Médicaments de la rue ou «pharmacies par terre » :Un danger pour la santé

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La problématique des médicaments de la rue est un véritable problème de santé dans les pays africains en général. Si certains pays ouest- africains en font un cheval de bataille (le Sénégal par exemple), le problème reste entier dans d’autres pays (Guinée, Mali, Bénin….). La vente de ces médicaments dans la rue, des médicaments qui sont souvent d’ailleurs des médicaments contrefais, a des effets sanitaires néfastes.

La santé pour tous n’est pas un rêve, mais un défi. Pour atteindre cet objectif, il faudrait que l’Afrique en généra, et le Mali en particulier mettent fin aux pratiques des médicaments illicites. Il faut, avant tout, d’abord rappeler les causes de ce phénomène des médicaments de la rue: coût jugé abordable par la population, la recherche du gain facile qui pousserait certains agents de la santé à s’impliquer ou à faciliter ce commerce, etc. Si l’origine de ces produits est incertaine, plusieurs justifient le doute de leur qualité. On peut citer, entre autres: l’altération des molécules due aux mauvaises conditions de stockage, de transept et de distribution, ou encore aux conditions climatiques non contrôlées; le problème de péremption des produits; l’absence d’un contrôle de qualité avant la mise en vente.
Délivrés par des vendeurs souvent analphabètes, ces produits s’avèrent être la cause d’innombrables décès, intoxications, cécité, malformations congénitales. Même les personnes les plus alphabétisées tombent dans la tentation d’usage de ces médicaments.

Exposés à la grande chaleur, à la poussière, aux manipulations diverses et stockés dans de mauvaises conditions de conservation, on y trouve des médicaments périmés, des fausses pilules contraceptives qui, à la longue, donnent le contraire du résultat escompté.

Les conséquences de la consommation des médicaments de la rue sur la santé des populations sont indénombrables: résistance aux antibiotiques et aux antipaludiques, intoxications, destruction du foie, du cœur et des reins. Dans les hôpitaux, le nombre de patients souffrant d’insuffisance rénale, d’hépatite, de perforations digestives et d’autres affections est en recrudescence à cause des effets des médicaments de la rue. Outre le principe actif, les désignations erronées, les sous- dosages et surdosages, les dégradations de principes actifs dus à la mauvaise conservation constituent un énorme danger pour le consommateur.

Malgré les différentes campagnes de sensibilisation, ces médicaments nuisibles à la santé continuent de faire le bon marché et, cela, malgré la connaissance de cause de certains consommateurs ainsi qu’au vu et au su des autorités.

Enfin, il faudra souligner que ces vendeurs de médicaments de la rue violent impunément les textes puisqu’ils n’ont ni le statut de pharmaciens, ni le statut d’aide- pharmaciens.
Aussi, les lieux de dépôt de ces médicaments sont illicites puisqu’aux termes de la loi, ces lieux ne sont ni des pharmacies ni des officines, car ils n’obéissent pas aux critères de création et de répartition des officines.

Si les dangers des médicaments de la rue sur la santé sont indéniables, la grande problématique aujourd’hui est celle de la pharmacopée. Peut-on considérer ces produits comme étant des médicaments de la rue? Il est difficile de donner une réponse fiable. De toute façon, les produits de la pharmacopée, il faut le reconnaître ne respectent pas les doses scientifiques de fabrication des médicaments.
Moussa E Touré, juriste de l’environnement et de la santé, tél : 76383729, email : moussatoure26@yahoo.fr

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