« Les centres de planning familial doivent être vus comme des lieux d’éducation des adolescents pour une maitrise de leur santé reproductive »
Mme Kéïta Aminata Maïga, Épouse du Chef de l’Etat et Présidente de l’ONG AGir, a lancé le 24 août, la campagne nationale en faveur de la planification familiale dans la salle Banzoumana Sissoko du Palais de la culture Amadou Hampâté Ba.
Le thème de cette 13ème édition, organisée par le Gouvernement du Mali à travers le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique est : « Une jeunesse responsable et engagée en faveur de la planification familiale au Mali, un moyen pour atteindre le dividende démographique ». Un des temps forts de cette cérémonie a été la distinction d’honneur attribuée à la Première Dame du Mali qui a reçu un certificat de reconnaissance des « champions en planification familiale ».
Mme Kéïta a déclaré : « Les centres de Planning Familial ne doivent pas être vus comme seulement des lieux de distribution des produits contraceptifs pour éviter les grossesses non désirées mais également des lieux d’éducation des adolescentes et adolescents pour une maitrise de leur santé reproductive ». Intégralité du discours :
« Je suis heureuse de procéder ce matin, au lancement officiel des activités de la treizième édition de la Campagne Nationale en faveur de la Planification Familiale dont le thème est : «Une jeunesse responsable et engagée en faveur de la Planification Familiale au Mali, un moyen pour atteindre le dividende démographique ».
Je voudrais vous remercier tous pour votre présence à cet important évènement.
Féliciter le Département en charge de la Santé et de l’Hygiène publique pour une telle initiative qui s’inscrit dans la politique d’une maîtrise de notre démographie, facteur indispensable à l’émergence économique de tout pays.
Les jeunes et les adolescents, en particulier les adolescentes et jeunes filles doivent être portées au cœur des politiques et programmes de notre pays si nous voulons bénéficier du dividende démographique et construire « le Mali que nous voulons » et auquel nous aspirons tant !
Un Mali prospère, qui se développe, où les richesses se créent et se partagent de façon équitable.
L’autonomisation des adolescentes et des filles constitue l’un des maillons essentiels pour l’atteinte du dividende démographique.
Les jeunes adolescentes sont les plus vulnérables. Elles sont trop souvent confrontées à des obstacles majeurs liés à nos coutumes et traditions ayant comme conséquences des impacts psychologiques, sociaux et économiques.
Elles sont les plus affectées par les décès maternels vu leur entrée précoce en union et les grossesses précoces et rapprochés, les exposant, dans une grande probabilité, à un décès évitable.
Le Gouvernement à travers le département de la Santé, ses partenaires techniques financiers et sociaux s’investit inlassablement dans la voie pour une maîtrise de la natalité par l’espacement des naissances, la scolarisation des filles ainsi que la lutte contre les mariages précoces.
Cependant, la natalité au Mali reste galopante. Les adolescentes contribuent fortement à la fécondité dans notre pays.
En se référant aux statistiques démographiques, notre pays verra sa population tripler dans les quinze prochaines années.
L’heure est à l’action ! Nous devons chercher à renforcer et améliorer les stratégies et initiatives dans le domaine par des actions novatrices et porteuses.
Chacun de nous doit jouer son rôle pour l’atteinte de résultats significatifs et inverser la tendance.
Dans cette dynamique, l’ONG AGir que je préside, a initié avec l’appui de partenaires, des chantiers novateurs qui s’inscrivent dans la politique stratégique de la promotion de la santé reproductive des jeunes.
Ainsi un programme d’installation de « care center » « centres de santé » ou « centres de vie » dans les écoles pour la promotion de la Santé Sexuelle Reproductive des Adolescents et des Jeunes-SSRAJ en milieu scolaire est en cours.
L’ONG AGir envisage la création d’infirmeries dans des établissements scolaires en vue de permettre aux adolescents d’être mieux informés et de bénéficier de services rapprochés de SSRAJ.
Les centres de formation pour la promotion et l’autonomisation des filles déscolarisées intègrent chacun un espace adapté ou les jeunes bénéficient des modules de formation sur la santé de la reproduction, la planification familiale et la prévention du VIH/sida.
Ces chantiers parmi d’autres, participent au renforcement de l’accès des jeunes et des femmes aux services conviviaux de qualité et de proximité y compris la planification familiale, de l’accès à une éducation à la santé de la reproduction des jeunes et des adolescents.
Dans la même dynamique, j’invite les départements en charge de la santé et de l’Education ainsi que les partenaires au développement à s’investir pour le retour des infirmeries avec les normes d’hygiène et de qualité requis dans les espaces scolaires.
Nous devons envisager d’intégrer des notions de santé sexuelle dans les programmes scolaires
Les professionnels de santé doivent se montrer plus conviviaux et réserver un bon accueil à l’adolescente venue s’enquérir des moyens de contraception auprès d’eux.
Nous devons revisiter nos pratiques traditionnelles positives au service de la santé de la reproduction des Adolescents et des Jeunes.
Les centres de Planning Familial ne doivent pas être vus comme seulement lieux de distribution des produits contraceptifs pour éviter les grossesses non désirées mais également des lieux d’éducation des adolescentes et adolescents pour une maitrise de leur santé reproductive.
La maitrise de la santé reproductive par les adolescentes et adolescents permet non seulement de prendre en charge le planning familial mais également la lutte contre les MST dont le VIH, les grossesses non désirées, les mariages précoces, la mortalité maternelle, néonatale et infantile, les maladies liées aux organes reproducteurs.
Les programmes de sensibilisation sur l’espacement des naissances doivent mettre en exergue le temps à consacrer pour élever et éduquer un enfant ainsi que le coût. Mais également la difficulté, voire l’impossibilité de trouver à la fois l’énergie et le temps nécessaires à consacrer à l’équilibre de la famille.
J’adresse les remerciements et la reconnaissance du Mali aux partenaires techniques et financiers qui accompagnent notre pays sur la voie de l’épanouissement des jeunes pour un développement durable.
J’invite tous les décideurs, les leaders religieux et traditionnels à un engagement soutenu pour une politique renforcée du planning familial et de la santé reproductive de nos enfants dans notre pays.
Je m’engage à vos côtés afin qu’ensemble, nous puissions relever les défis liés à la maîtrise de notre démographie
Je souhaite plein succès à vos activités et je déclare officiellement lancée la treizième Campagne Nationale en faveur de la planification familiale.
Dieu bénisse le Mali!
Je vous remercie!
Sékou Tamboura