabriel Touré, Dr. Coulibaly.
L’aboutissement des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) reste incertain au Mali, et pour cause trois des huit objectifs sont à la traine dont la réduction de la mortalité infantile. L’heure du bilan de l’Initiative « Vision 2010 » a sonné. Cependant, malgré tous les efforts consentis par notre gouvernement et ses partenaires au développement, notre pays reste toujours classé parmi les pays dont les progrès sont considérés comme insuffisants en matière de santé maternelle, néonatale et infantile. Entre 2001 et 2006 le taux de la mortalité néonatale est passé de 57% à 46% à ce rythme il sera de 19% d’ici 2015 ; quant la mortalité infantile sur la même période, elle a chuté de 113% à 96% et devra se trouver à 38% en 2015 ; parlant de la mortalité infanto-juvénile, elle a connu un recul de 229% à191% en 5 ans soit 2001 2006, elle sera d’ici 2015 à 83%.
Taux de mortalité très élevé
Selon, le rapport 2010 SOWC de l’Unicef, sur la planète, il y’a encore 8,1 millions d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque dans le monde, principalement dans les pays pauvres ; 2 millions meurent dès le premier jour de leur vie, 4 millions au premier mois. Pour les spécialistes 90% de ces décès sont évitables avec des interventions simples, connues et moins couteuses, mais non déployées à temps. Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé en 2005 les taux de mortalité maternelle en Afrique de l’ouest et du centre atteignait des niveaux inacceptables variant entre 500 à 2000 décès maternels pour 100 000 naissances. Le taux de mortalité néonatale était de 45 pour 1000. D’où l’engagement des premières Dames du continent pour inverser cette tendance. A cet effet, le forum de la vision 2010 tenu à Bamako du 7 au 8 mai 2001 visait essentiellement à mobiliser au niveau de la région les épouses de chef d’Etat, les ministres de la santé, des affaires sociales et de la promotion de la femme et d’autres acteurs avec comme objectif de faire de la Vision 2010 un instrument de développement et de solidarité pour l’Afrique. Dans la ligne de mire de ce programme on notait la réduction de la mortalité maternelle et néonatale de 50% et la morbidité maternelle et néonatale de 30% en dix ans ; il fallait prendre un certain nombre d’engagements dont l’institutionnalisation de chaque 8 mai comme journée Africaine de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale ; et la mobilisation des fonds conséquents pour freiner ce phénomène. Et aussi et surtout à travers l’organisation de plusieurs activités et de suivis évaluations dans plusieurs pays du continent à travers un comité.
Résultats mitigés
Dans l’ensemble les résultats sont mitigés, cependant un effort louable a été fait dans deux pays de la sous région la Gambie et la Mauritanie ; ces deux pays ont réévalué le pourcentage du budget de l’Etat à la santé à hauteur de 15%. A noter que dans la plupart des pays, le budget alloué à la santé reste médiocre, généralement inferieur ou égal à 10% et le nôtre ne fait pas exception. Aussi, le conférencier a révélé qu’un déficit notoire en ressources humaines spécifiques notamment en ce qui concerne les sages-femmes a été décelé dans tous les pays surtout en zones rurales.L’insuffisance en matériels, en équipements, en médicaments, la couverture nationale et le manque de personnels en qualité et en quantité sont les contraintes majeures dégagées.
Au Mali, on note une légère baisse sur toutes tendances des taux de mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile. Pour faire le point complet et tirer tous les enseignements afin d’adopter des nouvelles stratégies pour l’atteinte des objectifs, les acteurs et partenaires techniques et financiers seront en conclave ce jeudi 6 octobre 2011 au Centre international de conférence de Bamako pour faire la revue finale de la vision 2010.
Aliou Badara Diarra