Avec l’avènement de la pandémie de la COVID19 et grâce à la sensibilisation, le port du masque entre dans les habitudes. Cependant, ils viennent ajouter à la problématique de l’élimination des déchets surtout médicaux dans notre pays.
-maliweb.net- La COVID19 a changé les habitudes. De nouveaux comportements se sont installés, notamment le port de bavettes pour limiter la transmission. Cependant, beaucoup d’utilisateurs des masques, après utilisation se débarrassent dans des poubelles, déjà non adéquates, mais, pire, la majorité jette à terre dans les rues. Ces masques se retrouvent dans les caniveaux et autres artères de nos villes à accès facile pour les personnes, singulièrement les enfants. Egalement à la portée des animaux domestiques et des poisons. En effet, ils sont charriés dans les rivières et le fleuve par les eaux de ruissellement d’après pluies.
Face à cette situation, les acteurs de la protection de l’environnement attirent l’attention du public et des décideurs sur le danger que sont ces nouveaux déchets. « Ces millions de masques jetés dans la nature, nous rappellent à la problématique de l’assainissement au niveau du Mali. En effet, les bavettes et autres masques anti-COVID-19, retrouvés dans les recoins des rues de la ville contribuent à la pollution et à la dégradation de l’environnement.
De plus, ils peuvent constituer des dangers de santé publique » souligne Dounatiè Dao, président de la Coalition nationale de la campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPAE). Et d’ajouter que, laissés à accès libre, ils constituent des dangers pour les enfants qui peuvent être tentés de les récupérer et de les porter. Ce qui n’est pas sans risque, de l’avis de Dr Boubacar Kéïta, du Csref de la CIV. Pour lui, l’usage des masques d’autrui peut être facteur de nombreuses infections. « Il n’est pas conseillé de porter le masque usagé d’autrui ni de réutiliser un masque jetable. En respirant, le nez, la bouche expulsent certaines gouttelettes qui peuvent porter des germes de maladies d’où des risques de contagions et d’exposition à d’autres germes et virus en dehors même de celui de la COVID19 » explique-t-il.
Pour Dounatié Dao, les citoyens doivent adopter un comportement écophile, être des protecteurs de l’environnement. Il est appuyé par le président du réseau des journalistes pour eau potable hygiène et assainissement (RSEPA) Youba Konaté. Celui-ci poursuit que la gestion des masques anti-COVID-19, à l’image de celle des sachets plastiques, constitue aujourd’hui un réel véritable environnemental et de santé. Monsieur Konaté invite à faire bon usage des masques après utilisation, en les déposant dans les poubelles ou simplement les détruire. Par ailleurs, il invite les autorités à penser à leur recyclage ou à leur réserver une autre vie.
Pour sa part Karim Coulibaly de la division communication et information de la direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN), déclare que les masques utilisés de COVID19, n’ont d’autre place que le fond des poubelles où ils devraient être acheminés vers les décharges. Monsieur Coulibaly rappelle que le Mali dispose d’un cadre juridique de protection de l’environnement, de stratégies nationales des déchets liquides et solides ce dont relève leur mission. Selon lui, la loi N°01-020 du 30 mai 2001 relative aux pollutions et aux nuisances, en son chapitre V relatif aux déchets domestiques solides, indique à l’article 9: « il est interdit de détenir ou d’abandonner des déchets domestiques solides dans les conditions favorisant le développement d’organismes nuisibles, d’insectes et vecteurs de maladies susceptibles de provoquer des dommages aux personnes et à l’environnement ».
Khadydiatou SANOGO / Cet article est publié avec le soutien de JDH-Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada