Les affaires de l’Etat seraient-elles devenues des friandises ? Ceux qui ont le loisir de côtoyer les murs de la Cité administrative sont les premiers surpris de la légèreté avec laquelle “ça pisse“ de partout.
- L’âne et son bonnet
Au premier coup, le ministre veut donner un chef à une structure relevant de son impérium. Rien d’anormal. L’appel à candidature est lancé. Les postulants sont présomptueux et présomptifs. Tout est bien parti sauf que le candidat attendu du ministre est arrivé bien derrière. Mais il faut plus pour retenir le ministre décidé à “prendre” un ancien ministre, dont le bonnet d’âne est repérable depuis Bourem. Vous avez dit transparence ?
- Contre les procédures :
Au deuxième coup, le ministre est pris subitement d’une frénésie. Il bavarde dans son cocon. Son argumentaire ? Il a pour mandat de démonter tous les cadres qui ont été promus par ATT. Un de ses séides s’empresse même de préciser que “tous sont des voleurs”. Comme cette gomme ne prend pas bien, il prend soin de mettre en avant la nécessité du renouveau de l’action publique. Il fonce. Contre la procédure consacrée qui lui a permis de pourvoir à deux postes “vacants”, il veut nommer directement une dame à la tête d’un autre établissement. Lui et son porte-faix de secrétaire général se rendent compte qu’un poste ne peut être pourvu que si l’acte de nomination du titulaire est abrogé ; ce qu’ils n’ont pas fait dans les délais. Mais, le ministre-là et son assesseur sont des as du bidouillage et du bricolage. Il leur suffit juste d’antidater les documents avant de faire les publications dans la presse. Ce qu’ils font et les lecteurs attentifs se rendent comptent du dol. Là aussi les postulants accourent. Mais voilà que l’appel est déclaré infructueux. Un nouvel appel est lancé avec comme mention “interdiction aux précédents candidats de postuler” ; un oukase dont rougirait Poutine soi-même.
- La limite d’âge :
Le même ministre pour trouver un successeur à un haut cadre, qui a rendu des services énormes à l’Etat, prend la précaution de mentionner dans les termes de référence que la limite d’âge est fixée à 58 bornes. 58 ? Oui, parce que le commis dont il veut se débarrasser est quasiment à ce palier. Et par “respect” pour son statut, il veut un candidat de cette teinte. En effet, l’heureux promu ne va pas tarder à faire valoir ses droits à la pension. Vous avez dit renouveau ?
- Le vaudeville de Bamako
Les séances de travail sont-elles faites pour parler des dossiers de l’Etat ou pour régler des comptes personnels ? Au ministère de l’Environnement, où personne n’en revient encore, l’exercice est devenu un véritable supplice. Les premiers à être perplexes sont les partenaires extérieurs qui assistent de façon affligeante aux digressions délirantes. A un cadre qu’il vient de nommer quelque part, il ne peut se garder de dire, “toi tu aurais fait un bon directeur pour une telle agence…”. Les partenaires techniques, qui n’ont pas demandé à être témoins de ce vaudeville, en sont groggy. Pour combien de temps ? Le temps que le chef de l’Etat et son Premier ministre se rendent compte que la conduite de l’action publique est un sacerdoce dont l’épigone est le respect et la courtoisie.
Rassemblés par Amath
POUR LUTTER CONTRE EBOLA
Plan et ses partenaires s’activent
Après la mise à disposition de matériels et produits désinfectants aux districts sanitaires de Kangaba, Kita et Sélingué, Plan-Mali vient de lancer un programme d’urgence pour assister le plateau sanitaire. Le lancement du projet a eu lieu vendredi à Bamako.
Plan-Mali reste un partenaire constant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique dans le domaine de lutte contre les maladies à haut risque. C’est du moins l’avis de Dr. Abdoulaye Néné Coulibaly, représentant le coordonnateur de la Cellule nationale de lutte contre l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola.
D’un coût total de 491 millions de F CFA, le projet vise la prévention de la propagation de la maladie au Mali à travers la formation des employés des structures sanitaires et les communautés à risques. “La réponse à une telle épidémie nécessite la constitution et une synergie d’action de tous les acteurs. C’est pourquoi, Plan-Mali, en collaboration avec International Medical Corps et le gouvernement allemand, propose ce projet de réponse à Ebola au Mali”, a déclaré le représentant de la directrice générale, Salim Ndaw.
Pour M. Ndaw les organisations faisant de la lutte contre la maladie une priorité mondiale se sont chacune dans ses domaines de compétences engagées dans la lutte contre Ebola. “Le projet est financé par le bureau fédéral des affaires étrangères de l’Allemagne (GFFO) à hauteur 750 000 euros pour une durée de 2 mois. Les résultats attendus s’inscrivent en droite ligne des orientations stratégiques du gouvernement et ses partenaires. Un centre de formation équipé au niveau du Cnam sera mis en place, un personnel médical formé et qualité pour la riposte contre Ebola”, a-t-il expliqué.
Dr. Abdoulaye Néné Coulibaly a apprécié l’initiative de l’ONG et ses partenaires à sa juste valeur. “Ce projet viendra renforcer la dynamique du gouvernement. Le dispositif du plateau sanitaire des communes frontières avec la Guinée durement touchée par la maladie à virus Ebola, doit être renforcé par les partenaires de bonne volonté pour renforcer la lutte implacable contre cette épidémie qui ne cesse de faire des victimes dans les deux pays. Et Plan vient de répondre cet appelle dans un moment très important de la riposte”, a souligné Dr. Coulibaly
Bréhima Sogoba