Mesures contre la propagation du COVID-19 : Comment les vit-on à Bamako ?

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Malgré les mesures prises lors du Conseil supérieur de la défense nationale présidé, mardi dernier, à Koulouba, par le président de la République pour lutter contre le coronavirus, les populations de la capitale n’en ont cure. Elles vaquent à leurs affaires comme si de rien n’était.

’Le coronavirus, c’est de la diversion !’’, s’exclame N’Golo Diarra, vendeur de fripes au marché de Magnambougou. ‘La fermeture des mosquées comme mesure de lutte contre  le coronavirus est une façon de combattre l’islam’’, déclare Moussa Sangaré, manœuvre sur un chantier à l’ACI- 2000. ‘’Ce sont les mêmes décisions que celles prises en France qu’on veut nous appliquer’’, s’indigne Alimatou Haïdara, membre d’une organisation féminine à Sotuba. Ils disent qu’ils ne vont jamais se soumettre à l’application de ces mesures.

Ces propos ont été recueillis au lendemain des mesures prises par le Conseil supérieur de la défense nationale, mercredi 18 mars, pour lutter contre le coronavirus. Ils ne sont pas les seuls à partager cet avis. Beaucoup de Bamakois, à les entendre dans les marchés, transports publics, dans les lieux de manifestations sociales et culturelles, estiment que le président malien n’a pas pris les mesures pour les beaux yeux des Maliens mais pour faire plaisir à son maître, Emmanuel Macron, le président français. Ils sont convaincus que cette maladie fait partie des plans de l’Occident pour maintenir l’Afrique dans le sous-développement.

Quoi qu’on dise, le coronavirus est une maladie qui  est en train de faire des ravages au sein de la population mondiale. Qu’elle soit fabriquée ou qu’elle soit une punition divine, cette maladie est en train de tuer des femmes et des hommes à travers le monde. Et nous devrons tous faire pour nous protéger au lieu de persister dans la provocation et dans la contestation inutiles.

À Bamako, dans la capitale malienne, rien n’a changé dans la vie quotidienne des populations. Elles semblent être indifférentes aux mesures de protection prises par le Conseil supérieur de la défense nationale. Malgré le battage médiatique pour se prémunir contre le coronavirus, les habitants de la ville des Trois Caïmans vaquent à leurs affaires comme si de rien n’était.

L’adoption des mesures, pour le moment, n’a encore produit son effet escompté. C’est le même cortège de mariages. Jeudi dernier, jour de l’entrée en vigueur des mesures, c’était comme une sorte de défiance vis-à-vis du gouvernement. Les cortèges ont passé les ponts qui relient les deux (02) rives du fleuve Niger au vu et au su des autorités.

Les prises de poses des mariés et leurs accompagnateurs dans les jardins en face de la Cité administrative ont eu lieu. Idem pour les cortèges funèbres et les cérémonies de baptêmes. Toutes ces activités se sont déroulées, malheureusement, sans la moindre réaction des autorités compétentes. Ce qui fait que les gens n’en ont cure des mesures prises.

Mais du côté des gens avertis qui veillent sur leur santé, c’est l’application des mesures pour faire face à la propagation du coronavirus. ‘’Mieux vaut prévenir que guérir’’, lance Youba Konaté devant un vendeur de gels au Dibida, où il venait d’acheter gels et savon pour sa famille.

Bien avant que ses mesures soient annoncées, j’avais déjà imposé le lavage des mains aux membres de ma famille et l’adoption de nouveaux comportements face au coronavirus’’, se réjouit Mariam Kansaye, agent de saisie dans l’administration publique.

En plus de ces personnes rencontrées, nous avons constaté en ville que les poignées de mains ont disparu chez pas mal de Bamakois dans les salutations. Et chez d’autres, c’est l’utilisation du gel à des intervalles réguliers et du lavage des mains au savon. Dans leur discours, ils sont unanimes que mieux vaut prévenir que guérir.

Chez les vendeurs de savon, des gels, c’est le moment des bonnes affaires. Les prix de ces produits ont tous connu une augmentation. Mahamane Touré, vendeur de gels et de savon, dit que son commerce marche bien en ces temps-ci.

Face à la ruée vers ces produits, les prix ont augmenté. Le gel qui se vendait à 500 F CFA est aujourd’hui cédé à 750 F. Et celui de 2 000 F est à 4 000 ou 5 000 F CFA.

Dans la capitale malienne, face à la lutte contre le coronavirus, l’insouciance et l’irresponsabilité ont de beaux jours devant elles.

Yoro SOW

 

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