On ne peut plus rester indifférents aux dérives qui minent nos structures surtout quand il s’agit d’une administration chargée de questions de sécurité sociale et de couverture sanitaire comme la Canam. J’étais estomaqué par l’article très détaillé publié la semaine dernière sur le site de Maliactu. Sans être spécialiste, on se rend compte d’une intention malsaine de la direction de la Canam de puiser dans les caisses en lançant le processus d’achat de cartes totalement inutiles maintenant tant les stocks disponibles peuvent encore couvrir les besoins jusqu’à an. Là on se réfère aux statistiques de la Canam qui n’a utilisé que 15% des stocks disponibles dans ses magasins durant plusieurs mois. Je me permets de reproduire l’article du journal le Débat : « L’appel d’offre N 004/MSAH/CANAM-2017 portant commande de près entre 350 000 à 700 000 cartes biométriques et autres équipements dont 2 000 lecteurs de vérification biométrique de la caisse nationale d’assurance maladie irritent les spécialistes de passation de marché. Pour cause, alors que le stock des 700 000 cartes biométriques livrées en 2015 par une société de la place est à un taux de retrait de près de 15% selon nos informations, les responsables de la structure ont lancé cette nouvelle commande avec des nouvelles spécificités moins sécurisées que l’existants selon certains spécialistes. En effet, en 2015, 700 000 cartes et au moins 100 lecteurs de vérifications biométriques mobiles et autres équipements ont été commandés et reçus par la CANAM. Dès la réception, un nouveau système de gestion a été mis en place. Ce nouveau système est aujourd’hui opérationnel et a commencé à distribuer les premières cartes biométriques aux assurés.
Il nous revient de sources proches de la Canam, que sur 100 000 enrôlements, seules 25 000 cartes ont été distribuées aux abonnés. Ce qui démontre que le premier lot de 700 000 cartes couvre largement la quasi-totalité du portefeuille. Le hic est que, malgré ce stock important, la Canam prévoit à nouveau une commande entre 350 000 et 700 000 cartes et d’autres équipements dont 2000 lecteurs de vérifications biométrique. De l’avis certaines personnes proches du dossier, en tenant compte de la durée de l’enrôlement des assurés qui est au moins 08 mois sans compter le délai de distribution des cartes actuelles, une nouvelle commande complémentaire devient inopportune. Et notre source de poursuivre qu’en cas de confirmation du nouveau appel d’offre, l’immobilisme serait très onéreux pour l’Etat malien et les assurés.
De l’avis de certains spécialistes que nous approché, en tenant compte du contenu du dossier de la nouvelle commande, le niveau du système sécuritaire de la carte Canam actuelle sera fortement régressé. « Les premières 700 000 cartes étant fabriquées en 2015 sur la base de spécificités de la carte étaient très précises et strictes pour avoir s’appuyer sur des éléments de sécurité fiduciaire et électronique sur la puce » nous-a-édifié un spécialiste des cartes biométriques. L’appel d’offre actuelle prévoit un amendement aux spécificités techniques c’est-à-dire celui de permettre aux soumissionnaires de ne pas fournir une carte Canam identique aux 700 000 cartes déjà fabriquées et en stock à la Canam. Ainsi le logo personnalisé devient donc facultatif alors qu’il est perçu par les spécialistes comme une sureté de qualité de l’authentification de la véracité carte.
Pour les spécialistes, si cette nouvelle commande arrivait à son terme, les intérêts de l’Etat malien ne seront nullement pas garantis sur le plan économique, sécuritaire voir même social.
En attendant, le ministre de la sécurité et son collègue des finances sont fortement interpellés pour mettre fin à cette saignée financière qui se profile à l’horizon à la caisse nationale d’assurance maladie ».
Devoir d’actions de la part du Premier ministre et du Végal
C’est sans commentaire ! C’est pourquoi, nous interpellons vigoureusement le Premier ministre, chef de l’administration publique et surtout le Vérificateur général qui doit envoyer très urgemment une équipe d’enquêteurs pour déceler d’autres pratiques illicites comme le morcellement des marchés qui ont cours à la Canam. Des agents de la boite nous ont juré des marchés de 4 milliards de FCFA passés dans une totale violation de la Loi et des marchés fictifs comme ceux des pièces de climatiseur. On ne peut pas laisser si on ne veut pas cette belle structure tomber dans une profonde crise financière et mettre tout le système d’assurance maladie se bloquer. En la matière, les exemples font légion et pour nous autres qui ont séjourné en Europe, on sait que comment les pays occidentaux souffrent des fraudes à la sécurité sociale et autres assurances maladies. On ne peut pas laisser quelques individus mettre la vie en danger des millions de pauvres travailleurs maliens. Nous resterons vigilants.
Mamadou Sinaba, ex-immigrés en France