Méningite : 391 Cas mais pas d''ÉPIDÉMIE

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Vaccins et médicaments sont en place dans les aires de santé et la vigilance est de rigueur.

Les épidémies de méningite sont cycliques. Elles reviennent tous les 10 ans, parfois tous les 5 ans dans les pays situés sur la ceinture méningitique. La dernière épidémie en date au Mali remonte à 1997. Notre pays avait alors enregistré 8.520 cas sur lesquels il y avait eu 937 décès.

La méningite cérébro-spinale, une redoutable maladie à potentiel épidémiologique, sévit chez nous mais on n”est pas dans une situation d”épidémie. Confirmation a été donnée hier par le directeur national de la santé, le professeur Toumani Sidibé, lors d”une conférence de presse dans les locaux de sa structure. Étaient présents également le chef de la Division prévention et lutte contre la maladie (DPLM), le Dr Sory Ibrahima Bamba, et du médecin colonel Naouma Sylla de la section surveillance épidémiologique, relevant tous deux de la direction nationale de la santé.
Dans un exposé liminaire, Toumani Sidibé s”est efforcé d”apaiser les journalistes et l”opinion nationale sur la réalité de la situation de la méningite cérébro-spinale dans notre pays. "Nous ne sommes pas dans une situation d”épidémie. Nous maîtrisons la situation, mais il faut expliquer que nous restons dans un système de surveillance épidémiologique où la vigilance s”impose à tous", a indiqué le directeur national.

Les données enregistrées par la section surveillance épidémiologique de la direction nationale de la santé établissent qu”à la date d”aujourd”hui, notre pays a enregistré 391 cas de méningite cérébro-spinale dont 26 décès soit un taux de létalité (taux de mortalité) de plus de 6%.

Ces chiffres, a admis le directeur national de la santé, peuvent préoccuper le citoyen moyen mais, a-t-il assuré, ils ne sont pas du tout alarmants. Toumani Sidibé a ainsi rappelé qu”en 2005, notre pays avait enregistré 530 cas de méningite cérébro-spinale dont 35 décès. Aujourd”hui nous sommes en deçà de ces statistiques qui n”avaient pas, elles-mêmes, atteint le seuil épidémiologique de la méningite.

Précision apportée par le Dr Sory Ibrahim Bamba : pour parler d”épidémie de méningite, il faut atteindre 10 cas par semaine et par tranche de 100.000 habitants ou enregistrer, pour les villages, un doublement des cas d”une semaine à l”autre.

La situation sous contrôle n”en nécessite pas moins un surcroît de vigilance et des mesures d”urgence pour circonscrire la survenue d”une éventuelle épidémie. Des vaccins sont, par conséquent, prépositionnés dans les différents centres de santé (ou aires de santé), a indiqué le Pr Sidibé en soulignant le renforcement des ces structures en médicaments pour assurer une prise en charge correcte des cas. Une campagne de vaccination de masse a été organisée dans les localités touchées par la méningite. 108.598 personnes dont 105.116 dans la seule région de Sikasso qui reste une des contrées les plus atteintes, ont ainsi été vaccinées.

Le directeur national de la santé a assuré que toutes les dispositions sont prises pour faire face à la maladie et que des actions ont été initiées pour organiser la riposte elle. Il convient de rappeler que la méningite cérébro-spinale, dont il est ainsi question, survient généralement chez les enfants et est provoquée par le méningocoque A.
Les spécialistes distinguent des méningites causées par le pneumocoque et l”hémophilis influenzæ (HIB). D”ailleurs le vaccin contre le HIB a été introduit dans le Programme élargi de vaccination (PEV) de routine qui concerne les enfants de moins de 5 ans.

Aujourd”hui, existe une nouvelle souche de méningite (W135), plus virulente qui aurait été importée de l”Arabie Saoudite par les pèlerins, selon les spécialistes. Fort heureusement, cette souche n”existe pas chez nous. Toumani Sidibé a rappelé à ce propos que pour l”instant tous les cas de méningite recensés sont dus au méningocoque A (méningite cérébro-spinale).

Rappelons que la méningite est une maladie infectieuse qui attaque les méninges, les membranes enveloppant l”encéphale et la moelle épinière.

B. DOUMBIA
L”Essor du 13 Avril 2007

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